Marguerite de cortone (2/4)

2. La pénitente

Marguerite se met sous la direction des frères franciscains et fait pénitence. En 1272 elle arrive avec son fils à Cortone. Elle a 25 ans. Elle fait la profonde expérience du pardon de Dieu, de sa « Divine Miséricorde » et décide de vivre une vie de pénitence dans le Tiers-Ordre franciscain. Elle se consacre entièrement à la charité, à la prière, au conseil spirituel.

En 1226, Marguerite fonde une communauté de femmes désireuses de venir en aide aux malheureux, ainsi que l’hôpital de « Sainte Marie du Pardon » à Cortone. Après sept cent cinquante ans l’hôpital existe toujours même si, pour les besoins d’une modernisation radicale, il a dû déménager à Valdichiana sous le nom d’ « Hôpital Sainte Marguerite ». Les sœurs Franciscaines Missionnaires de l’Enfant Jésus continuent son œuvre.

Marguerite meurt le 22 février 1297 à cinquante ans, après vingt-trois ans de pénitence. Son corps, retrouvé intact, repose dans l’église de Cortone. Dès après sa mort elle est considérée comme sainte et la dévotion populaire fait appel à Marguerite pour obtenir des faveurs du ciel. Le pape Benoît XIII la canonise en 1728.

Le père Giunta Bevegnati, son directeur spirituel la fit connaître en écrivant la Légende de sainte Marguerite. François Mauriac a publié sa biographie en 1945.

Chantal AUVRAY

La force de l’habitude

Depuis de longues années, je suis frappé par la « force de l’habitude » et je mesure quotidiennement l’énergie qu’elle recèle et les limites qu’elle révèle dans la marche de la vie. L’expérience me prouve, sans être statisticien, que bien des moments sont déterminés par des règles volontaires ou involontaires qui conduisent la vie personnelle et la vie collective.

La Foi est le nom de l’énergie qui permet à l’être de demeurer fidèle dans sa marche, évitant le double danger de l’errance et de l’immobilité.

Ne pas avoir à se poser de questions sur les choix que l’habitude règle inconsciemment est l’aspect positif de cette force qui structure la vie sans réflexion, sans discussion, car elle permet de gagner du temps et de l’énergie vitale. La vie se construit, se déroule sans conscience, sans surprise, sans hésitation, avec une économie de moyens et de temps. En pilotage automatique, les individus et les groupes vivent sans heurts, sans dérangement. Mais la vie n’est pas stationnaire, immobile, et ce fonctionnement ne prévoit pas comment intégrer les imprévus, les accidents de parcours. Pourtant, que ce soit la graine qui pousse, la plante qui se développe, l’enfant qui naît ou l’adolescent en crise de croissance, le mouvement est nécessaire, indispensable, pour grandir, pour devenir soi-même.

Seule une certaine foi éclaire le sens des crises qui obligent au dépassement et permettent de se remettre en mouvement. Leurs effets peuvent être limités par la force de l’habitude, mais elles sont fécondées par la force de la croissance impérieuse qui pousse au développement de la vie. Un chemin inhabituel, déroutant, par le dérangement même, sauve la vie en la remettant dans la bonne direction. Car si le mal nous enferme dans nos peurs, le bien peut aussi se nourrir de celles-ci. La force de l’habitude s’en trouve alors neutralisée dans ses aspects mécaniques, routiniers. Le décentrement qui en résulte permet à la grâce de se manifester et d’agir, et cette nouvelle force n’est autre que l’amour. C’est ainsi que l’amour dérange, il fait continuer à vivre quelle que soit la souffrance, et sauve.

La force de l’habitude est utile pour construire sur du solide mais elle devient un handicap pour le mouvement, si l’on n’y prend garde. La Foi est le nom de l’énergie qui permet à l’être de demeurer fidèle dans sa marche, évitant le double danger de l’errance et de l’immobilité. Deux mots dans la Bible décrivent cette réalité : le chemin et le roc. Ils sont complémentaires. Le chemin dit l’insécurité de la marche vers Dieu et le roc dit quelque chose de la sécurité de l’amour authentique.

Fr. Thierry

« En Toi j’ai mis ma confiance »

La confiance, nous dit le dictionnaire, est « le sentiment de sécurité de celui qui se fie à quelqu’un ou à quelque chose ». Mais à qui ou à quoi un monde qui affiche son indifférence ou son hostilité au divin peut-il se fier ? L’homme d’aujourd’hui est devenu son propre maître et croit pouvoir se suffire à lui-même en se choisissant des idoles, toujours les mêmes (argent, pouvoir, domination…), dont il découvre peu à peu qu’elles ne peuvent satisfaire ses désirs les plus profonds. La déception fait place à la défiance, à un sentiment d’insécurité qui peut mener bien vite au désespoir face aux difficultés.

Le croyant, lui, a mis sa foi en Dieu, cependant il peut être tenté de s’en détourner ou voir sa confiance entamée lorsque se présentent les épreuves.

Dans l’Ancien Testament, déjà, les exemples ne manquent pas où le peuple hébreu préfère se fier à son propre jugement plutôt qu’à la sagesse divine. Malgré les mises en garde, il se tourne vers des idoles que les prophètes qualifient de « mensonge » (Jr 13,25) et de « néant » (Is 59,4).

A l’inverse, la foi d’Abraham ne vacille pas à l’heure du sacrifice de son fils car il a l’assurance que « Dieu pourvoira » (Gn 22,8-14). Il est pour nous le modèle du juste qui obéit par la foi. Dans les psaumes, c’est au cœur des ténèbres que surgissent les appels au secours et que se manifeste la confiance en un Dieu fidèle et miséricordieux : « qui se fie en Yahvé, la grâce l’entoure » (32,10), « En Dieu seul repose-toi, mon âme, de lui vient mon espoir ; lui seul mon rocher, mon salut, ma citadelle » (62,6-7). Tout au long de l’histoire d’Israël, Yahvé est le Dieu qui « écoute », « garde », « protège », « défend », « console », « rachète », « sauve »… particulièrement les petits et les faibles. Le psaume 131 traduit la prière humble et confiante de celui qui a gardé l’esprit d’enfance : « Yahvé, je n’ai pas le cœur fier, ni le regard hautain. Je n’ai pas pris un chemin de grandeurs ni de prodiges qui me dépassent. Non, je tiens mon âme en paix et en silence ; comme un petit enfant contre sa mère, comme un petit enfant, telle est mon âme en moi. Mets ton espoir, Israël, en Yahvé, dès maintenant et à jamais. » Jésus utilise également cette image du petit enfant : « Laissez les enfants venir à moi ; ne les empêchez pas, car le Royaume des cieux est à ceux qui sont comme eux. En vérité, je vous le déclare, qui n’accueille pas le Royaume de Dieu comme un enfant n’y entrera pas. » (Lc 18,16-17) car le petit enfant est celui qui s’abandonne dans la confiance et qui accueille tout ce qui lui est donné avec simplicité et émerveillement.

S’inspirant de la prière du Christ, qui fait sienne la volonté de son père, Charles de Foucauld exprime ainsi sa confiance en Dieu : « Mon Père, je m’abandonne à toi, fais de moi ce qu’il te plaira. Quoi que tu fasses de moi, je te remercie. Je suis prêt à tout, j’accepte tout, pourvu que ta volonté se fasse en moi ». Avec une « infinie confiance » il s’en remet entièrement à la volonté et à la bienveillance de son Père car il se sait fils bien-aimé.

François d’Assise, lui, renonce à toute prétention pour se faire petit et humble serviteur, pour pouvoir tout recevoir et se recevoir du Père, Lui le seul Bien. C’est une confiance simple et joyeuse qui le porte à la louange. « Tu es le bien, tu es tout bien, tu es le souverain bien, […] tu es notre abri, notre gardien et notre défenseur, tu es la force, tu es la fraîcheur. Tu es notre espérance, tu es notre foi, tu es notre amour ». (Louanges de Dieu pour frère Léon) .

Nous sommes tous les enfants bien-aimés du Père, aimés d’un amour qui, seul, peut nous combler. Un amour de toujours à toujours, qui peut tout, qui supporte tout et qui ne se dément pas. Mais c’est dans la détresse que se vérifie notre confiance en Dieu ; l’expérience de ces grandes figures peut alors affermir notre foi et nous redonner l’assurance qui nous fait tant défaut, à l’exemple de Ste Thérèse d’Avila : « Que rien ne te trouble, que rien ne t’épouvante, tout passe, Dieu ne change pas, la patience obtient tout ; celui qui possède Dieu ne manque de rien : Dieu seul suffit […] Aime-Le comme Il le mérite, Bonté immense ; mais il n’y a pas d’amour de qualité sans la patience. Que confiance et foi vive maintiennent l’âme, celui qui croit et espère obtient tout. »

Croyons avec le pape François que « seule la confiance en Dieu peut transformer le doute en certitude, le mal en bien, la nuit en aurore radieuse. » (tweet posté le 11 avril 2014)

P. Clamens

qui est saint françois pour moi aujourd’hui ?

Aujourd’hui, Saint François d’Assise est pour moi plus que d’actualité.


Non seulement, le successeur de Pierre a choisi de porter son nom (on peut se demander si l’Esprit Saint n’a pas œuvré), mais toute l’actualité de ce moment nous ramène à Saint François. Saint François allant vers les plus pauvres : le Pape s’est rendu à Lampedusa à la rencontre des immigrés. Saint François et le sultan : le Pape s’est rendu en terre d’Islam (les Emirats et le Maroc). Et Saint François et la nature : actualité plus que criante. Tout ce qui compose la nature est considéré comme frère et sœur, frère soleil, sœur lune…, car créés avec amour par le même père que l’homme.

Alors, je me demande qui traiterait ses frères et sœurs comme l’homme traite la terre, notre maison commune, selon les mots du Pape François. Comment ne pas être émerveillé devant la nature, devant cette harmonie où tout est agencé de telle sorte que nous dépendons les uns des autres ? Mais comment traitons-nous ce don que le Créateur nous a fait ? Comment pouvons-nous ne pas en prendre soin au point de l’anéantir, et nous avec ?

Saint François me pousse à agir pour ne pas défigurer cette beauté et ne pas la détruire. Agir doit consister pour chacun de nous à prendre conscience des enjeux et à tout mettre en œuvre pour sauver ce qui peut l’être. Et comme la nature a cette faculté extraordinaire d’adaptation, je suis persuadée que chaque action, si minime soit elle, est possible et féconde.

Agissons au quotidien dans notre façon de consommer. Prélevons juste le strict nécessaire, évitons le gaspillage. Est-il normal de jeter des tonnes de nourriture alors que plus de la moitié de l’humanité ne dispose pas du minimum vital? Nous faisons venir de très loin ce que nous consommons : des haricots verts et des raisins en hiver par exemple. Ah oui, j’ai oublié que maintenant tout peut se consommer n’importe où et à n’importe quelle saison !!!

La société de consommation nous aliène en nous rendant dépendants et surtout en nous créant de plus en plus de besoins.

Remettons l’Homme au centre de nos préoccupations. La jeunesse d’aujourd’hui nous donne l’exemple par ses manifestations, ses grèves. Sommes-nous prêts à porter la lourde responsabilité de laisser une terre saccagée en héritage aux générations futures ?

« VA ET REPARE MA MAISON ». Comme Saint François, prions l’Esprit Saint de nous guider et d’aider tous les grands de ce monde à prendre conscience de l’urgence et à agir pour sauver LA MAISON COMMUNE. Une maison belle, diverse, harmonieuse que le Créateur a confiée à l’humanité.

Appoline Djondo
Fraternité Sainte Claire de Roissy en Brie

Témoignage de Jacqueline Rossi

Sur le thème de la rencontre régionale du 16 juin « Tout homme est mon frère »

« Quand le Seigneur m’eût donné des frères, le Très Haut me révéla lui-même que je devais vivre selon le Saint Evangile.»

Cette phrase du Testament de St François a toujours été celle qui m’a guidée pour accepter les différentes missions pour lesquelles j’ai été appelée.

Aussi quand je fus appelée à la Pastorale de la Santé et en l’occurrence à aller visiter à l’hôpital, ce ne fut pas sans appréhension … C’est là pourtant que j’étais donc appelée à rencontrer des frères que je n’ai pas choisis bien sûr et qui vont peut être m’interpeller, me déranger …. Non seulement les patients mais aussi les soignants et les familles !

  • Reconnaître en chacun sa dignité d’homme (ou de femme) quel que soit sa situation ,non seulement physique mais parfois morale ….
  • Reconnaître un frère dans cette femme toute bleue parce qu’elle est tombée et qu’elle m’a fait peur au 1er abord.
  • Reconnaître un frère dans cet homme très en colère de voir sa mère partir et qui en veut à toute la société et particulièrement à la religion.
  • Reconnaître un frère dans cette aide-soignante fatiguée d‘être appelée sans arrêt par la même personne et qui finit par perdre patience.
    …. Ce n’est pas toujours évident.
  • Être proche de ces parents qui font appel pour qu’on baptise leur enfant qui va être débranché
  • Accompagner ces mêmes familles avant le départ de leur enfant
  • Se faire proche de cette maman qui a perdu son enfant parce que trop petit à la naissance ou qui mettait la vie de la maman en danger
  • Accompagner les familles lors du décès d’un de leur proches et parfois faire des rencontres humaines extraordinaires et toujours être remercié des paroles qu’on a pu dire … des paroles qu’il me faut bien peser car la plupart des personnes ne se disent pas croyants …
  • Partager avec cette infirmière et cette aide-soignante heureuses de te voir parce qu’elles sont impliquées dans la paroisse et qu’elles peuvent en parler.
  • Sentir la confiance de la psychologue du service qui me dit « j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir, je vous confie la suite » ou encore de cette infirmière qui me dit « je n’y arrive pas mais vous vous allez peut-être y arriver … »
  • Goûter la joie des personnes à qui je vais porter la communion le dimanche parce qu’elles l’ont demandé dans la semaine.

  … ce n’est pas plus évident mais bousculant

J’ai découvert que si j’arrivais à vivre cela et à respecter chacun dans ce qu’il vit, c’est parce que je n’étais pas seule et que sans la prière et la confiance, ce serait impossible. Si on m’avait dit que je ferai cela un jour, j’aurais dit « mission impossible »

Vive l’Evangile, pour moi, c’est donc, dans ces situations, être là tout simplement par la présence, l’écoute … sans parler forcément de Jésus-Christ ! (c’est rare).

Toutes ces personnes que je rencontre dans mes visites à l’hôpital sont présentes dans ma prière le soir de mes visites et je rends grâce pour ce que j’ai vécu, partagé avec elles
Avant de rentrer dans une chambre ou avant d’aller au service néonatal ou encore à la chambre mortuaire , je demande toujours au Seigneur de me précéder car j’ai bien conscience que je n’y vais pas pour mon propre compte …

Je fais mienne les paroles d’Eloi Leclerc : « Evangéliser un homme, vois-tu, c’est lui dire : Toi aussi, tu es aimé de Dieu dans le Seigneur Jésus. Et pas seulement le lui dire, mais le penser réellement. Et pas seulement le penser, mais se comporter avec cet homme de telle manière qu’il sente et découvre qu’il y a en lui quelque chose de plus grand et de plus noble que ce qu’il pensait, et qu’il s’éveille ainsi à une nouvelle conscience de soi. C’est cela, lui annoncer la Bonne Nouvelle. Tu ne peux le faire qu’en lui offrant ton amitié. Une amitié réelle, sans condescendance, faite de confiance et d’estime profonde. »

Un discours de révélation

Comme toujours, chez Jean, ce chapitre 5 comporte une catéchèse, c’est à dire un enseignement concernant la véritable identité de Jésus.
Jésus fait aux juifs une « révélation », il leur laisse entendre des choses qu’ils étaient incapables de soupçonner.

I. Dieu a un Fils Unique, qui est son confident parfait, dans une intimité parfaite.

  • Dieu n’est pas solitaire dans sa divinité. A l’intérieur même de sa divinité, il a un Fils, un unique « Il appelait Dieu son propre Père » (18).
  • Ce Fils n’est pas son double, comme une image dans un miroir. C’est un Autre… mais qui reçoit tout de son Père, et lui correspond fidèlement en tout. Cette relation de dépendance n’est pas une sujétion, car elle est fondée sur la contemplation du Père « … ce qu’il voit faire au Père… » (19) et sur l’amour « … car le Père aime le Fils » (20).
  • Ce qui se passe à l’intérieur de la divinité se donne à voir dans le monde par l’action du Fils qui est Jésus de Nazareth « Ce qu’il voit faire au Père, le Fils le fait pareillement » (19c).
  • Une des conséquences, c’est que la transparence totale du Père et du Fils sous-entend que l’œuvre ici-bas de Jésus est pour nous une ouverture sur le mystère de Dieu. Il fait voir Dieu.

II. Ce Fils est l’égal de Dieu, car il a les pleins pouvoirs de Dieu.

  • Cette prétention est une horreur, un blasphème pour un juif, tout entier pénétré de l’unicité de Dieu.
  • Pour les juifs, Dieu n’a pas de rival (ceci contre la cosmogonie mésopotamienne et son dualisme « dieu du bien / dieu du mal).
  • Dieu ne partage pas ses responsabilités (contre le polythéisme grec, où il y avait un dieu pour la guerre, un autre pour l’amour, un autre pour le commerce…).
  • Dieu, tout au plus, peut choisir certaines de ses créatures comme chargées de mission (les anges, les prophètes, les rois…), mais jamais avec ‘pleins pouvoirs’.

III.  Jésus a les « pleins pouvoirs » de Dieu.

1. Comme le Père, il « possède la vie en lui-même » et peut donner la vie.

Au plan physique d’abord. Par nature, l’homme est soumis à la loi de l’entropie, c’est à dire de la dégradation universelle, de l’usure physique qui le mène peu à peu vers la mort.

Seul Dieu, qui est maître de sa création, dispose de la force contraire qui revitalise.

Or Jésus affirme qu’il en dispose aussi « en lui-même » :

  • il guérit (il revitalise le paralytique)
  • il laisse prévoir la résurrection de Lazare, et sa propre résurrection (21)
  • il annonce que c’est à sa voix que les morts ressusciteront au dernier jour (28).

2. Ce qui vaut au plan physique, vaut aussi au plan moral et spirituel. Par nature, livré à lui-même, l’homme se crispe sur lui-même, se bouche les yeux et les oreilles (ils ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et n’entendent pas). Ici, c’est le verbe ‘écouter’ qui est utilisé. C’est la mort spirituelle.

Seul Dieu, dit l’Ecriture, peut transformer nos cœurs de pierre en cœurs de chair.
Or Jésus affirme que « si l’on écoute sa parole, on a la vie éternelle ».

3. Comme le Père, il dispose du pouvoir d’exercer le jugement.
C’est à dire de porter la sentence de condamnation, mais aussi d’en prémunir ceux qui, dès aujourd’hui, « écoutent sa parole » (22.24).

Conclusion

1. En Jésus, nous savons que le futur a déjà commencé :
Dans la mentalité juive, on ne mêle pas le temps et l’éternité. Pour nous, le temps se déroule et se déroulera jusqu’à ce que sonne la fin. A ce moment sonnera l’Heure solennelle de Dieu, où YHWH rendra son Jugement : soit faire vivre à jamais, soit condamner à la mort éternelle.

Or Jésus laisse entendre que le Père lui a remis le pouvoir d’anticiper ces 2 choses :
• de garantir ceux qui croient en lui contre toute sentence
• et de les assurer qu’ils vivront à jamais.

2. Jean nous laisse entendre, devant une telle intimité, devant de tels pleins pouvoirs, devant cette anticipation de l’éternel dans le temporel, que Jésus, loin d’être un simple chargé de mission, est l’expression même de Dieu dans le monde, ce qu’on pourrait appeler sa visibilité, et comme dit la préface de Noël : « Dieu rendu visible à nos yeux ».

Fr Joseph

événements de septembre 2019

Le pèlerinage est accompagné par les frères Jean-Baptiste Auberger et Dominique Joly.
Le programme permettra de visiter des lieux que l’on ne visite pas habituellement (Saint Jean d’Acre, Montfort, etc.) et il y aura des occasions de découvrir les différents groupes religieux (chrétiens orientaux, juifs, musulmans).
Plus d’information sur : Pèlerinages-8eCentenaire

Avec les pèlerinages franciscains, partez en Terre Sainte du 9 au 17 septembre

Fête de St François le 4 octobre à 19h30

A la paroisse St Germain l’Auxerrois de Fontenay sous Bois, 2 rue de Rosny.
Toutes les fraternités de la région sont invitées ainsi que tous ceux qui souhaitent venir.

A la cathédrale de Créteil, le 27 octobre

Une journée pour célébrer en Eglise le 800ème anniversaire de la rencontre de Damiette Messe télévisée du Jour du Seigneur à 11h,
Repas tiré du sac.
Carrefours autour d’initiatives diocésaines et nationales interreligieuses.

« L’Époque de la sécularisation » d’Augusto Del Noce

Le premier caractère devant être assigné à l’histoire contemporaine est le suivant : elle est « histoire de l’expansion de l’athéisme. »

La philosophie et la vision historique d’Augusto Del Noce (exprimées ici entre 1968 et 1970) embrassent le XXème siècle et au-delà, la Renaissance puis les Lumières dans lesquelles il voit plonger les racines de l’athéisme aujourd’hui dominant dans notre « société technologique », ou « technocratique », ou « opulente », ou encore « société du bien-être », au sens qu’elle vise à « la plus grande satisfaction possible des goûts et des appétits », recherche exclusive de « l’esprit bourgeois » qui, n’obéissant qu’à la catégorie de l’utile, désacralise tout ce qu’il pense. Au contraire d’une société fondée sur les « valeurs traditionnelles » ou « valeurs permanentes » — celles de la « vie bonne » qui mènent à la félicité — la société technologique n’a que le bien-être pour finalité de son culte de la nouveauté, de son positivisme utilitaire et du « progressisme » résultant. En conséquence, elle abolit la philosophie en l’asservissant à la science, elle estompe la différence entre l’animal et l’homme tout entier tourné vers la satisfaction de ses besoins sensibles, elle annihile la pudeur et donne libre cours au mensonge et à la mauvaise foi qu’aucune vérité durable ne vient plus contrarier.

Comment en sommes-nous arrivés à cette involution qui élimine le primat de la contemplation au profit de « la pure affirmation de soi au sens le plus étroitement individualiste et égoïste » ? Le philosophe inspiré inverse la perspective conventionnelle : ce n’est pas le progrès de la science et de la technologie qui provoque en soi le recul de la religiosité comme s’en convainc trop facilement le progressisme, c’est au contraire l’éclipse du sacré qui laisse le champ libre à « l’hybris de l’activité technologique » d’où toutes les activités humaines sont considérées dans l’optique du combat homme-nature. La participation contingente du marxisme fut déterminante dans ce processus. La société technologique accepta volontiers le soutien de son athéisme prosélytique, tandis que le communisme renonçait de lui-même — par utilitarisme inhérent à sa pratique comme à sa théorie — à ses utopies eschatologiques et aux espérances messianiques initiales qu’il portait. Le caractère paradoxalement religieux du communisme éliminé, celui-ci ne comportait plus aucun danger révolutionnaire ; la victoire de l’athéisme assurait le règne du progressisme dans sa société du bien-être.

Dès la fin des années soixante Augusto del Noce multiplie des avertissements qu’il nous faut recevoir aujourd’hui par delà les apparences démocratiques : « (..) la société du bien-être est intrinsèquement totalitaire, en ce sens que la culture y est complètement subordonnée à la politique. » « La perspective rapprochée du succès du progressisme, c’est le conservatisme le plus despotique que l’histoire ait jamais connu, puisque son programme n’est autre que d’effacer totalement l’idée d’une autre réalité, qu’elle soit terrestre ou céleste. » « (…) le point d’aboutissement du progressisme, c’est la destruction des trois vertus théologales, la foi, l’espérance et la charité, et de leurs traductions laïques inappropriées. La définition la plus précise du totalitarisme, c’est peut-être celle qui désigne un régime où ces trois vertus sont détruites. » « Un régime qui met fin à l’espérance définit précisément le plus haut degré d’oppression auquel un système puisse parvenir. »

« On n’insistera jamais assez sur le caractère avant tout religieux de la crise de notre siècle ». La philosophie d’Augusto del Noce est précieuse, indispensable, notamment aux chrétiens désireux d’agir sur le devenir du monde avec une foi et une conscience politique réconciliées. Mais la critique de la société du bien-être ne peut être réactionnaire, elle doit aller au-delà du clivage progressiste-réactionnaire qui reste dans la logique du premier terme et s’appuyer plus que jamais sur les vertus théologale de la foi, de l’espérance et de la charité.

Jean Chavot

Prière du Père Charles de Foucauld

Mon Père,
Je m’abandonne à toi,
Fais de moi ce qu’il te plaira.
Quoi que tu fasses de moi,
Je te remercie.
Je suis prêt à tout, j’accepte tout,
Pourvu que ta volonté
Se fasse en moi,
En toutes tes créatures,
Je ne désire rien d’autre, mon Dieu.
Je remets mon âme entre tes mains.
Je te la donne, mon Dieu,
Avec tout l’amour de mon cœur,
Parce que je t’aime,
Et que ce m’est un besoin d’amour
De me donner,
De me remettre entre tes mains sans mesure,
Avec une infinie confiance
Car tu es mon Père.