POUPONNIERE SAINTE CLAIRE DE LOME-TOKOIN-TOGO

Directrice de la pouponnière Sainte Claire : Sœur Esther SOME
La pouponnière Sainte Claire de Tokoin, à Lomé, a été créée le 28 décembre 1959. Elle accueille des enfants de 0 à 3 ans de diverses catégories : orphelins de mère, bébés nés de mères malades mentales ou en prison, ainsi que des enfants abandonnés. Ce centre abrite actuellement un effectif de 45 enfants.

Extrait du Rapport d’activité 2019 – 2020

RELECTURE DE LA PANDEMIE DU CORONAVIRUS « La vitalité missionnaire de notre Institut s’enracine dans sa capacité à rester ouvert aux réalités du monde et à sa propre réalité…» (Constitutions des Sœurs de saint François d’Assise, chapitre 5)

Le discernement communautaire était nécessaire face à la crise sanitaire mondiale liée à la COVID19. Bouleversées, notre inquiétude était de savoir comment protéger ces enfants vulnérables dont nous avons la charge ? Quelles dispositions prendre ? La solution adoptée à l’unanimité fut celle de rester confinés dans la clôture de la pouponnière pour la sécurité des enfants et de nous tous. Ne pouvaient adhérer à ce projet que les salariés qui avaient moins de contraintes familiales. Des sœurs des autres communautés de Lomé ont été également sollicitées pour renforcer l’équipe de la Pouponnière. Il fallait repenser l’organisation et le système de rotation dans les services. Ce fut à la fois une expérience difficile mais riche de sens car il fallait tout mettre en œuvre pour favoriser le vivre ensemble dans un esprit d’entraide. Il fallait aussi supporter le travail supplémentaire lié à la prise en charge, à tous les niveaux, des employés en confinement surtout quand intervient la maladie. Ce furent des moments d’intenses angoisses. Ce qui est beau est qu’au-delà de cette situation éprouvante pour tous nous pouvons y lire des impacts positifs à plusieurs niveaux :

• Au niveau spirituel. La prise de conscience de la limite de l’homme. La recherche de Dieu comme seul et unique sauveur. Comme Pierre dans la barque nous avons crié : « Seigneur sauve nous ». Notre impuissance face à la situation nous a conduits à l’abandon total à Dieu, notre unique libérateur. Un soutien mutuel nous invitait à prier ensemble pour une même cause : la délivrance de l’humanité de cette pandémie. Une expérience riche en la Providence divine.

• Au niveau relationnel. Nous avons vécu l’expérience de la dépendance face à l’épreuve. La question « Que faire ? » nous a permis de mieux mesurer le sens de la dépendance qui évoque l’idée du besoin. C’est-à-dire : avoir besoin de… Nous avons eu besoin d’un discernement communautaire afin de parvenir à un choix libre et personnel de participer au confinement strict, avec l’adhésion des employés qui n’avaient pas de contraintes familiales. L’application des mesures barrières et la distanciation sociale édictées par les autorités gouvernementales étaient et demeurent une rude épreuve pour nous tous mais un remède en attendant les dispositions idoines pour lutter contre le coronavirus. Ceci dit, le lavage des mains et le port des masques sont obligatoires à la Pouponnière.

Au niveau matériel et financier. Le soutien, tant moral que matériel et financier, dont nous avons bénéficié, témoigne une fois de plus que la cause des enfants à la Pouponnière préoccupe des âmes sensibles et généreuses. Une générosité qui nous a permis à notre tour, dans l’écoute et le discernement, de soutenir des personnes que la pandémie a privées du minimum vital.

Difficultés : Les difficultés s’expriment en termes d’impossibilités et de contraintes. Il s’agit, entre autres, de la limitation des contacts entre les enfants et les personnes extérieures occasionnant la suspension des visites, des stages et des services de bénévolat. La réduction des activités avec les enfants : les sorties détente par exemple. Comme déjà signalé plus haut, une des grosses difficultés a été le travail supplémentaire lié à la prise en charge du personnel confiné avec les enfants. Ce furent des moments d’angoisse mais aussi de tension qui ont, par moment, troublé l’ambiance de paix du groupe. Le contexte de la crise sanitaire a également affecté l’élan de nos activités, mais l’ensemble des acteurs ont été plutôt déterminés à offrir une prise en charge adéquate aux enfants. Les conséquences imposées par cette situation de crise sanitaire ont bouleversé les stratégies de mobilisation des ressources.

Questionnements : Quelles attitudes adopter face au vaccin contre la COVID19 ? Dans quelles conditions autoriser l’accès des personnes extérieures auprès des enfants avec une garantie de sécurité ?

CONCLUSION : Dans la fidélité à notre Charisme, sœurs de saint François d’Assise, la place des plus vulnérables a été toujours valorisée à travers, à la fois le souci des enfants, mais aussi des familles en général vivant dans des conditions de précarité. (…) Au-delà des difficultés incontournables, il convient de souligner combien ces enfants, dans leur innocence, nous édifient et nous interpellent sur notre perception de la vie. Ils nous apprennent comment apprécier les merveilles de la vie en étant à leur service.