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« Comment reconnaître la volonté de Dieu et s’y ajuster… en toute liberté ? »

Parler de la volonté de Dieu dans notre vie et de la meilleure manière de nous y ajuster, c’est nous heurter, parfois, à un écueil majeur qui consisterait à croire que Dieu a, par avance, et de manière définitive, tracé un chemin pour chacun d’entre nous. Chemin qu’il nous faudrait à tout prix identifier et suivre le plus fidèlement possible, au risque, sinon, de nous perdre et de nous écarter totalement de ce plan divin… Qu’en serait-il alors de notre liberté ?
Dieu s’adresse ainsi à Israël dans le Livre du Deutéronome : « je mets devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance » (Dt 30,19) car si Dieu a, de toute éternité, un dessein pour l’humanité, c’est celui de son salut et de son bonheur.
« Et nous savons, dit Saint Paul, qu’avec ceux qui l’aiment, Dieu collabore en tout pour leur bien ». (Rm 8,28)
Dieu veut l’homme debout, vivant et heureux, il lui offre la vie pleine et en abondance (Jn 10,10). Mais Dieu ne s’impose pas, pas plus qu’il n’impose sa volonté…Nous sommes et resterons toujours libres de nos choix. Bien sûr, il pourrait être plus confortable et plus sécurisant pour nous d’emprunter une voie toute tracée, nous affranchissant du doute, de l’incertitude et du risque. Cependant, l’amour bienveillant du Père ne peut nous contraindre ; bien au contraire, il respecte totalement notre liberté. Cela ne signifie pas pour autant que Dieu nous ignore ou nous délaisse. Comme le père du fils prodigue, il patiente, tantôt présent à nos côtés, tantôt nous devançant sur la route, mais toujours prêt à nous accueillir et à construire du neuf avec nous.
Ainsi donc, Dieu n’attend pas de nous une réponse unique et prédéterminée à un plan prévu de longue date. Par contre, son désir est que nous fassions librement des choix, à partir de tout ce qui nous constitue (notre histoire, notre tempérament, nos rencontres, nos envies, nos talents…) afin de répondre aux questions ou aux appels que nous percevons. Pour y parvenir, il nous revient de prendre le temps et les moyens du discernement.
Comme l’écrit Michel Rondet : « Le discernement, dont nous dirons l’importance, ne nous livre pas, tels quels, les projets de Dieu sur nous ; il nous dispose à reconnaitre dans nos désirs et nous souhaits ceux qui peuvent se réclamer de l’Esprit du Christ ; ce n’est pas la même chose ! » (Dieu a-t-il sur chacun de nous une volonté particulière ? revue Christus, n° 144)
Ce discernement s’appuie sur plusieurs éléments : l’accueil et la relecture de certains évènements qui peuvent être autant de signes pour nos choix à venir. Le recours à des personnes de confiance pour nous écouter, nous conseiller, nous accompagner. La fréquentation de la Parole de Dieu, non pour nous dicter notre décision, mais pour conformer cette dernière aux attentes de l’Évangile.
Et surtout la prière, pour purifier nos désirs sous l’action de l’Esprit Saint et nous recentrer sur cette relation intime avec le Père qui ne nous veut que du bien, pour nous rendre libres intérieurement et prêts à tout recevoir.
Ce sont autant d’éléments déterminants pour éclairer notre conscience et notre jugement ; et ce qui vérifie la justesse de la décision prise c’est le climat de paix et de confiance qu’elle engendre.
Pour autant, rien n’est figé. En premier lieu, parce que nous pouvons nous tromper « en toute bonne foi »… (nous l’avons vu avec François d’Assise, dans son interprétation de certains évènements, avant sa conversion.). Ensuite, parce que nos choix, sans être inconstants, peuvent être amenés à évoluer malgré tout, à chaque étape de notre vie, en raison des circonstances, des rencontres…Il ne faut pas en avoir peur, au contraire c’est bien la preuve qu’il n’y a aucun déterminisme en Dieu. « L’amour de Dieu nous précède […] Si Dieu a bien un désir sur nous, c’est d’abord celui de nous voir porter du fruit : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais c’est moi qui vous ai choisis et vous ai établis pour que vous alliez et portiez du fruit et que votre fruit demeure » (Jn 15,16). « On ne peut mieux souligner à la fois l’antériorité du désir de Dieu et son vœu profond : nous voir assumer pleinement notre liberté. Comme l’amour suscite l’amour, la liberté éveille la liberté : celle de Dieu éveille celle de l’homme. » (Michel Rondet)
L’inattendu fait partie intégrante de notre existence. Il peut nous désarmer ou nous paralyser, mais il peut également nous révéler d’autres perspectives que nous n’avions pas envisagées jusqu’alors.
On ne redira jamais assez l’importance d’une vie intérieure nourrie par la prière. Se mettre à l’écoute de l’Esprit du Seigneur qui habite en nos cœurs… Si nous le laissons agir en nous et nous guider, l’Esprit peut nous libérer de nos égoïsmes et de nos peurs, et nos décisions porteront SES fruits : « voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi ». (Ga 5, 22-23) C’est ainsi que saint Augustin peut dire : « Aime, et fais ce que tu veux. »
Enfin, sommes-nous capables, à l’exemple de François, de renoncer à notre volonté propre pour nous ouvrir à la volonté de Dieu et nous en remettre totalement à son amour, toujours fidèle et bienveillant ? Renoncer à notre volonté, ce n’est en rien subir…c’est choisir, encore une fois librement, de s’abandonner au Père en toute confiance puisqu’il veut notre bonheur, c’est croire à Celui qui voit plus loin et plus grand que nous, puisqu’il nous a créés à l’image de son Fils. C’est lui dire oui, de manière inconditionnelle, et c’est choisir la vie, avec lui, et en redevenir acteur.
Charles de Foucauld l’exprime parfaitement dans sa Prière d’abandon : « Mon Père, je m’abandonne à toi, fais de moi ce qu’il te plaira. Quoi que tu fasses de moi, je te remercie. Je suis prêt à tout, j’accepte tout. Pourvu que ta volonté se fasse en moi, en toutes tes créatures, je ne désire rien d’autre, mon Dieu. Je remets mon âme entre tes mains. Je te la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur, parce que je t’aime, et que ce m’est un besoin d’amour de me donner, de me remettre entre tes mains, sans mesure, avec une infinie confiance, car tu es mon Père. »

P. Clamens-Zalay

Prière de septembre

Mon Dieu, lorsque je me regarde avec les yeux que tu as ouverts avec tant de patience et de subtilité, je vois une âme qui n’aspire qu’à te connaître davantage et qui brûle de te faire connaître de ceux qui se détournent de toi et par là de leur propre vérité. Toi seul as la faculté de leur ouvrir les yeux comme tu l’as fait pour moi, c’est pourquoi j’ose te prier de donner un peu de ta patience et de ta subtilité à ceux qui te cherchent sans savoir que c’est toi qu’ils cherchent, à ceux qui t’ont trouvé sans le savoir et refusent encore de te reconnaître, à ceux qui croient te connaître mais n’adorent qu’une pauvre image de ton éternité réduite à leur propre utilité. Mon Dieu, je te supplie d’éveiller en eux la foi que tu as fait naître et que tu fais grandir en moi, afin que se révèle à eux la profondeur du monde habité par ta présence, et qu’ainsi nous goûtions la saveur de la vraie fraternité dans le giron de ton amour.

Un film

Lors de la sortie du film de Martin Scorsese en octobre 2023, peut-être avez-vous été dissuadés par sa durée (3 heures 26) ou vous attendiez-vous, découragés, à un thriller de plus, à un western de plus. Mais « Killers of the flower moon » (tueurs de la fleur de lune), même s’il fait allusion à ces genres ressassés par l’industrie cinématographique états-unienne (parfois pour notre plaisir), est bien autre chose que cela, et sa durée ne signifie pas longueur : si elle excède les formats commerciaux habituels, c’est pour res-pecter la dimension historique de ce récit et pour restituer le rythme de la profonde mélancolie indienne. Martin Scorsese s’y attèle avec la maestria qu’on lui connaît, épaulé par des acteurs aptes à donner à leur personnage le relief et la complexité qui font généralement défaut aux productions d’un tel volume.

Adapté d’un roman-enquête du journaliste David Grann, « La Note américaine » paru peu avant (2017), le film retrace une longue litanie de meurtres perpétrés dans les an-nées 1920 — hier, donc — dont on ne connaît probablement qu’une infime partie. Ils frappèrent des membres de la tribu Osage après que l’on eut découvert un très important gisement de pétrole sous la portion de prairie qui lui avait été attribuée au titre de ré-serve, dans l’Oklahoma où furent déportées plus de trente tribus amérindiennes (okla humma signifie peuple rouge) avant que cet État fût ouvert aux colons blancs. Le film parle de lui-même : la fortune des Osages fit leur malheur puisque leur grande et sou-daine richesse attira immédiatement les convoitises des colons dont la cupidité et la bru-talité à l’égard des amérindiens ne connurent jamais aucune limite, encouragées par la complaisance des gouvernements quand ils n’en étaient pas les instigateurs. Aussi est-il utile de savoir que les Osages, dont le véritable nom est « Wazházhe » (peuple des eaux du milieu), vivaient initialement dans le Missouri, entre ce fleuve et la rivière Osage à la-quelle ils doivent leur nom anglais. Ils n’arrivèrent dans l’Oklahoma qu’à la suite de dé-portations successives à mesure que la « Conquête » avançait, et que chaque fois le gouvernement les repoussait plus loin vers l’ouest, au mépris total des traités, après avoir découvert les richesses des territoires alloués. La relative normalisation du droit, la prévoyance de leurs chefs et surtout l’achèvement de ladite conquête rendirent juridiquement et géographiquement impossible de chasser les Osages de leur ultime terre pétrolifère, c’est pourquoi les colonisateurs œuvrèrent cette fois de la manière plus sour-noise décrite dans le film, par l’usurpation, le détournement d’héritage, la mise arbitraire sous tutelle, toutes sortes de malversations et de prévarications opérées sous les yeux d’autorités à la myopie bienveillante, jusqu’au meurtre pur et simple. Le seul reproche que l’on puisse faire au film est d’adopter le point de vue états-unien pour raconter cette terrible histoire essentiellement à travers les personnages incarnés par Leonardo di Caprio et Robert de Niro, et de donner le rôle du sauveur au FBI qui venait d’être constitué. Le procédé est habituel dans le cinéma de ce pays qui, quand il avoue ses crimes, s’en donne aussitôt lui-même l’absolution, mais on eût aimé, pour une fois, que les Osages fussent en mesure de raconter leur propre martyre par la bouche, pourquoi pas, du per-sonnage de Mollie remarquablement interprété par Lily Gladstone.

Ironie de l’Histoire, le racisme plus que tenace que subissent encore aujourd’hui les « Native Américans » n’arrête pas nombre de descendants des « Visages pâles » dans leur recherche effrénée d’un ancêtre Osage afin de toucher une part des revenus de la tribu, bien que ceux-ci dussent encore être arrachés en 2000 au gouvernement à coups de procès, avec un règlement d’arriérés seulement en 2011. Tout cela donne à réfléchir sur l’immense pouvoir de brouillage de l’Histoire que confère aux États-Unis la puissance de suggestion de leur industrie cinématographique, brouillage de l’Histoire mondiale (Seconde Guerre, Vietnam, Irak…) et brouillage de leur propre histoire dont des décennies de fiction habile, souvent talentueuse, sont parvenues à occulter le fonds génocidaire, esclavagiste, structurellement raciste, violent et cupide, pour se présenter comme le modèle de démocratie à l’usage du monde entier, quitte à piétiner inlassablement la fleur de lune.

Jean Chavot

événements septembre

Journée d’étude organisée par les Capucins de France.
L’événement, en présentiel et en distanciel, interrogera le phénomène des stigmates à travers les expériences de saint François d’Assise et de saint Padre Pio.

Intervenants 👉 Adelaïde Ricci, médiéviste de l’université de Turin et Joachim Bouflet, historien et spécialiste des phénomènes mystiques.
Quand 👉 le samedi 14 septembre 2024
👉 Au Couvent des Capucins, 32 rue Boissonade 75014 Paris
ou en distanciel depuis chez vous où que vous soyez sur le territoire
Inscriptions en ligne à partir de juin 2024.

En savoir plus et Inscriptions 👉 Tout est là !


Quand 👉 Le samedi 5 octobre 2024 à 18h30
👉 à l’église Saint Germain l’Auxerrois
2 rue de Rosny -94120 Fontenay sous-bois


‼️ Formation en présentiel ou distanciel ‼️

8 jeudis à partir du 7 novembre 2024 et jusqu’au 23 janvier 2025, de 17h à 19H
➡️ 12 h de formation : 8 jeudis à partir du 7 novembre 2024 et jusqu’au 23 janvier 2025, de 17h à 19H
Quand 👉 Les jeudis 7 novembre, 21 novembre, 5 décembre et 19 décembre 2024, 9 janvier et 23 janvier 2025, de 17h à 19h
Formation 👉 par François DELMAS-GOYON à la Faculté Loyola (anciennement Centre Sèvres).
👉 En présentiel au 35bis, rue de Sèvres, 75006 Paris
Inscription 👉 site de la faculté Loyola
Tarif 👉 144 € – Possibilité de tarifs réduits.

Edito Septembre

Un peu de décence, bon Dieu !

Les mœurs sexuelles semblent avoir beaucoup évolué depuis la Seconde Guerre mon-diale, avec une nette accélération au décours des Trente glorieuses (1968), suivie d’un plateau de confusion inquiète lié à l’épidémie de sida et d’une nouvelle et forte accélération dans ces deux dernières décennies, de l’instauration du PACS (1999) à celle du mariage homosexuel (2013) avec l’intensification des pratiques de procréation assistée qui s’ensuivit, tandis que l’on ob-serve conjointement la tendance d’une partie tapageuse du féminisme français à s’inspirer de l’agressivité obtuse de son homologue anglo-saxon, traditionnellement puritain, marqué par le wokisme « déconstructeur », la judiciarisation et la médiatisation à outrance (Me too, 2017).

Mais les mœurs ont-elles tant évolué que cela, ou s’agit-il d’autre chose ? La question est légitime, car notre époque n’a pas inventé l’amour — qu’on se le dise — ni aucune de ses formes. Pour peu que l’on cesse de s’imaginer à la pointe ultime d’une évolution à laquelle au-raient enfin abouti des millénaires de bestialité patriarcale, on voit qu’aucune des structures, des pratiques, des orientations, des paraphilies, des perversions sexuelles ne nous attendit pour exister. Nous avons pourtant l’absurde prétention anthropologique de croire que la sexualité, dans un sursaut évolutif de nos seules générations, se serait enfin affranchie du carcan des lois naturelles, de la religion, de l’ignorance de l’anatomie féminine, et pour finir de la distinction des genres. Il faut certes affirmer que la criminalisation de l’homosexualité était inadmissible, que les nouvelles possibilités de contraception étaient bienvenues, que le viol devait être sévèrement réprimé… Mais ces avancées sont très relatives car elles étaient déjà souhaitées ou effectives depuis des millénaires, et ne résultent dans leur effectivité nouvelle, bien sûr non-négligeable, que du secours de la science et du droit. On ne peut donc à leur sujet parler de « libération sexuelle » comme on l’entend couramment : ni prescriptions ni proscriptions n’ont jamais eu d’effet réel et durable sur ce qui se déroulait dans la chambre, l’alcôve ou le foin. Il suffit de feuilleter l’imposant « Manuel de folklore français contemporain » d’Arnold Van Gennep pour se convaincre que nos aïeux n’auraient rien appris de nous. Ce que nous appelons libération n’est tout au plus que l’annulation des traces de l’hypocrite puritanisme bourgeois du XIXè siècle, déjà d’inspiration anglo-saxonne et protestante, avec malheureusement le concours de l’Église. La prétendue révolution sexuelle, théorisée par Wilhelm Reich entre deux guerres dans le cadre d’un « freudo-marxisme » doublement contestable et contesté, n’a donc de réalité que dans le discours. Mais ça n’a rien de rassurant : à notre époque où les classes dominantes ont la mainmise sur les instances politico-médiatiques, le discours a la fâcheuse tendance à se substituer à la réalité. Or, quelle « révolution » voyons-nous se produire : la sortie de la sexualité du périmètre de l’intime où la cantonnait et la protégeait la simple décence ; la dangereuse intrusion de l’État outrepassant son rôle pour statuer sur les mœurs ; l’explosion de la pornographie en tant que telle et inondant par ailleurs la publicité, le cinéma, les clips, etc. de ses représentations hautement nuisibles à l’imaginaire, notamment des enfants ; la proclamation de sa différence sexuelle (tout en revendiquant que cela ne fasse aucune différence) comme premier critère de son affirmation personnelle assorti de l’injonction, au nom de la liberté, qu’il soit entériné par tous sans discussion ; le dévoiement d’un féminisme oublieux qui n’est plus rien dès lors qu’il cesse d’être un humanisme ; l’addition périodique d’une nouvelle entrée au sigle LGBTQIA+, si bien que la sexualité, pourtant seul de nos instincts à nous porter vers l’autre, tendrait à replier l’individu sur sa particularité, de sorte qu’il faudrait bientôt inventer dix milliards de lettres : une par personne.

Les catholiques ont une parole heureuse et salvatrice à prononcer sans crainte sur les sujets de la sexualité. Il est temps de relever la tête, le rapport de la Ciase ne doit pas nous la courber indéfiniment, pas plus que l’intransigeance révolue d’un clergé plus dispensateur de leçons que de pardon. Mais ne succombons pas pour autant aux séductions d’un prétendu progressisme qui se définit lui-même par la négation des vertus éternelles auxquelles nous croyons, au premier rang desquelles la décence est inséparable de la charité. En quoi la décence consiste-t-elle, sinon à s’abstenir d’exposer et d’imposer au public ses inclinations et ses fonctions privées ? Sortir la sexualité du périmètre de l’intime sans aucune symbolisation ni compréhension de sa valeur spirituelle, qui est de manifester l’amour, c’est ruiner les fondements mêmes de la civilisation, c’est fractaliser l’humanité en une poussière d’individus sans avenir. Nous nous y refusons : l’humanité est une ou elle n’est nulle part.

Le comité de rédaction

Rencontre régionale des fraternités franciscaines de l’est parisien.

On nous avait annoncé : le 16 juin journée festive au couvent des Franciscains à Paris !
Faire la fête dans l’esprit de Saint François dans cette ambiance morose qui baignait la France ces derniers jours, ça ne pouvait que donner du soleil au cœur, même si la pluie nous accompagnait ce matin-là.
La journée a commencé par un mime orchestré et filmé par Guillaume, sur un passage de la vie de Saint François. La prestation n’aurait sûrement pas eu un prix de théâtre mais elle nous a donné beaucoup de joie.

Lors de la messe concélébrée par plusieurs prêtres franciscains, notre prière s’est laissée envelopper par la lumière chaude des magnifiques vitraux de la chapelle. Une visite de la chapelle était prévue l’après-midi par le frère Jean-Baptiste Auberger : malheureusement cela n’a pas été possible…raison pour refaire, bientôt une rencontre des fraternités au couvent Marie Rose !
Heureusement, l’atelier danse du frère Michel Laloux, bien qu’écourté, nous a permis d’exprimer beaucoup de joie.
Même si nous avions vécu l’esprit franciscain lors de l’apéritif et du repas partagés, une intervention sur ce thème, par le frère Joseph, fut la bienvenue : on s’enrichit toujours plus et il est bien de remettre « sa pendule à l’heure ».
Avant la prière finale, frère Alejandro nous a fait découvrir le « Poulailler », en paroles et par la visite d’une petite maison, logée au fond du jardin du couvent. C’est un lieu simple et convivial où des étudiants et jeunes professionnels se retrouvent dans la joie, pour échanger sur des thèmes de leur vie, aidés par deux frères, à la lumière de Saint François…et bien sûr on y « picore » lors des repas partagés.
Merci Seigneur pour ce moment de soleil (malgré la pluie à l’extérieur !) qui nous redonne de l’énergie pour continuer le chemin de la Vie.

Claudine Garcia, fraternité Saint François, Fontenay-sous-Bois.

Saint Maximilien Kolbe (1ère partie)

Saint Maximilian Kolbe, né le 8 janvier 1894, mort le 14 août 1941 à Auschwitz.

Certes la traduction du passage de la pièce de Bertolt Brecht écrite en allemand La Résistible Ascension d’Arturo Ui[1] n’est pas d’une fidélité absolue. Toutefois, la réplique : « Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde[2] » peut sembler d’une sinistre actualité. Michel Fugain[3], quant à lui, en 1995 dénichait avec perspicacité le fauve féroce dans sa tanière grise. Lorsque les loups[4] surgissent dans l’histoire la veulerie, la peur, l’épouvante, la stupéfaction et parfois l’aveuglement bousculent notre confort et nos certitudes. Réagir à la funeste aventure devient affaire de chacun. La résistance à l’inacceptable puise son énergie au tréfonds de l’être. En janvier 1933, l’accession d’Adolf Hitler au pouvoir en Allemagne plongea le monde dans la sinistre tragédie. La résistance à l’oppression exigeait un courage exceptionnel tant l’homme, comme l’écrivit en son temps Étienne de la Boétie, peut accepter la servitude[5]

Dans ces circonstances tragiques, certains se lèvent. Ainsi, des gens d’Église refusèrent l’asservissement et demeurèrent fidèles à leur foi. 

En ces temps sombres, les nazis regroupèrent les religieux dans un même camp de concentration, celui de Dachau. De 1938 à 1945, 2 720 prêtres, séminaristes et moines catholiques furent déportés par les nazis, ainsi qu’environ 141 pasteurs protestants et prêtres orthodoxes[6]. En Pologne, le plus grand complexe concentrationnaire du Troisième Reich est resté quasiment dans l’état où les Soviétiques le trouvèrent le 27 janvier 1945. Lorsque l’on arrive sur ce lieu plongé dans un silence sépulcral, on est saisi par l’immensité du site : entre 40 et 55 kilomètres carrés[7]. Le 29 juillet 2016, le Pape François fut bouleversé par ce calme lugubre lorsqu’il pria longuement dans la cellule où mourut Maximilian Kolbe[8]. Dans le livre d’or, François écrivit cette phrase qu’il signa :« Seigneur, aie pitié de ton peuple, Seigneur, pardon pour tant de cruauté ».

Le parcours de Saint-Maximilien Kolbe fut singulier[9]. En effet, adversaire résolu du national-socialisme et du communisme, il menait par ailleurs un véhément combat contre les juifs, considérant que le judaïsme était un « cancer qui ronge le corps du peuple ». Le fervent catholicisme que nourrissaient les Polonais conduisait en ces années à un sévère antisémitisme et rien ne prédisposait le frère franciscain à protéger les enfants d’Israël.

Né Rajmund Kolbe, en 1894 à Zduńska Wola, dans le royaume de Pologne, alors partie de l’Empire russe dans une famille très pieuse, de parents tisserands et tertiaires franciscains, il eut en 1906 une vision de la Vierge de Czestochowa qui l’incita à entrer en religion. Dans cette vision, la Vierge lui aurait proposé deux couronnes : une blanche pour la pureté et une rouge pour le martyre. Elle lui aurait demandé de choisir ; il aurait accepté les deux. En 1907, Kolbe et son frère aîné Francis décidèrent de rejoindre les franciscains conventuels. Ils franchirent illégalement la frontière entre la Russie et l’Autriche-Hongrie et rejoignirent le petit séminaire franciscain de Lwów. En 1910, Kolbe fut autorisé à entrer au noviciat. Il prononça ses premiers vœux en 1911, sous le nom de Maximilien, et ses vœux perpétuels en 1914, à Rome, sous le nom de Maximilien-Marie, en signe de vénération pour la Vierge Marie.En 1912, il fut envoyé à Rome pour poursuivre ses études et fut ordonné prêtre le 28 avril 1918 avant de devenir docteur en philosophie et théologie l’année suivante. En octobre 1917, avant d’être ordonné prêtre par le cardinal Basilio Pompii, il avait fondé avec six confrères la Milice des Chevaliers de l’Immaculée, mouvement marial au service de l’Église et du monde. 
Sensible aux moyens de communication d’alors, soucieux de remplir sa mission d’évangélisation, il créa par ailleurs un mensuel spirituel afin de diffuser la pensée de la Milice[10] puis imagina un centre de vie religieuse et apostolique appelé « la Cité de l’Immaculée », « Niepokalanow ». Cette communauté regroupa environ 600 religieux. En 1922, pour promouvoir le culte de Marie, il fonda en son honneur, un quotidien, Le Chevalier de l’Immaculée tiré à 300 000 exemplaires pour atteindre un million d’exemplaires en 1938. Le quotidien était vendu bon marché afin de toucher les plus démunis. Toujours avide d’annoncer l’évangile, il fonda ensuite une maison d’édition et lança une station de radio qui avaient aussi l’ambition de lutter contre le sionisme et la franc-maçonnerie, de convertir schismatiques et juifs. Porteur d’évangile, au service de Marie, il se rendit en 1930 au Japon avec quatre frères et y fonda un couvent sur une colline proche de Nagasaki, le « Jardin de l’immaculée ». Curieusement, ce fut le seul bâtiment resté debout lors de l’explosion de la bombe atomique en 1945.


[1] Titre original : Der aufhaltsame Aufstieg des Arturo Ui.
[2] Dans sa pièce de 1941, il est écrit : « Der Schoß ist fruchtbar noch, aus dem das kroch », ce qui pourrait se traduire par « Le ventre est encore fécond d’où c’est sorti en rampant ». Le contexte d’alors ne laissait toutefois pas de doute sur l’identité de ce qui est sorti en rampant.
[3] Chanson de Michel Fugain écrite par Claude Lemesle, La Bête immondehttps://www.youtube.com/watch?v=T6ocBM1TZyI
[4] S.Reggiani, Les Loups sont entrés dans Parishttps://www.facebook.com/watch/?v=1319852931394456
[5] E. de la Boétie, Discours de la servitude volontaire, 1574.
[6] Cf. G. Zeller, La Baraque des prêtres, Dachau, 1938-1945, Paris, Tallandier, 2015.
[7] http://www.enseigner-histoire-shoah.org/outils-et-ressources/fiches-thematiques/les-grandes-etapes-de-la-shoah-1939-1945/etude-de-cas-le-complexe-dauschwitz-birkenau-1940-1945.html
[8] https://www.sudouest.fr/2016/07/29/le-pape-francois-a-auschwitz-seigneur-pardon-pour-tant-de-cruaute-2451508-4834.php   https://www.youtube.com/watch?v=iuPlQK46efE  
[9] https://www.youtube.com/watch?v=Xy2-G6A2Tqk
[10] Attention, le terme pourrait prêter à confusion. https://laportelatine.org/activite/presentation-de-la-milice-de-limmaculee

Le vin réjouit le cœur de l’homme

« Bonum vinum laetificat cor hominis … » (Qo 10,19) Sapa, le vin cuit, est à l’origine de sapientia, l’homme sage étant celui qui a du goût. Ce goût de Dieu, donc, est une allégresse pour l’homme qui sait en jouir, reconnaître à Dieu toute sa saveur. Saint Thomas explique ainsi le don de sagesse, le plus grand, puisqu’il le lie à la vertu de charité qui ne passera jamais. Cette jouissance de Dieu, qui n’est pas sensible en soi, mais peut rejaillir dans le corps, ne peut être vécue qu’en accueillant le don de l’Esprit Saint, auquel nous ne faisons pas obstacle, en le lais-sant se déployer, par notre connaissance et notre agir. La foi en Dieu, l’amour de Dieu est insé-parable d’une connaissance de ce qu’Il est, de ce qu’Il révèle. Il ne peut exister aucune opposi-tion entre la science et la charité, et si l’une empiétait sur l’autre, ce ne pourrait être de leur faute, mais de celle du sujet qui ne sait trouver l’équilibre en lui-même.

Quel mari oserait dire à sa femme qu’il l’aime profondément tout en se moquant éper-dument de ce qu’elle est ou de ce qu’elle dit ? Cet amour ne serait qu’une domination objecti-vante détestable, qui ne voit dans l’autre, non pas un tout, un sujet qui se tient lui-même dans une unité fragile, mais n’en extrait qu’une partie, objet de jouissance personnelle. Comment dire ainsi aimer Dieu et ne pas se soucier de ce qu’Il est, de ce qu’Il nous a dit et continue de nous enseigner par son Église ? Telle a été depuis deux mille ans l’enjeu de toute théologie, de tout exposé de la foi, de tout enseignement : comment rendre compte de la doctrine chré-tienne sans la trahir, sans la réduire à ses idées propres. Depuis le péché originel, la tentation de l’homme est toujours celle de dominer l’autre — la femme, par Eve, symbolise le mystère auquel il est confronté — et d’en user pour son propre plaisir.

Rester fidèle à la doctrine chrétienne est une ascèse depuis cette histoire de pomme croquée, un travail humble et parfois même difficile : non seulement nous n’avons plus les faci-lités de nos premiers parents pour saisir les mystères de la foi, mais la doctrine elle-même heurte le monde : « Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous. » (Jn 15,18) Et nous en sommes de ce monde, ne nous en excluons pas avant notre mort : que ne cherchons-nous pas à édulcorer l’enseignement du Christ, du Catéchisme, pour ne pas choquer les autres, pour ne pas nous choquer…, pour ne pas nous convertir ! Et pourtant, quelle fierté de savoir que l’Église s’est opposée à la torture ou à l’esclavage alors que la société n’y voyait aucun pro-blème, quelle fierté de reconnaître que la femme a la même dignité que l’homme, révolution-nant ainsi les mentalités antiques.

Comment s’imaginer s’en sortir avec ses propres forces ? Les dons de l’Esprit sont néces-saires pour une véritable fidélité à la doctrine, à l’enseignement que Dieu nous révèle, notam-ment le don d’intelligence qui nous fait pénétrer la richesse des mystères, celui de science qui nous aide à lire toute réalité terrestre sous le regard de Dieu, celui de sagesse qui nous fait goûter Dieu et nous permet de tout ordonner à Lui. L’invocation de l’Esprit Saint dans la prière est bien nécessaire, pour écouter avec attention, comprendre avec acuité, enseigner avec clar-té. Tel est l’exemple des saints théologiens qui nous ont précédés tout au long de l’histoire de l’Église ; l’avertissement du théologien Hans Urs von Balthasar doit nous alerter personnelle-ment : pourquoi sainteté et théologie se sont-elles tant séparées depuis le XIIIe siècle ? De grandes figures nous rappellent cependant que ce lien est toujours possible, saint Robert Bel-larmin, saint François de Sales…, et, sans vouloir aucunement précéder le jugement de l’Église, ne peut-on pas songer aussi à Benoît XVI ?

De même que Claudel nous invite à écouter la Bible à genoux, ainsi le théologien suisse nous invite à avoir la même attitude en théologie. Double exigence qui est celle du chrétien, penser et prier, alliage, équilibre de nature et de grâce, quand l’ordre transcendantal fonde l’ordre prédicamental : « Accipite et bibite, hic est enim calix sanguinis mei. »

Benoît Bottineau

Né en 1997, Benoît est séminariste en études de théologie au séminaire de Toulon.

OUVERTURE des 7 SCEAUX (ch.6 – 8, 1)

Généralités sur les Septénaires
1 – Le 7 indique que le message s’adresse à toute l’humanité, pour les menaces et pour le salut. On objectera que les 2 premiers septénaires visent Israël seul. – Oui, mais s’il subit les menaces, c’est dans la mesure, précisément, où il s’est aligné sur la mentalité et les mœurs de toute l’humanité païenne.
2 – Les 3 septénaires disent, chacun à sa façon, que la fin qui arrive est pour le jugement des méchants (colère), et pour le triomphe définitif des fidèles (fête céleste). Ne jamais oublier l’un des deux éléments.
On ne retient en général de 1’Apocalypse que le déchaînement de la colère divine. Mais cet élément redoutable n’est que l’une des 4 parties du septénaire, laquelle se trouve encadrée par 3 autres éléments portant, eux, sur la joie du salut. – Chaque septénaire présente donc la structure de base suivante :
a) D’abord un prélude (au ciel), où rayonne l’anticipation du salut (on en a ici l’illustration la plus grandiose aux ch. 4 et 5 : vision de Dieu, de l’Agneau et de leur culte) ;
b) Puis des signes avant-coureurs de la fin (sur terre) qui expriment la colère divine (ici le ch. 6 avec l’ouverture des 6 premiers sceaux).
c) Mais vient alors un délai-interlude (sur terre) qui déclenche ou raffermit l’espérance du salut (ch. 7, 1-8 qui décrit les 144.000 élus = le « Reste du véritable Israël » selon le cœur de Dieu) ;
d) Enfin la scène triomphale (au ciel) du salut définitif (la « foule innombrable » du ch. 7, 9-17).

Ouverture des 6 premiers sceaux (ch. 6 et 7) = Dieu intervient pour juger son peuple rétif.

Le mouvement du texte :

  1. Israël coupable subit la punition (6, 1-16).
  2. Mais alors, personne ne pourra-t-il en réchapper ? (6, 17)
  3. Si ! En réchappera, le véritable « reste » d’Israël, les 144.000… (7, 1-8)
    Et en réchappera aussi la « foule innombrable » des élus de tous pays (7, 9-17).

L’ouverture des 4 premiers sceaux = la scène célèbre entre toutes des 4 cavaliers de 1’Apocalypse. L’image vient de la vision des 4 chars de Zacharie 6, 1-5 :  » Je levai les yeux et je vis : 4 chars sortaient d’entre les deux montagnes (séparant le ciel et la terre)… Au 1er char il y avait des chevaux rouges, au 2ème des chevaux noirs, au 3ème des chevaux blancs, au 4ème des chevaux pie… Ce sont les 4 vents du ciel, me dit l’ange…« 

=> on identifie aisément les fléaux 2, 3 et 4 = la guerre (rouge), la famine (noir) et la mort (vert)

=> Mais qui chevauche le cheval blanc ?
– Le Christ, disent certains, vu la couleur blanche (signe d’apparte¬nance au camp de Dieu dans 1″Apocalypse), et vu le rapprochement à faire avec le cavalier blanc au ch. 19, 11-13.
– Impossible, disent les autres, car on ne peut séparer ce cavalier des 3 autres : ils forment tous les quatre un groupe homogène, et manifestement maléfique.
– Ne serait-ce pas Dieu lui-même intervenant pour punir ? – II porte une « couronne » (emblème de victoire). Surtout son « arc et ses flèches » rappellent étrangement deux prophètes :
Ezéchiel 5, 16-17 –  » … je lancerai contre eux les flèches sinistres de la famine, les flèches de l’exter¬mination. .. La peste et le sang passeront chez toi, et l’épée viendra contre toi. « 
Habacuc 3, 1-17 –  » Seigneur… dans ta fureur, souviens-toi d’avoir pitié !… Devant le Seigneur marche la peste et la fièvre suit ses pas… Est-ce contre les fleuves, Yahvé, que tu montes sur tes chevaux, sur tes chars de victoire ? Tu tends ton arc, de traits tu rassasies sa corde… Le figuier ne fleurit pas, pas de récolte dans les vignes, et les champs ne donnent rien à manger.« 
Aucun doute pour nos 2 prophètes : Dieu est bien associé à la guerre, la famine et la mort.

L’ouverture du 5° sceau = la persécution des fidèles, un des signes avant-coureurs de la fin.

Il s’agit des martyrs de l’A.T. qui réclament justice, dans une tonalité d’A.T. (« Si nos persécuteurs restent impunis, notre martyre n’aurait-il servi à rien, n’aurait-il aucun sens ? »)
On leur remet un vêtement blanc (signe d’entrée dans l’immortalité, d’appartenance céleste). Et on leur dit de patienter jusqu’à ce que leur nombre soit complété (par les martyrs à venir du N.T.)
Ils sont « sous l’autel » parce que dans les sacrifices du Temple le sang des victimes était recueilli sous l’autel.

Fr Joseph

Prière de juillet & août

Seigneur Dieu, tu as dit : « Je suis qui je suis ».
Ouvre mon cœur à ton cœur
et fais-toi connaître ;
alors je verrai mieux ma valeur –
et celle de l’autre.

Seigneur Jésus, tu as dit : « Je suis le pain de Vie :
celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim,
et celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif ».
Ouvre mes oreilles à ta voix ;
alors je trouverai ma vie –
et j’y inviterai l’autre.

Seigneur Saint-Esprit, Consolateur, Esprit de Vérité :
ouvre mes yeux à ta vérité,
qu’elle vienne me consoler.
Alors je me regarderai autrement :
je prendrai ma place avec joie,
et j’honorerai celle de l’autre.

Prière de la liturgie copte orthodoxe