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Pourquoi je m’engage aujourd’hui dans l’Ofs

Le 7 octobre, la région Créteil, St-Denis, Meaux a fêté la St-François chez les sœurs franciscaines, à Fontenay-sous-Bois.
Lors de cette célébration, Michel Sauquet a fait son engagement canonique au sein de la fraternité franciscaine séculière.
Avec son autorisation, nous publions le texte qu’il a partagé avec nous pour expliquer cette démarche, et quelques photos de ce temps fraternel.

La plupart d’entre nous connaissent par cœur cette invitation de François d’Assise : « Frères commençons à servir le Seigneur, car nous n’avons pas fait grand-chose jusqu’ici. »

« Frères, commençons »… Ces deux mots utilisés comme titre de nombreux articles dans nos revues m’ont très longtemps agacé. Je les tenais pour un slogan, dans un entre soi de laïcs et religieux franciscains, quelque chose d’allusif, qui ne me parlait pas du tout.

« Entré » il y a 45 ans, à la suite de mon épouse Brigitte, dans une fraternité franciscaine, je n’y avais jamais fait mon engagement. Je n’en voyais pas l’intérêt. Puis, à la faveur de recherches et de travaux d’écriture autour de François, et surtout de rencontres avec de nombreux religieux, religieuses et laïc(que)s de la famille franciscaine, j’ai changé de posture. Ces inspirateurs sont notamment les frères ici présents, Gilles Rivière, Joseph Banoub et Thierry Gournay, ainsi que le frère Jean-Luc Dehès qui nous a quitté et à qui je dois tant également. Ce sont aussi les sœurs de saint François d’Assise chez qui nous avons le bonheur de nous réunir aujourd’hui. C’est enfin cette fraternité du Petit Prince si riche en questionnements (on ne peut pas s’endormir avec elle !), et avec qui je chemine depuis des décennies. J’ai changé de posture, oui et je crois que je comprends beaucoup mieux aujourd’hui, la richesse de ce « Frères commençons ».

S’engager en fraternité à 76 ans, voilà qui n’a pas manqué de susciter l’étonnement, voire l’incompréhension de plusieurs de mes amis qui se demandaient quelle mouche me piquait de faire une telle démarche à cet âge-là.

Cette décision, je l’ai prise un peu dans le flou, intuitivement, jusqu’à ce que les mots d’un moine de l’abbaye d’En-Calcat me rejoignent en plein cœur. « Les chrétiens, disait-il, sont ceux qui commencent toujours, chaque matin et à toute heure. Parce qu’ils commencent, ils sont joyeux. Parce qu’ils ne font que commencer, ils ne peuvent s’enorgueillir, ils ne peuvent se prendre au sérieux. »



Ainsi nous, chrétiens, nous sommes des débutants, sur ce chemin de la joie initié par le Christ. Oui, nous sommes tous des débutants, et c’est tant mieux !

J’ai pris l’habitude, pour parler du temps qui nous reste à vivre, à nous les seniors, de dire que tout ce qui vient, c’est « du rab ». Que nous avons eu une assez belle vie, et que maintenant advienne que pourra. Mais je crois maintenant que cette attitude est fataliste, résignée, paresseuse.

Je repense aussi au deuxième livre des Rois, qui rapporte la lassitude d’Élie dans le désert. Épuisé, n’en pouvant plus, il demande à Dieu d’en finir : « Reprends ma vie, je ne vaux pas mieux que mes pères. » Et il s’étend sous un buisson où il s’endort. Mais par deux fois Dieu le secoue, le nourrit, et, finalement il reprend la route. Commencer, recommencer toujours, à n’importe quel âge, non à la force du poignet, mais avec l’aide de Dieu, grâce à son inlassable initiative.

Et recommencer avec votre aide à tous, au sein de cette famille franciscaine dans laquelle je m’engage ce soir plus résolument que je ne l’ai fait jusqu’ici ! Ce soir, oui, je vais demander au Seigneur, à l’Église et à vous tous de m’aider à mieux mettre mes pas dans ceux de Saint François, à imprimer aux années qui sont devant moi une feuille de route plus éthique, plus ouverte, moins autocentrée, plus franciscaine. Merci de votre soutien, et de celui de Brigitte, qui me guide sur cette voie depuis si longtemps.

Michel Sauquet

« Le pardon…Pourquoi ? Comment ? » (3ème partie)

Et aujourd’hui ?!!!

Le pardon, dans une démarche de foi, n’est pas du même ordre que l’excuse qui vient mettre hors de cause ou rechercher des circonstances atténuantes. Ce n’est pas non plus l’oubli car on ne peut pardonner ce qui n’est pas. Et à vouloir effacer l’offense de sa mémoire ou l’y enfouir profondément, on prend le risque que, tôt ou tard, la blessure ne se réveille, d’autant plus douloureuse qu’elle n’aura pas été guérie.
Si le pardon, pour s’exercer pleinement, a besoin dans certains cas de la justice, là encore cette dernière n’est pas du même ordre. Une victime peut, peut-être, pardonner à son agresseur, mais c’est la personne qu’elle va pardonner, en aucun cas son acte. Elle aura besoin que la justice passe en condamnant cet acte et en sanctionnant celui qui s’en est rendu coupable.
Le pardon que nous accordons n’est pas d’abord le nôtre, nous le recevons de Dieu, et nous sommes appelés à le donner (« pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés »). « Pardonner » signifie « donner complètement, tout remettre », aussi le pardon est-il total, absolu, il ne peut ni se quantifier, ni se négocier, ni se mériter…car aux yeux de Dieu nous serons toujours des débiteurs insolvables. « Le scandale du pardon et la folie de l’amour ont ceci en commun d’avoir pour objet celui qui ne le « mérite » pas » (B. Sesboüe, Invitation à croire, Des sacrements crédibles et désirables). Ce pardon est une grâce, un don totalement gratuit. Comme le père du fils prodigue, Dieu nous accueille et nous aime d’un amour inconditionnel, nous manifestant ainsi que tout pécheur est susceptible d’être pardonné.
Pour celui qui a péché contre son frère, et qui peut s’enfermer dans le remords, tout comme pour celui qui en a été la victime, et qui peut vivre dans la rancune, le pardon offre une renaissance : il libère du passé pour ouvrir à un avenir nouveau. « Le pardon n’est pas simplement amnistie d’une mauvaise conduite ou oubli du passé. Il est bien plus recréation, transformation de la totalité de l’existence, ouverture à un nouvel avenir. L’homme retrouve sa condition de créature, son lieu de vie qu’il avait abandonné pour un destin de mort. » ( Jean Zumstein, Pardonner, Chapitre IV. Le pardon dans le Nouveau Testament)

Et pourtant, nous le savons bien, pardonner ou demander pardon n’est chose facile pour aucun d’entre nous…Dans la vie conjugale, comme dans les relations familiales ou professionnelles, les occasions de se blesser mutuellement ne manquent pas. Certes, il y a des offenses graves qui peuvent provoquer la rupture, mais il y a aussi toutes celles du quotidien, qui semblent très banales, mais qui peuvent, à la longue, altérer profondément la relation à l’autre.
Le chemin du pardon devra passer par plusieurs étapes : prendre conscience de la faute commise et de ses conséquences, oser l’avouer à l’autre, car cela nécessite bien souvent courage, humilité et confiance. Il faut ensuite que cette parole, cette supplication, soit reçue. Cela peut prendre du temps avant qu’un dialogue en vérité ne puisse s’instaurer. Mais Dieu ne se montre-t-il pas patient avec les pécheurs que nous sommes ! Viendra le temps de la réconciliation si chacun, de part et d’autre, est capable de se laisser habiter par l’amour et la miséricorde du Père.
Saint François a bien perçu cette double difficulté que nous avons tous, d’une part à pardonner, et il l’exprime ainsi dans le Pater paraphrasé : « « Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. » Et ce que nous ne pardonnons pas pleinement, toi, Seigneur, fais que nous le pardonnions pleinement : que nous aimions vraiment nos ennemis à cause de toi, que nous arrivions à te prier sincèrement pour eux ; qu’à personne nous ne rendions le mal pour le mal, mais que nous tâchions de faire du bien à tous, en toi ! » (Pat 8), d’autre part à demander pardon. Une nuit de 1216, Jésus apparut à François, alors qu’il était à la Portioncule, et le Saint lui demanda la grâce suivante : celle d’une indulgence plénière pour tous ceux « qui, contrits et confessés, viendraient dans cette église ». Jésus la lui accorda, sous réserve de l’approbation du Pape Honorius III. Cette indulgence, d’abord restreinte à la visite de la Portioncule le 2 août, s’étend aujourd’hui à toute église franciscaine. Le pape François était présent pour fêter les 800 ans de ce Pardon d’Assise et sa méditation, ce jour-là, nous invitait à nous appuyer sur notre propre expérience de la miséricorde de Dieu, qui ne se lasse pas de nous aimer et de nous pardonner, pour nous faire les témoins de ce pardon autour de nous : « Chers frères et sœurs, le pardon dont saint François s’est fait le ‘‘canal’’ ici à la Portioncule continue à ‘‘générer le paradis’’ encore après huit siècles. En cette Année Sainte de la Miséricorde, il devient encore plus évident que le chemin du pardon peut vraiment renouveler l’Église et le monde. Offrir le témoignage de la miséricorde dans le monde d’aujourd’hui est une tâche à laquelle personne d’entre nous ne peut se soustraire. Le monde a besoin de pardon ; trop de personnes vivent enfermées dans la rancœur et couvent la haine, parce qu’incapables de pardon, ruinant leur propre vie et celle d’autrui au lieu de trouver la joie de la sérénité et de la paix. Demandons à saint François d’Assise d’intercéder pour nous, afin que nous ne renoncions jamais à être d’humbles signes de pardon et des instruments de miséricorde. »

P. Clamens-Zalay

Saint Jean Chapitre 1, 1-18 (Suite)

Prologue de Jean : Analyse des versets,
1ère partie

1-2 ➡️ Jean identifie le Verbe, le logos, à la Parole créatrice : « Au commencement… » (Gn. 1, 1)
– Le Verbe, tout en étant Dieu de toute éternité, s’en distingue. C’est déjà le fondement de la théologie trinitaire.

3 ➡️ Raccourci de toute l’œuvre créatrice, qui se fait par la médiation du Verbe.

4 ➡️ Les 2 grands thèmes de l’évangile de Jean : la Vie (3, 15-16 ; 4, 10-14 ; 5, 21-29. 39-40 ; 6, 27-58), et la Lumière (3, 19-21 ; 8, 12 ; 9 ; 12, 35-36.46). C’est déjà de Jésus qu’il s’agit.
– Cette Vie est à la fois physique et spirituelle, puisque Dieu est à la source de l’une et de l’autre.
De même la Lumière : elle au sens physique le milieu nécessaire au maintien et à la croissance de la vie ; mais en revanche, c’est grâce à la Vie divine qu’il y aura illumination.
– Nous trouvons ce lien Vie / Lumière dans le psaume 36, 10 : « En toi est la source de la vie, par ta lumière nous voyons la lumière ».

5 ➡️ Opposition Lumière / Ténèbres. Les ténèbres, c’est tout ce qui s’oppose à Jésus (3, 19 ; 8, 12 ; 12, 35 ; 13, 30).

6-8 ➡️ Ces versets sur Jean-Baptiste, qui interrompent le développement sur le Verbe et sa venue, furent probablement rajoutés dans une 2° rédaction. Si on les déplace pour les mettre juste avant le verset 19, ils forment un excellent début à cette section sur Jean-Baptiste.
– Une 2° rédaction a inséré ici ces versets probablement comme une pointe contre les « Baptistes » qui tenaient leur maître pour supérieur à Jésus. Toutefois l’évangéliste Jean tient à faire apparaître le précurseur comme le grand témoin humain du Christ, celui qui résumait en sa personne toutes les annonces prophétiques du Christ dans l’AT.

9 Comme la Sagesse qui avait reçu mission d’illuminer tous les hommes, ainsi le Verbe est capable d’inspirer tout homme, même s’il ne connaît pas Jésus. Témoin de cela Jésus lui-même qui dit : « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de ce bercail… » (10, 16).

10 ➡️ La Parole-Sagesse se trouvait inscrite dans la création, or les païens n’ont pas su lire Dieu dans sa création. Elle était dans leur conscience et leur raison, mais ils n’ont pas suivi leur conscience et leur raison. C’est une allusion à la Loi Naturelle.

11 ➡️ « … chez les siens » : c’est à dire dans le peuple juif qui a été infidèle à la loi et aux prophètes.

12-13 ➡️ C’est la pointe du prologue : le Verbe vient dans le monde pour susciter des enfants de Dieu.
Nous ne sommes pas encore au moment où le Verbe s’incarne. saint Jean vient de constater que, avant l’arrivée du Christ, les « siens » (le peuple juif dans son ensemble), pas plus que les païens dans leur ensemble, ne se sont ouvert à l’illumination du « Logos ».
Le refus du Logos par les hommes aurait-il été universel ? le verset 12 montre qu’il n’en est rien : il y a eu des hommes qui ont fait bon accueil au Logos.
De qui s’agit-il ? D’abord, en Israël lui-même, de tous les « justes » que l’on a appelé le « petit reste » fidèle, les prophètes et les saints qui ont une foi ouverte et pure. Mais aussi des païens qui, en raison de leur conscience droite et de leur générosité, sont déjà d’une certaine manière des « enfants de Dieu ».
A tous ceux-là, qui déjà lui sont accueillants, le Verbe accorde la grâce d’une nouvelle naissance toute différente de la naissance charnelle (cf. entretien avec Nicodème 3, 3). C’est le don suprême, la filiation divine dont saint Jean ne cessera de s’émerveiller (cf. 1Jn. 3, 1-2)

Fr Joseph

Prière

T’ai-je assez assez aimé aujourd’hui
En quoi T’ai-je attristé mon amour ?
Aie pitié, Seigneur,
De mon pauvre amour !
Reçois-le dans Ton cœur aimant,
Toi qui fais des merveilles d’amour.
Je veux T’aimer sans mesure,
Te dire mon amour
Ô combien je T’aime !
Mon cour bat pour Toi
Pour Te connaître de toute ma force.
Mon Ami, mon tendre amour
Si humble, si doux :
Tu T’offres à moi sans relâche
Et c’est toujours le moment
De T’aimer.
Ramène-moi vers Toi
Retiens-moi près de Ta croix
Redis-moi Ton amour.
Qu’il est grand par toute la terre,
Ton amour, Seigneur :
Il emplit tout !
Que Tu es beau
Que Tu es aimable
Toi ma Lumière.

Anne Savary

Extrait de son livre « L’école du petit Anne ».
Éditions Conférence.
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Deux Livres

L’école du petit Âne
Un livre d’Anne Savary

L’école du petit Âne.
Anne Savary.
Éditions Conférence.
40 pages, 12 €
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Nos prédécesseurs dans la foi nous ont transmis d’innombrables prières depuis que Jésus nous a lui-même légué la plus complète et la plus juste en toute occasion. Porteuses de différentes intentions, inspirations et expressions, elles constituent un immense réservoir auquel tout fidèle trouve à puiser. Mais la prière la plus authentique, à l’exemple du Cantique des Créatures, n’est-elle pas celle qui monte avec ses propres mots sur les lèvres de l’orant ? Et pas seulement avec ses mots : elle abonde aussi avec sa mélodie soudaine, ce chant profond qui s’empare du corps, du cœur, de l’esprit, de l’âme dans l’harmonie ressentie à l’instant parfait de la communion avec Celui à qui elle est adressée. Cette prière-là offre à Dieu le meilleur du chant dont l’homme est capable, débarrassé de toute affectation, de toute ostentation, de tout attachement à soi. On prie, et l’on n’est plus que désir de la Présence que la prière appelle et reconnaît.

C’est une prière de cette simple et pure beauté qu’Anne Savary partage avec nous dans L’école du petit Âne. Et c’est à une école de nudité, de vérité et de dépouillement que nous convie ce recueil, petit livre avec lequel l’éditeur a voulu « par son format et sa facture, renouer avec la pratique de ces objets qu’on porte avec soi (…) parce que c’est d’abord au cœur qu’ils s’adressent ». C’est en effet au cœur que nous touchent ces vingt-huit prières couronnées par une supplique :


« Viens guérir notre manque d’amour
Les uns pour les autres. »

La prière s’y fait poésie, non par l’effet d’une quelconque recherche mais par le jaillissement naturel d’un amour vécu, clair comme l’enfance :


« — Je suis une petite fille
Qui accourt vers Toi
En riant ! »

Anne, l’écolière sexagénaire du petit Âne qui vit dans une chambrette et travaille comme gardienne de nuit dans un EHPAD, pose et repose cette question qui la préoccupe plus qu’elle-même :
« T’ai-je assez aimé aujourd’hui ? »
Mais elle se tait bientôt car elle sait où l’attend la réponse :

« Plus le silence est profond
Et plus je T’aime. »

Nous pouvons glisser nos prières dans les mots d’Anne Savary que leur générosité universelle rend accueillants et familiers. Mais nous pouvons aussi écouter son incitation muette à l’imiter afin d’adresser à Dieu le meilleur de la prière de chacun, c’est-à-dire, semble-t-elle nous dire, ce qui en elle conduit au silence.

Jean Chavot


Le Mage du Kremlin
Un livre de Giuliano Da Empoli

G.Da Empoli, Le Mage du Kremlin, Gallimard, Paris, 2022, 280 pages, 20 Euros. 

L’actualité politique internationale depuis le 24 février, la sélection dans la liste des « goncourables » incitent encore plus volontiers à lire Le Mage du Kremlin, fiction offerte par Giuliano da Empoli. 

Le scénario côtoie allégrement la réalité ou ce qu’elle aurait pu être. Le personnage principal est un intellectuel, éminence grise du tsar Poutine, durant une vingtaine d’années, tel un Grigori Raspoutinemoderne. Personnage atypique par rapport aux proches habituels du dirigeant russe, il fut homme de télévision, adepte du théâtre d’avant-garde, féru de musique populaire contemporaine. Vadim Baranov est largement inspiré de Vladislav Sourkov cofondateur du parti Russie unie qui mena Poutine au pouvoir en 2001 et conçut les concepts de « verticale du pouvoir »[1] et de « Démocratie souveraine ». Les autres membres de l’entourage de Poutine conservent leur nom, ce qui fait du roman – en est-ce vraiment un ?- une chronique du règne du monarque russe. 

Tombé en disgrâce, Vadim se confie à un chercheur français et décrit les rouages de la dictature du tsar moderne. Éminence grise, voilà qui convient très bien à l’auteur, qui joua ce rôle auprès de Matteo Renzi. Il y a du Poutine dans Baranov tant il sut, à l’instar de son mentor, jouer la carte de l’opportunisme pour louvoyer jusqu’aux arcanes du pouvoir, tant il mania les informations mensongères[2] en usant des réseaux sociaux et manipula nombre de groupes de pression corporatiste. Proche de Mikhaïl Khodorkovski et de Boris Berezovsky, tel le Renard de La Fontaine, il traça son chemin dans les allées du pouvoir pour se hisser auprès du tsar. Du reste, lorsqu’apparaît aujourd’hui Alexander Makogonov[3], on a la curieuse sensation de plonger dans Le Mage du Kremlin, le terme de mage étant fort bien adapté. Tel Makogonov, Baranov est en effet disciple de Poutine comme d’autres le furent de Zarathoustra. Avec un brin de cynisme, Vadim raconte l’absolutisme et le populisme nourris d’une détestation du monde occidental dépravé négligeant la puissance de la Russie. Bousculer Angela Merkel sûre d’elle et minutieuse en laissant Koni, le labrador de Poutine « enfiler le museau dans le giron »[4] d’une chancelière cynophobe illustre la brutalité du tsar.  Il y a du Louis XIV chez Poutine qui se réveille fort tard et retrouve des courtisans au bord de la piscine. Baranov est l’idéologue du régime violent et gourmand de territoires qui nourrit les rêves populistes d’une glorieuse histoire. Satisfaire à la résurrection de la Sainte-Russie sauvée du chaos consécutif à la glaciation brejnévienne, aux réformes gorbatchéviennes avortées et aux dérives libérales-mafieuses de l’ère Eltsine est le défi qu’a contribué à relever Vadim avant son éviction. 

Le roman se lit avec gourmandise, l’actualité sert la fiction ou sans doute est-ce le contraire. L’écriture quoique sobre ne manque pas d’ironie et la suite sera l’histoire. Nul doute que le contexte dans lequel est publié le livre ne peut que servir le succès littéraire et commercial de Giuliano da Empoli. 

Érik Lambert


[1] On peut se reporter avec intérêt à cet article du Monde https://www.lemonde.fr/europe/article/2007/11/29/la-verticale-du-pouvoir-ligne-directrice-du-poutinisme_983668_3214.html
[2] Que l’on nomme parfois « fake news ».
[3] Porte-parole de l’ambassade russe à Paris
[4] Page 204.

Événement de novembre

Le COMBAT SPIRITUEL
à la lumière de saint François d’Assise et de ses frères

Les Fraternités Franciscaines Séculières Saint-Louis de Tours et de la région Centre vous invitent à vivre ensemble, un cheminement sur le COMBAT SPIRITUEL à l’école de François d’Assise accompagné par Suzanne Giuseppi-Testut, franciscaine séculière, accompagnatrice de nombreuses personnes et communautés religieuses et auteure de plusieurs ouvrages liés à la spiritualité de saint François d’Assise :

les samedi 5 et dimanche 6 novembre 2022
à la Maison Diocésaine de Tours, 13 Rue des Ursulines, Tours.

👉 En savoir plus : tract et programme

EDITO

Fête de la Toussaint

Dès la fin du quatrième siècle, les persécutions ayant cessé, l’Église voulu fêter ses innombrables martyrs connus et inconnus. On fixa la fête au dimanche suivant la Pentecôte pour rappeler que c’est dans la force de l’Esprit qu’ils puisèrent leur force. En Orient cette date n’a pas changé. En revanche, à Rome en 610, elle fut déplacée au 13 mai, date de la transformation du Panthéon antique en église à la mémoire de tous ces martyrs. Ce lieu attira vite les foules et devint un but de pèlerinage.

Jacques de Voragine, un Dominicain du 13ème siècle, raconte : « Plus tard, encore, (vers 837) un pape nommé Grégoire transporta au 1er novembre la date de la fête anniversaire de cette consécration : car à cette fête les fidèles venaient en foule, pour rendre hommage aux saints martyrs, et le pape jugea meilleur que la fête fût célébrée à un moment de l’année où les vendanges et les moissons étaient faites, les pèlerins pouvaient plus facilement trouver à se nourrir ».

Sa place à la fin de l’année liturgique se justifie aussi comme un couronnement de la grâce du Christ et comme la vision de notre propre gloire future.

Réservée jusque-là aux seuls martyrs, la fête s’étend désormais à tous les saints. Mais les choses vont se gâter quand le grand abbé de Cluny, Odilon, (au milieu du 11ème siècle) réussit à associer les défunts à la fête. Aussitôt, les morts jetèrent leur drap funéraire sur la joie de la fête et la Toussaint devint une fête triste car chacun pense à ses proches disparus.

Il est important de laisser à la Toussaint son caractère de fête, car c’est bien de triomphe, de réussite finale qu’il s’agit, de fierté devant tant d’hommes et de femmes qui nous ont précédés. Leur exemple devient pour chacun de nous une force pour avancer. Oui, cette belle fête est aussi pour nous. Elle nous invite à oser aller de l’avant, à reconnaître et à développer nos talents. Jésus nous rappelle que nous sommes la lumière du monde or, notre monde se débat dans beaucoup de difficultés : jamais idéologies plus sombres, plus désespérantes, plus absurdes n’ont été proprement cultivées, jamais autant de solitudes, de déprimes. C’est à nous que Jésus dit : allez les illuminer, non de votre lumière mais de ma lumière dont je vous demande d’être les reflets. Cela suppose, au-delà des paroles, un témoignage concret de la vie et un accueil de l’autre.

Oui, la Toussaint nous permet d’avoir de l’ambition mais en faisant bien la différence entre « être » ambitieux et « avoir » de l’ambition. Sans ambition, nos existences, nos sociétés sont menacées de fadeur. L’ambition n’est ni bonne ni mauvaise en soi. Elle peut nous faire succomber aux sirènes du pouvoir ou de l’argent ou de toute autre prétention qui me place au-dessus des autres, mais elle peut aussi nous appeler à donner de l’ampleur à notre vie. Tout est donc dans l’usage que l’on va en faire. Dans nos vies, il y a ce qui est habituel et ce qui est exceptionnel, il y a la capacité simple et l’ambition. Nous devons essayer de nous dépasser et de savoir prendre des risques calculés. Nous sommes tous capables de donner de l’ampleur à notre vie tout en en mesurant les risques.

La fête de la Toussaint nous rappelle que nous avons avec nous un témoin de l’ambition, celui qui, de pages en pages d’évangile, n’a de cesse de vouloir que ceux qu’il nomme ses disciples, aillent au-delà de ce qu’ils font et non au-delà de ce qu’ils sont. Il leur est demandé de mettre en œuvre leurs talents, d’avoir le courage simple d’être soi. De mettre en œuvre les exigences du métier d’homme et de devenir ce que l’on est comme le rappelle saint Augustin « Deviens ce que tu es ».
La bonne ambition c’est d’être pleinement homme et la Toussaint en est la compilation à travers les âges.

Frère François Comparat ofm

Un livre / Une expo

Le Pays où vont mourir les rêves, tome 1
Un livre d’Olivier Cojan

O. Cojan, Le Pays où vont mourir les rêves, tome 1 1898-1919, Paris, pocket, 2020, 1056 pages, 11,50€

Parfois, il est des romans qui sont considérés comme des « lectures de gare ». La plume est vive mais le style peu fouillé, les personnages sont convenus, l’intrigue manque de vigueur et l’éditeur est celui des « ouvrages sentimentaux ». Ce peut être l’impression qui naît lorsque l’on rencontre par hasard la saga écrite par Olivier Cojan, Le Pays où vont mourir les rêves. Après avoir fermé le premier volume de cette aventure forte de six « épisodes » on ressent indiscutablement le désir de retrouver la compagnie des Callac et des Franquin. Certes, cette fresque eurélienne semble de la même veine que Luca di Fulvio[1] plus que de celle de Maurice Druon[2]. Toutefois, à regarder de plus près, on perçoit la passion de l’auteur pour l’histoire, pour les gens, pour la lutte des petits face à l’adversité. À la lecture de Cojan, je me souvenais de ces discussions animées avec mes enseignants historiens très réputés que je ne citerai pas et qui considéraient les romans historiques d’Eugène Sue, Dumas ou Hugo comme de la vulgarisation de mauvais aloi. Devenu enseignant je pus mesurer la béance du gouffre de l’ignorance auquel j’étais confronté. L’incapacité stupéfiante de nombre de jeunes comme d’adultes d’imaginer comment était l’existence quotidienne de ceux qui vécurent auparavant. Or, des ouvrages tels que celui d’Olivier Cojan contribuent à combler des lacunes abyssales. Sans doute est-ce là l’héritage de la carrière d’instituteur passionné tant par l’histoire que par la transmission. L’intrigue a pour cadre un petit village d’Eure-et-Loir traversé par la Blaise où se côtoient à la fin du XIX°siècle un mode rural en voie de disparition et une modernité qui éclot. L’ancien monde meurt avec la grande Guerre qui fauche des générations de paysans. L’aventure des Beaucerons, héros du roman de Cojan commence avec le siècle qui s’achève et l’autre qui naît dans la boue des tranchées. Le XIX°siècle historique qui périt avec la grande boucherie, constitue la trame structurant le récit. Ainsi que l’auteur l’a déclaré, l’histoire écrit le scenario. Les personnages qui peuplent cet ouvrage sont issus des familles Callac, Franquin, Gautron et Cochereau. Ils font, vivent, subissent l’Histoire. L’amitié improbable de deux garçons aux statuts sociaux dissemblables, les mariages de convenance, les amours contrariés, les secrets, les trahisons, les illusions perdues donnent au roman sa dimension humaine. Suivre le pas de ces « acteurs » ; c’est vivre le quotidien des Français du XX°siècle naissant. Leurs luttes, leurs espérances, leurs souffrances sont celles que connurent les femmes et les hommes qui vécurent les grands bouleversements du siècle. Ce fut celui des guerres totales, des totalitarismes, des armes de destruction, des génocides, du fulgurant développement des transports et des communications, de la conquête du ciel[3] et de l’espace ; des puissants bouleversements politiques, sociaux, et démographiques, accélérateurs de l’Histoire. L’auteur laisse transpirer une certaine bienveillance pour les luttes sociales mais aussi pour les femmes ; pourrait-on lui reprocher ? Afin d’éviter que le lecteur se perde dans la foule de personnages, Cojan rappelle les liens qui les unissent dès le début de l’aventure et organise tout le récit en offrant à chacun d’entre eux quelques pages. 

Le travail de recherche, l’exploitation de témoignages, l’évocation d’événements historiques et d’acteurs de la « grande histoire » font du livre le témoin d’un monde disparu. 

Jeunes et moins jeunes seraient fort avisés de se plonger dans cette aventure aux côtés de Joseph et d’Hubert afin de se familiariser avec ce que fut la vie d’alors. Nul doute que cette saga pourrait susciter l’intérêt des producteurs de séries, adeptes de diffusion en flux continu[4] ; on ne pourra que s’en réjouir.


[1] Auteur italien prolifique de romans ayant rencontré beaucoup de succès comme Le Gang des rêves.
[2] Maurice Druon, résistant qui écrivit avec Joseph Kessel le Chant des partisans. Ministre des affaires culturelles d’avril 1973 à mars 1974. Secrétaire perpétuel de l’Académie française. Romancier qui écrivit Les Rois maudits et Les Grandes Familles
[3] Des pionniers de l’aviation (1890) à l’homme sur la lune (1969). Des premiers engins dotés de moteurs à explosion vers 1880 à l’automobile d’aujourd’hui ; l’accélération fut spectaculaire. 
[4] Ce que l’on nomme streaming.


Expo « À la grâce de Dieu, les Églises et la Shoah »

Expo mémorial Shoah, jusqu’au 23 février À la grâce de Dieu, les Églises et la Shoah, Du dimanche au vendredi de 10h à 18h. Nocturne le jeudi jusqu’à 22h

👉 Bande annonce
👉 Autres événements programmés cet automne

Le discours du candidat Zemmour exonérant Vichy et une certaine France de toute responsabilité dans l’exécution de la politique génocidaire menée par l’Allemagne nazie a illustré l’effacement progressif de la mémoire, érodée par la marche du temps. L’exposition proposée par le Mémorial de la Shoah à la faveur du quatre-vingtième anniversaire de la rafle du Vel d’hiv[1] contribue à raviver cette mémoire devenue très floue. Nommer cette rétrospective documentaire « À la grâce de Dieu, les Églises et la Shoah » interpelle notre conscience de catholique. 
L’exposition présente le comportement adopté par les confessions chrétiennes confrontées au génocide perpétré à l’endroit des communautés juives d’Europe. L’attitude des individus comme des « institutions » ne saurait être appréhendée avec manichéisme. Or, le mémorial ne s’érige pas en témoin à charge mais pose un regard sur les ambiguïtés, les compromissions comme sur l’héroïsme des Églises et des fidèles.
Comment l’assassinat de millions de personnes a-t-il pu être perpétré au cœur d’une Europe empreinte de culture chrétienne et d’humanisme ? 
L’exposition présente le poids de l’ambivalente et complexe tradition multiséculaire chrétienne fustigeant les Juifs tout en sauvegardant un « peuple témoin ». Comme l’écrivirent les évêques de France, « Les Pasteurs et les responsables de l’Église ont si longtemps laissé se développer l’enseignement du mépris à l’endroit des Juifs », contribuant à ce que « Les consciences se trouvaient souvent endormies et leur capacité de résistance amoindrie quand a surgi avec toute sa violence criminelle l’antisémitisme national-socialiste »[2].
Cette ambiguïté est manifestée par le cardinal Baudrillart, recteur de l’Institut catholique de Paris, qui, à l’été 1941, considérait que les États avaient le droit de prendre des mesures antisémites mais qu’ils devaient, toutefois, « respecter des principes chrétiens de charité et de justice ». 
L’exposition imposante, dense, parfois trop ; nécessite de lui consacrer un temps conséquent. Son grand intérêt et sa richesse ne reposent pas sur des slogans ou des « ben voyons ! » confortables mais sur des archives inédites du Vatican, de l’Église de France et de l’Église réformée de France. Affronter la réalité de ce que furent les comportements, les silences, les collaborations et les actes d’héroïsme engage les Églises et nos consciences chrétiennes. Des lettres d’évêques, de nonces ; le brouillon du discours du pape de Noël 1942[3] ; des photographies envoyées clandestinement depuis la Pologne, les notes de l’ambassadeur de France près du Saint-Siège au Maréchal Pétain sur le statut des Juifs ; des pages manuscrites du Rapport Gerstein[4], la série des cahiers du Témoignage chrétien publiés clandestinement, des affiches, des unes de journaux, des photographies d’ecclésiastiques déportés, d’émouvantes correspondances de victimes, divers objets issus de camps, des films[5], sont présentés dans les vitrines latéralement disposées et les plots centraux. Les salles flottent en une troublante pénombre rompue par l’éclairage savamment étudié des vitrines. 
Sans doute soucieux de ne pas appréhender la question de manière simpliste, l’exposition s’ouvre sur les portraits de religieux qui protégèrent des juifs. Puis les lettres de cinq évêques[6] ou archevêques, qui, à l’été 1942 eurent le courage de s’élever contre le traitement inhumain infligé aux Juifs raflés les 16 et 17 juillet. Le célèbre texte de l’archevêque de Toulouse, Mgr Saliège qui rappellait que « Les juifs sont des hommes, les juives sont des femmes. Tout n’est pas permis contre ces hommes, contre ces femmes, contre ces pères et mères de famille. » sauva l’honneur de l’Église de France. Il est désormais acquis que, dès 1941, les protestants, réagirent plus rapidement face aux persécutions. Le pasteur Marc Boegner qui présidait la Fédération protestante de France écrivit en effet une lettre de soutien au grand rabbin. Le village du Chambon-sur-Lignon, montagne-refuge[7] accueillit quant à lui des réfugiés espagnols, allemands et autrichiens antinazis puis des réfractaires au STO et s’engagea dans la protection des Juifs.
Les rapports des Églises avec le pouvoir de la Révolution nationale sont abordés. L’œuvre de restauration nationale voulue par Vichy fut soutenue par les Églises, reflétant le sentiment de l’écrasante majorité des Français. La politique antisémite de Vichy qui devança les exigences des Allemands ne suscita guère de réaction de la hiérarchie catholique. Toutefois, à une échelle plus modeste, les initiatives de prêtres, de pasteurs et de fidèles des différentes confessions chrétiennes cultivèrent l’entraide voire la résistance à l’image de Mgr Rémond évêque de Nice, du capucin Pierre-Marie Benoît, du jésuite Pierre Chaillet ou du pasteur André Trocmé. Comme l’écrivit François Mauriac à l’été 1943 : « Non pas malgré leur foi, mais à cause de leur foi, que les chrétiens de toutes confessions demeurent donc en pleine mêlée ».
L’exposition insiste sur l’importance des rafles de l’été 1942 en France qui secouèrent la relative apathie des Églises chrétiennes face aux persécutions. Or, ce fut très sensible en zone dite « libre » frappée à partir du 26 août 1942. Les prises de position publiques de l’épiscopat de zone sud et des Protestants ne furent pas de même facture que la lettre adressée par le cardinal Suhard[8] au Maréchal Pétain, au nom des cardinaux et archevêques de la zone nord après la rafle du Vel d’Hiv.
Enfin, la dernière salle évoque l’après-guerre, les difficultés à discerner[9] et l’espérance entrevue après Vatican II qui ouvrant la voie à un autre regard porté sur les Juifs.   
L’ambition de l’exposition n’est pas de dresser un réquisitoire à l’endroit des institutions religieuses chrétiennes mais de montrer que ces Églises ne constituaient pas des blocs homogènes. Elles étaient faites d’hommes et de femmes avec leurs grandeurs et leurs faiblesses. Le devoir qui est celui des chrétiens est de regarder le passé de nos Églises avec les ombres qui furent leurs. Face aux aveuglements populistes qui prospèrent dans nos démocraties, la visite de l’exposition « À la Grâce de Dieu, les Églises et la Shoah » contribue au combat de l’humanisme contre la barbarie car le ventre est encore fécond[10] d’où sont sortis l’effroyable expérience et les silences coupables. 

Érik Lambert


[1] À l’aube du 16 juillet 1942 débute à Paris la « du Vél d’Hiv».  Plus de treize mille Juifs parisiens de 2 à 60 ans dont la plupart sont déportés au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Cf. L.Joly, La Rafle du Vel d’Hiv.
[2] https://eglise.catholique.fr/conference-des-eveques-de-france/textes-et-declarations/369207-declaration-de-repentance-des-eveques-de-france/ Drancy, 30 septembre 1997. Ce texte pose clairement la responsabilité de l’État français. 
[3] Le 24 décembre 1942, dans un message de Noël diffusé sur Radio Vatican, Pie XII évoquait les «centaines de milliers de personnes, qui, sans aucune faute de leur part, et parfois pour le seul fait de leur nationalité ou de leur race, ont été vouées à la mort ou à une extermination progressive». Pie XII évite de nommer les Juifs et les nazis.
[4] P.Joffroy, L’espion De Dieu – La Passion De Kurt Gerstein. S.Friedländer, Kurt Gerstein ou L’ambiguïté Du Bien 
[5] Des extraits du film Amen sont diffusés. Le caractère militant de Costa Gavras ne fait aucun doute, suivant en cela le manuscrit de la pièce der Stellvertreter (Le Vicaire en français) de Rolf Hochhuth. Même si la charge contre Pie XII est sans nuance, la pièce puis le film s’inspirent du rapport Gerstein.  
[6]Plusieurs s’indignèrent : Mgr Saliège, Mgr Théas, Mgr Moussaron, Mgr Gerlier, Mgr Delay, Mgr Vanstenberghe provoquant l’ire des milieux collaborationnistes. Ainsi, Brasillach accusa Mgr Saliège de « révolte quasi-ouverte contre l’ordre nouveau » Je Suis partout, 21 août 1942. Au Pilori, hebdomadaire de l’ultra-collaboration, 8 octobre 1942: « Du fait de son autorité sacerdotale qu’il prostitue, cet homme est un danger public et il est un de ceux qui méritent immédiatement le poteau. Au nom de la France, au nom de ma Patrie chérie, de la chrétienté tout entière, je réclame la tête de Gerlier, cardinal, talmudiste délirant, traître à sa foi, à son pays, à sa race, Gerlier, je vous hais » 
[7] Terme créé par l’historien François Boulet.
[8] Emmanuel Suhard, archevêque de Paris qui accueillit Philippe Pétain à Paris en avril 1944 puis assista aux obsèques du collaborateur Philippe Henriot le 30 juin 1944. https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/afe86002764/les-funerailles-nationales-de-philippe-henriot . Il lui fut interdit d’accueillir le Général de Gaulle en août 1944. 
[9] L’affaire Finaly et les réseaux d’exfiltration des bourreaux au sein même du Vatican (l’évêque Aloïs Hudal)
[10] B.Brecht, La Résistible Ascension d’Arturo Ui.

prière d’octobre

LOUANGES DE DIEU

Tu es le seul Saint, Seigneur Dieu, toi qui fais des merveilles !
Tu es fort, tu es grand, tu es le Très-Haut, tu es le roi tout puissant,
toi Père saint, roi du ciel et de la terre.

Tu es trois et tu es un, Seigneur Dieu,
tu es le bien, tu es tout bien, tu es le souverain bien, Seigneur Dieu vivant et vrai.

Tu es amour et charité, tu es sagesse, tu es humilité, tu es patience, tu
es beauté, tu es douceur,
tu es sécurité, tu es repos, tu es joie, tu es notre espérance et notre
joie,
tu es justice, tu es mesure, tu es toute notre richesse et surabondance.

Tu es beauté, tu es douceur, tu es notre abri, notre gardien et notre défenseur,
tu es la force, tu es la fraîcheur.

Tu es notre espérance, tu es notre foi, tu es notre amour, tu es notre grande douceur,
tu es notre vie éternelle, grand et admirable Seigneur,
Dieu tout puissant, miséricordieux Sauveur.

St François d’Assise


événements octobre

Célébration régionale de la fête de St François :

le vendredi 7 octobre, à 19h,
chez les sœurs franciscaines de Fontenay-sous-Bois
33, rue du Commandant Jean Duhail – 94120 Fontenay-sous-Bois

La St François sera aussi célébrée à Lagny, le 4 octobre à 19h
Paroisse Val de Lagny, salle St Fursy
35 Rue du 27 Août 1944, 77400 Lagny-sur-Marne


Le COMBAT SPIRITUEL
à la lumière de saint François d’Assise et de ses frères

Les Fraternités Franciscaines Séculières Saint-Louis de Tours et de la région Centre vous invitent à vivre ensemble, un cheminement sur le COMBAT SPIRITUEL à l’école de François d’Assise accompagné par Suzanne Giuseppi-Testut, franciscaine séculière, accompagnatrice de nombreuses personnes et communautés religieuses et auteure de plusieurs ouvrages liés à la spiritualité de saint François d’Assise :

les samedi 5 et dimanche 6 novembre 2022
à la Maison Diocésaine de Tours, 13 Rue des Ursulines, Tours.

Ce week-end est ouvert aux membres de la FFS de toute la France.
Inscriptions ouvertes jusqu’au 31 octobre
Libre participation aux frais
Possibilités d’hébergement

👉 En savoir plus : tract et programme