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OUVERTURE des 7 SCEAUX (ch.6 – 8, 1)

Généralités sur les Septénaires
1 – Le 7 indique que le message s’adresse à toute l’humanité, pour les menaces et pour le salut. On objectera que les 2 premiers septénaires visent Israël seul. – Oui, mais s’il subit les menaces, c’est dans la mesure, précisément, où il s’est aligné sur la mentalité et les mœurs de toute l’humanité païenne.
2 – Les 3 septénaires disent, chacun à sa façon, que la fin qui arrive est pour le jugement des méchants (colère), et pour le triomphe définitif des fidèles (fête céleste). Ne jamais oublier l’un des deux éléments.
On ne retient en général de 1’Apocalypse que le déchaînement de la colère divine. Mais cet élément redoutable n’est que l’une des 4 parties du septénaire, laquelle se trouve encadrée par 3 autres éléments portant, eux, sur la joie du salut. – Chaque septénaire présente donc la structure de base suivante :
a) D’abord un prélude (au ciel), où rayonne l’anticipation du salut (on en a ici l’illustration la plus grandiose aux ch. 4 et 5 : vision de Dieu, de l’Agneau et de leur culte) ;
b) Puis des signes avant-coureurs de la fin (sur terre) qui expriment la colère divine (ici le ch. 6 avec l’ouverture des 6 premiers sceaux).
c) Mais vient alors un délai-interlude (sur terre) qui déclenche ou raffermit l’espérance du salut (ch. 7, 1-8 qui décrit les 144.000 élus = le « Reste du véritable Israël » selon le cœur de Dieu) ;
d) Enfin la scène triomphale (au ciel) du salut définitif (la « foule innombrable » du ch. 7, 9-17).

Ouverture des 6 premiers sceaux (ch. 6 et 7) = Dieu intervient pour juger son peuple rétif.

Le mouvement du texte :

  1. Israël coupable subit la punition (6, 1-16).
  2. Mais alors, personne ne pourra-t-il en réchapper ? (6, 17)
  3. Si ! En réchappera, le véritable « reste » d’Israël, les 144.000… (7, 1-8)
    Et en réchappera aussi la « foule innombrable » des élus de tous pays (7, 9-17).

L’ouverture des 4 premiers sceaux = la scène célèbre entre toutes des 4 cavaliers de 1’Apocalypse. L’image vient de la vision des 4 chars de Zacharie 6, 1-5 :  » Je levai les yeux et je vis : 4 chars sortaient d’entre les deux montagnes (séparant le ciel et la terre)… Au 1er char il y avait des chevaux rouges, au 2ème des chevaux noirs, au 3ème des chevaux blancs, au 4ème des chevaux pie… Ce sont les 4 vents du ciel, me dit l’ange…« 

=> on identifie aisément les fléaux 2, 3 et 4 = la guerre (rouge), la famine (noir) et la mort (vert)

=> Mais qui chevauche le cheval blanc ?
– Le Christ, disent certains, vu la couleur blanche (signe d’apparte¬nance au camp de Dieu dans 1″Apocalypse), et vu le rapprochement à faire avec le cavalier blanc au ch. 19, 11-13.
– Impossible, disent les autres, car on ne peut séparer ce cavalier des 3 autres : ils forment tous les quatre un groupe homogène, et manifestement maléfique.
– Ne serait-ce pas Dieu lui-même intervenant pour punir ? – II porte une « couronne » (emblème de victoire). Surtout son « arc et ses flèches » rappellent étrangement deux prophètes :
Ezéchiel 5, 16-17 –  » … je lancerai contre eux les flèches sinistres de la famine, les flèches de l’exter¬mination. .. La peste et le sang passeront chez toi, et l’épée viendra contre toi. « 
Habacuc 3, 1-17 –  » Seigneur… dans ta fureur, souviens-toi d’avoir pitié !… Devant le Seigneur marche la peste et la fièvre suit ses pas… Est-ce contre les fleuves, Yahvé, que tu montes sur tes chevaux, sur tes chars de victoire ? Tu tends ton arc, de traits tu rassasies sa corde… Le figuier ne fleurit pas, pas de récolte dans les vignes, et les champs ne donnent rien à manger.« 
Aucun doute pour nos 2 prophètes : Dieu est bien associé à la guerre, la famine et la mort.

L’ouverture du 5° sceau = la persécution des fidèles, un des signes avant-coureurs de la fin.

Il s’agit des martyrs de l’A.T. qui réclament justice, dans une tonalité d’A.T. (« Si nos persécuteurs restent impunis, notre martyre n’aurait-il servi à rien, n’aurait-il aucun sens ? »)
On leur remet un vêtement blanc (signe d’entrée dans l’immortalité, d’appartenance céleste). Et on leur dit de patienter jusqu’à ce que leur nombre soit complété (par les martyrs à venir du N.T.)
Ils sont « sous l’autel » parce que dans les sacrifices du Temple le sang des victimes était recueilli sous l’autel.

Fr Joseph

Le LIVRE aux 7 SCEAUX, l’ AGNEAU et son CULTE (ch. 5)

  • Il s’agit manifestement du livre de la Torah
  • Se trouve « dans la main droite » de Dieu = L’Ecriture traduit sa Parole, sa pensée et sa volonté.
  • Personne n’en a la clé ! = le sens plénier de l’Ecriture échappe encore jusqu’ici aux juifs (« ils la lisent avec un bandeau sur les yeux… » dit Paul 2 C 3, 15 – « Notre cœur n’était-il pas tout brûlant lorsqu’il nous ouvrait les Ecritures ? » disent les disciples d’Emmaüs : Lc 24, 32).
  • Si ! Quelqu’un en a la clé, dit un « ancien », c’est le Messie, appelé aussi par la tradition « lion de Juda » (Gn. 49, 9) et « rejeton de David » (1S. 11, 1). Et quel est ce Messie qui va paraître ? Un agneau égorgé…!
  • 7 cornes, 7 yeux… = la totalité de la puissance, et la totalité de l’Esprit Saint.
  • au milieu des 24 anciens et des 4 animaux = au centre de l’histoire humaine du Salut et au centre de la création.
  • Pourquoi désigne-t-on maintenant comme un « Agneau égorgé« , le Messie désigné auparavant comme « Fils d’homme » ?

1- Jésus était le « Serviteur souffrant » d’Is.53, 7, représenté sous les traits d’un agneau que l’on va égorger.
2- Il était aussi 1′ »agneau pascal » d’Ex.12, 3, et tous 2 par leur immolation ont assuré le salut du peuple élu.
3- Il est enfin l’Agneau royal et glorieux, doté de cornes symbolisant la puissance du Messie, selon une tradition.
Ainsi le Christ-Agneau, non seulement accomplit l’Ecriture, mais égorgé garde là-haut éternellement les cicatrices de sa Passion, témoignant ainsi (contre les gnostiques) de tout le sérieux et le poids de l’Incarnation. Le retour en gloire du Christ ne gomme pas le sacrifice, le glorifié reste à jamais le crucifié, et c’est à ce titre qu’il peut chaque jour rendre présent son « sacrifice » dans nos Eucharisties.

  • les 4 animaux et les 24 anciens font les mêmes gestes d’adoration envers 1’Agneau que plus haut envers Dieu, et lui décernent les mêmes titres de louange qu’à Dieu : « puissance, honneur et gloire »,
  • Ce n’est plus une louange pour la Création, mais pour la Rédemption. Et on souligne sa portée universelle (« toutes tribus… »). Son efficacité : elle fait de tous les chrétiens des « prêtres et des rois ». Enfin sa modalité sacrificielle : elle fut acquise « par son sang ».
  • Cette louange à 1’Agneau est proclamée par la création tout entière, les hommes et les animaux. Comme pour Dieu.

Fr Joseph

DIEU EN MAJESTÉ, L’AGNEAU et le LIVRE aux 7 SCEAUX (ch. 4-7)

Jean s’inspire manifestement des prophètes Isaïe et Ezéchiel
Isaïe 6, 1-5 –  » L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône… Des séraphins se tenaient auprès de lui, ayant chacun six ailes… Ils se criaient l’un à l’autre « Saint, saint, saint est YHWH Sabaot ! Toute la terre est remplie de sa gloire… « 
Ezéchiel 1, 4-10 – « Je regardai et voici :… au milieu d’une lumière éclatante on voyait briller comme de l’or, où l’on discernait comme quatre animaux… Leurs visages ressemblaient à celui d’un homme ; à celui d’un lion sur la droite chez tous les quatre, à celui d’un taureau sur la gauche chez tous les quatre, à celui d’un aigle chez tous les quatre.. « 

1_ Les personnages, les objets : Jean va voir devant Dieu l’humanité sanctifiée et le monde créé (4, 1-8).

  • L’Esprit Saint, qui emmène Jean au ciel,
  • un Trône : le mot revient 44 fois dans l’Apocalypse, signe que celui du ciel transcende tous ceux de la terre.
  • Quelqu’un… On évitait de nommer Dieu en Israël, sinon par périphrase : le « Vivant », 1′ »Ancien des jours »…
  • devant le trône 7 lampes, les 7 esprits de Dieu = L’Esprit Saint
  • 24 ANCIENS, assis sur 24 trônes autour du trône central. Qui sont-ils ? – Des hommes, non des Anges (car dans la Bible jamais les anges ne sont nommés « anciens », ni ne siègent sur des trônes, ni ne portent des couronnes). Ce sont les saints de l’A.T. – Pourquoi 24 ? Deux hypothèses :
  • soit les 24 Prophètes, (une tradition juive comptait les 24 auteurs des 24 livres de l’AT).
  • Soit les « Princes », comme étaient appelés les représentants des 24 classes sacerdotales (1 Ch. 24, 5). De toute façon, ils représentent le peuple de Dieu déjà présent au ciel, en somme l’humanité sanctifiée. Ils portent un costume sacerdotal (robe blanche) et royal (couronnes d’or).
  • 4 ANIMAUX : ce sont d’une part les 3 animaux les plus puissants, d’autre part l’homme qui sait les dompter. Ils représentent le monde créé, la création matérielle qui est honorée par Dieu puisqu’il ne l’exclut pas de son ciel. Ils sont « tout couverts d’yeux » parce que la création reflète Dieu, et ici son omniscience.

2_ La liturgie céleste en l’honneur de Dieu (4, 8-11)

  • C’est d’abord le monde créé (les 4 animaux) qui loue Dieu avec le triple « saint » d’Isaïe.
  • Les 24 anciens se prosternent, déposent leur couronne (en signe de vassalité) puis glorifient Dieu à leur tour. On s’aperçoit que la liturgie de l’Apocalypse commence par une louange à Dieu créateur. C’est le tout premier acte de Dieu.

Fr Joseph

Apocalypse de Saint Jean (Chapitre 2.3)

1) 7, chiffre qui symbolise la totalité.
7 villes autour d’EPHESE.
Chaque lettre est bâtie sur le même schéma :
une adresse : « A l’ange de l’Eglise de… « 
Le Christ se présente chaque fois selon l’un des attributs sous lesquels il est apparu au ch. 1.
un jugement : il fait l’examen de conscience de ladite église.
une exhortation à la conversion ou à la persévérance.
une invitation stéréotypée à se mettre à l’écoute de l’Esprit.
une promesse de gloire, selon une des images bibliques traditionnelles.

2)- Sur les 7 églises 4 sont coupables (1,3,5,7) et 3 non coupables (2,4,6). Et pourtant Laodicée, la plus semoncée, est aussi celle à qui le Christ réserve la promesse la plus intime : « venir manger avec elle ».

3)- Plus que sur les dangers extérieurs (persécutions), l’auteur insiste sur les dangers intérieurs aux communautés chrétiennes, à savoir l’influence des courants « gnostiques », visés ici sous 3 noms :
– les Nicolaïtes, sans doute les tenants d’un certain Nicolas (dont on ignore tout), initiateur du courant ;
– les sectateurs de Balaam, sans doute par allusion à l’histoire des Israélites pénétrant en Canaan et attirés à l’idolâtrie par le moyen des filles de Moab, à l’instigation du prophète païen Balaam (Nm 25, 1-3) ;
– Jézabel, sans doute une homonyme de la reine païenne épousée par Achab, qui avait déclenché en Israël un courant idolâtrique et licencieux (par prostitution sacrée), épisode raconté en 1 R 16, 31.
D’où les pratiques dénoncées par Jean : manger des viandes immolées aux idoles et se livrer à la prostitution (au propre ? au figuré = idolâtrie ?). Pour les gnostiques en effet, seul le « spirituel » dans l’homme compte (l’intérieur, l’intention), le « matériel » n’ayant aucune importance (corps, gestes, besoins physiques, etc.)

Fr Joseph

Apocalypse de saint jean (Chapitre 1)

1. Les personnages
– JEAN : il n’est que l’un des chrétiens fidèles et leur frère dans l’épreuve : il partage avec eux « 1’épreuve, la royauté et la persévérance « . Pourquoi la « royauté » ? Parce que tout cela est vécu en communion avec Jésus déjà victorieux de la mort et des puissances, et revêtu du sacerdoce royal.
Il se dit relégué à PATMOS et cite sa sentence de relégation = sa prédication de Jésus crucifié-ressuscité.
– l’ESPRIT SAINT qui s’empare de Jean.
– une VOIX… forte comme une trompette (instrument des théophanies = manifestations de Dieu) = un Ange.
– et bien sûr le CHRIST en gloire, personnage principal. D’ailleurs c’était « au jour du Seigneur « , c.-à-d. un dimanche, le jour de la Résurrection.

2. La vision proprement dite, ce que Jean voit (12-16)
– D’abord 7 candélabres d’or = 7 églises d’Asie = toute l’Eglise, chargée de porter la lumière du Christ.
– et au milieu comme un fils d’homme. (Dn 7, 9.13) avec, comme apparence prestigieuse :
• une robe sacerdotale,
• une ceinture royale,
• la tête et la chevelure d’une blancheur d’éternité,
• les yeux d’un regard pénétrant, signe d’une connaissance parfaite,
• les pieds (jambes) de bronze = d’une solidité à toute épreuve,
• la voix océanique indiquant un message divin,
• la main droite tenant 7 étoiles = les 7 églises rassemblées dans l’unité-intimité de leur Pasteur, dans la bouche un glaive à 2 tranchants (Is 49, 2) = sa Parole exigeante et incisive,
• le visage ensoleillé rayonnant de bonheur.
– Enfin les 7 étoiles dont il est dit qu’elles sont  » les 7 anges des 7 églises « , « anges » voulant sans doute signifier la condition déjà céleste des églises. Pour Jean, il y a un double céleste des réalités terrestres : les 7 églises sont figurées à la fois par les 7 candélabres et par les 7 étoiles, parce qu’elles ont à la fois une condition terrestre (où elles doivent lutter pour conserver leur lampe allumée), et déjà une appartenance au monde nouveau et à la gloire du Royaume, d’où leur symbolisation par l’étoile et par l’ange.

3. Le message délivré (17-20)
– Remarquons d’abord l’important transfert christologique, c.-à-d. l’attribution au Christ des privilèges réservés à Dieu depuis toujours : « tomber comme mort » devant le Christ comme devant Dieu, être « le Premier et le Dernier« , le « Vivant » bien que mis à mort (titre biblique de Dieu), « détenant les clés de la mort et de l’Hadès« .
– Consigne = écrire et faire lire la vision. Faire savoir ce qui est (la situation actuelle des églises) et ce qui doit arriver ensuite (= tout le reste du livre).

Références dans 1’Ancien Testament
Dn 7, 9-13 –  » Je regardais jusqu’à ce que des trônes furent placés et un ancien des jours s’assit. Son vêtement était blanc comme de la neige et ses cheveux comme de la laine pure… Je regardais dans les visions de la nuit, et voici : sur les nuées vint comme un fils d’homme… « 
8, 18-19 –  » Pendant que l’ange Gabriel parlait, je tombai la face contre terre ; mais lui me toucha et me redressa. Il me dit : « Vois je te fais connaître ce qui arrivera au dernier temps de la colère…« 
Ez. 43, 2 – «  La voix de Yahvé était comme la voix des grandes eaux « .
Is 44, 6 –  » Ainsi parle le roi d’Israël et son sauveur, le Dieu des armées :  » Je suis le Premier et le Dernier ; en dehors de moi il n’y a pas de Dieu.
Dn 10, 4-19 – «  Je me trouvais sur le bord du grand fleuve qui est le Tigre. Je levai les yeux et je regardai, et voici.- je vis un homme vêtu de lin et ayant sur les reins une ceinture de lin, et il resplendissait de lumière. Sa bouche était comme le chrysolithe, son visage brillait corme l’éclair, ses yeux étaient comme des torches de feu, ses bras et ses pieds avaient l’éclat de l’airain étincelant, et le son de ses paroles était comme le bruit d’un tumulte… Je n’entendis pas le son de ses paroles ; j’étais couché à terre, le visage contre terre. Et voici : une main ma toucha et me dressa sur mes genoux et sur la plante de mes pieds… Et voici : comme un fils d’homme toucha mes lèvres… Et celui qui avait l’aspect d’un homme me toucha de nouveau et me fortifia. Il me dit :  » Ne crains pas… « 
Ez 1, 24,26b – « Et j’entendais la voix de leurs ailes, quand ils se déplaçaient, comme la voix des grandes eaux… Sur ce qui ressemblait à un trône, il y avait comme ce qui ressemble à une figure d’homme « .

Fr Joseph ofm

Apocalyspse de Saint Jean

PLAN de l’APOCALYPSE

I – Le Christ en charge de son Eglise (1-3) :
– Vision du FILS de 1’HOMME (1, 9-20)
– Lettres aux 7 églises (2-3) : une tournée pastorale du Christ.
II – L’Eglise affrontée à Israël (4-11) :
– Liturgie autour du trône (4)
– Les 7 sceaux (5-8, 1)
– Les 7 trompettes (8, 2 – 11)
III – L’Eglise affrontée à une puissance totalitaire (12-20) :
– La femme et le dragon
– Les 2 bêtes
– Les 7 coupes
– Jugement et ruine de Babylone.
IV – La Jérusalem nouvelle (21-22)

LE CHRIST EN CHARGE de SON EGLISE
(ch. 1 à 3)

PROLOGUE (1/1-3)
Ce Prologue aura son correspondant exact à la fin du livre = 22, 6-20. Remarquable technique d’inclusion. … » Révélation de J.C.  » = dévoilement de J.C. – Jean préférera ensuite « témoignage de J.C. » = martyre de J.C. A la fois « révélation » que fait J.C. et qui concerne l’œuvre et la condition divine de J.C. … » ce qui doit arriver vite  » (tiré de Daniel 2, 28-29) = II s’agit ici de la venue du Christ.

Une cascade de personnages :

– Dieu le Père (tout part de lui, il est l’origine et la source).

– Puis une série de « médiateurs »


: le Christ,
: son Ange (parce que Jean qui va paraître n’est pas sur le même plan que le Christ, d’où la nécessité d’un Ange pour communiquer de l’un à l’autre),
: Jean (qui reçoit mission d’écrire).

– Enfin une « assemblée liturgique »: un lecteur + tous les auditeurs {qui ont mission d' »écouter », c.-à-d. de recevoir positivement, de mettre en pratique ce qu’ils entendent).
 » Heureux celui qui lit et ceux qui écoutent« … C’est la 1ère des 7 béatitudes de l’Apocalypse (1, 3-14, 13 ; 16, 15 ; 19, 9 ; 20, 6 ; 22, 7.14).
… »car le moment est proche… » : La Bible distingue entre le « temps » et le « moment ». Le temps (« chronos » en grec), c’est la chronologie, la succession des événements. Le moment (« kairos » en grec), c’est la fraction du temps durant laquelle le Dieu de l’Alliance se manifeste aux yeux de son peuple.
« kairos » (le moment) se trouve 7 fois dans l’Apocalypse (1,3 ; 11,18 ; 12,12 et 3 fois en 14 – 22, 10).

ADRESSE
Cette ADRESSE est bâtie en forme de dialogue liturgique avec l’assemblée chrétienne :

1 _ Salutation par Jean (4-5a)
… « grâce et paix » : « grâce » = bienveillance gratuite de Dieu. « Paix » = état de plénitude, par intimité avec Jésus. … « de la part de DIEU-TRINITE »
: le Père, désigné en 3 termes « qui est, qui était et qui vient« . Jean s’inspire d’un targum palestinien qui commentait « Je suis celui qui suis » d’Ex. 3, 14 en « Celui qui est, qui était et qui sera« , mais il le transforme en disant « et qui vient » pour marquer, non plus l’être intime de Dieu dans son éternité, mais son intervention imminente en faveur de son peuple.
: L’Esprit chiffré par 7 = L’Esprit Saint dans la totalité de ses actions.
: Jésus Christ qualifié en 3 termes (mort, ressuscité, exalté) par réutilisation du Psaume 89, 28.38 (« témoin fidèle » = martyr- « premier-né des morts » = ressuscité – « Prince des rois de la terre » = exalté, avec suprématie sur toutes forces historiques hostiles).

2 _ Réponse de l’Assemblée (5b-6)
– Louange toute centrée sur Jésus, qui est désigné en 3 actions :
1} « Celui qui nous aime » = seul présent de l’indicatif de tout le NT. pour exprimer la permanence de l’amour de Jésus
2) « qui nous a délivrés par son sang« .
3} « qui a fait de nous un royaume de prêtres » : un « royaume » parce que nous sommes ceux sur qui le Christ règne;
« de prêtres » parce que nous sommes ceux qui ne cessent de faire monter vers Dieu la louange pour la Création et pour l’Histoire Sainte. L’arrière-fond de ces 3 actions divines = Ex 19, 16.
Et toute l’assemblée ponctue : Amen !

3_ Prophétie de Jean : le Christ vient ! (7)
– Jean s’inspire à la fois de Daniel 7, 13 (« voici qu‘au milieu des nuées venait comme un fils d’homme« ), et de Zacharie 12, 10,14 (« ils regarderont vers moi, celui qu’ils ont transpercé… »). Comme Matthieu racontant la Passion (24, 30), Jean combine Daniel et Zacharie pour montrer que la venue glorieuse du Christ va s’imposer à tous, même aux ennemis du Christ qui seront pris de remords.
– Oui, Amen ! conclut toute 1’assemblée.

4_ Auto-proclamation de Dieu (8)
– Remarquer comment cette conclusion fait inclusion avec le v. 4 du début. … « Je suis l’Alpha et l’Omega… » = Je suis là de A à Z, depuis la Création jusqu’à l’achèvement du Salut ! Il est tout à fait remarquable que la formule sera reprise par le Christ lui-même en 22, 13, proclamant ainsi sa parfaite égalité avec Dieu.

Fr Joseph ofm

L’Apocalypse de saint Jean et l’Ancien Testament

En comparant l’œuvre de Jean avec l’AT on découvrira le sens des images utilisées

Ap. 1, 1-3

Dn. 2, 28-29

Ap

AP. 1, 4 – 3 

Ex. 3, 14 ; 16, 32-33 ; 19, 6 ; Ps. 2, 8-9 ; 89, 28.38 ; Dn. 7, 9-13 ; 10, 5-19 ; 12, 1 ; Za. 4, 1-14 ; 12, 10 ; Is. 44, 6 ; 48, 12 ; 49, 2 ; 62, 2 ; Gn. 2, 9; Ez. 48, 35 ; Ct. 5, 2

Ap. 4 – 5 

Gn. 49, 9 ; Ex. 12, 3-6 ; Is. 6, 1-5 ; 53, 7 ; Ez. 1; 2, 9-10 ; Dn. 7, 9-10

Ap. 6 – 8, 5  

Za. 1, 8-10.12 ; 6, 1-8 ; Is. 13, 10 ; 25, 8 ; 49, 10 ; Ez. 9 ; 34, 23 ; Os. 10, 8 ; Dn. 12 , 1

Ap. 8, 6 – 11, 19   

Ex. 25, 9 ; Is. 14 , 12 ; Ez. 2 – 3 ; 40, 3 ; Za. 4, 1-14 ; Jl. 1 – 2 ; Jb. 26, 6 ; 2 M. 2, 8

Ap. 12, 1- 6    

Gn. 3 ; Ps. 2 ; Is. 66, 7 ; Ct. 6, 10

Ap. 12, 7 – 14, 5     

Gn. 3, 14-16 ; Nb. 16, 30-34 ; Dn. 7, 2-8

Ap. 14, 6 – 19, 10      

Ex. 15, 2-9 ; Is. 21, 23 ; 61, 10 ; 63, 1-6 ; Jr. 25, 10 ; 51, 7-8 ; Ez. 26-27 ; Jl. 4, 13 ; Dn. 7, 24

Ap. 19, 11 – 20, 15       

Ps. 2 ; Is. 63, 1-6 ; Ez. 39, 17-20 ; Sg. 18, 14-16 ; Dn. 7

Ap. 21 – 22       

Gn. 2 ; Lv. 26, 11-12 ; Ez. 37, 27 ; 47, 1-12 ; Is. 7 ; 25, 8 ; 54, 5 ; 60 ; 65, 17 ; Za. 8, 8; Za. 14, 8 

L’auteur de l’apocalypse utilise donc énormément l’Écriture. Mais les citations exactes sont très rares. Il garde une entière liberté pour s’inspirer de l’AT en l’interprétant dans un sens chrétien.
Il utilise 2 procédés :

  1. Une double utilisation du même texte
    Dans Ez. 2, 8 le prophète reçoit un livre que Dieu lui donne à avaler. L’auteur de l’apocalypse utilise ce texte de 2 façons :
    ➡️ A : Dans une vision (5, 1s) il voit un livre ; il ne s’agit pas de l’avaler mais de l’ouvrir. On n’insiste plus sur l’origine divine du message délivré par le prophète mais sur la puissance de l’Agneau qui, seul, pourra l’ouvrir.
    ➡️ B : Dans une autre vision (10, 1-11) l’auteur doit avaler un petit livre (le message du Christ) et il insiste sur l’effet doux-amer qu’en provoque la manducation.
  1. Fusion de plusieurs textes :
    Ap. 22, 1-3 …….. Ez 47, 1 ; Za 14, 8 ; Gn 2, 9.

Ap. 22, 1-3

Puis il me montra un fleuve d’eau vive, brillant comme du cristal, qui jaillissait du trône de Dieu et de l’Agneau.
Au milieu de la place de la cité et des deux bras du fleuve, est un arbre de vie produisant 12 récoltes.
Chaque mois, il donne son fruit et son feuillage sert à la guérison des nations.
Il n’y aura plus de malédiction.
Le trône de Dieu et de l’Agneau sera dans la cité et ses serviteurs lui rendront un culte.

Ez. 47, 1

Il me fit venir vers l’entrée du temple ; or, de l’eau jaillissait de dessous le seuil de la maison, vers l’Orient ; et l’eau descendait au bas du côté droit de la maison, au Sud de l’autel.

Za. 14, 8

En ce jour-là, des eaux vives sortiront de Jérusalem, moitié vers la mer orientale, moitié vers la mer occidentale.
Il en sera ainsi l’été comme l’hiver.

Gn. 2, 9

Le Seigneur Dieu fit germer du sol tout arbre d’aspect attrayant et bon à manger, l’arbre de vie au milieu du jardin et l’arbre de la connaissance du bonheur et du malheur.

Ezéchiel entrevoyait pour l’avenir un peuple renouvelé par cette eau, symbole de l’Esprit. Mais en ajoutant le passage du livre de la Genèse, l’auteur présente cette opération comme une nouvelle création, où nous pourrons goûter aux fruits d’éternité sans craindre la malédiction. Enfin, quand il mêle Zacharie, il donne à cette annonce une dimension universelle : c’est la vie pour toutes les nations.
Cet exemple nous fait voir la connaissance qu’avait l’auteur de l’apocalypse de l’Écriture et comment il a su les recréer pour montrer l’accomplissement des Écritures en Jésus.

Fr Joseph

L’Apocalypse de Saint Jean

Un SYMBOLISME CONSTANT et CODÉ (suite)

4 Les personnages

le vieillard = DIEU.
• les 24 vieillards = cf. chiffre 24 plus haut.
• la femme = soit le peuple d’Israël, l’épouse de Yahvé, la femme au désert,
• soit la prostituée, la Rome-Babylone.
• l’épouse = l’Eglise.
• les cavaliers = les malheurs.
• le cavalier blanc = le MESSIE ? la victoire ?
• les habitants de la terre = les mauvais, les païens.

5 Les couleurs

blanc = couleur de la transcendance, de la résurrection, de la pureté, de la victoire.
noir = couleur de la mort.
rouge = couleur du sang, évoquant soit la cruauté, soit la victoire du martyre.
pourpre et écarlate = couleur de la luxure (celle de la « femme-Babylone »).
vert = fragilité et caducité humaines (cf. le cheval vert, chevauché par la mort).
arc-en-ciel = présence divine.

6 Les objets, les attributs, les vêtements

• l’épée = la Parole qui exerce le jugement des derniers temps.
• les ailes = capacité de monter au niveau de Dieu.
• les cheveux blancs = non pas la vieillesse, mais l’éternité.
• la ceinture en or = le pouvoir royal.
• la longue robe = la dignité sacerdotale.
• les trompettes = Dieu va parler.
• les colonnes = les « piliers » d’un groupe.
• le vêtement = signe de la situation spirituelle de l’homme.
• les coupes = soit des épreuves à traverser, soit des châtiments.
• l’or = métal dont est parée toute la Jérusalem céleste.
• un candélabre = une Eglise particulière, ou une lumière.

7 Des parties du corps

• les yeux = la connaissance, le savoir (ex. « rempli d’yeux » = qui voit tout).
• les pieds, les jambes = le lieu d’une plus ou moins grande solidité ou stabilité.

REMARQUES sur ce SYMBOLISME
1/- Presque tous ces symboles sont déjà présents dans l’A.T., mais l’auteur ne cite jamais ses sources.
2/- II ne faut jamais oublier que les images sont faites pour exprimer des idées. En effet, dans 1’Apocalypse, l’accumulation d’images aboutit souvent à quelque chose d’irreprésentable visuellement. Par ex. comment imaginer « visuellement » l’Agneau aux 7 cornes et 7 yeux, ou la Bête aux 7 têtes et aux 10 cornes ? Comment 10 cornes peuvent bien se répartir sur 7 têtes ? (13/1) – II faut se contenter de traduire intellectuellement les symboles : ex. ici, l’Agneau possède la puissance et la connaissance en plénitude. La Bête, c’est l’Empire romain avec ses empereurs (7) et ses rois vassaux (10).
3/- Une même image peut avoir des significations différentes ou même opposées. Le désert par ex. est un lieu de refuge (ch. 12), mais aussi le repaire des démons (en. 17). Le cavalier blanc symbolise la guerre victorieuse (ch. 6), mais aussi le MESSIE (19/11).

Fr Joseph

L’apocalypse de Saint Jean

Un SYMBOLISME CONSTANT et CODÉ

Le style apocalyptique disposait depuis longtemps dans l’A.T. de tout un arsenal de symboles spécifiques connus des seuls familiers de l’Ecriture : des nombres, des éléments cosmiques, des personnages, des animaux, des couleurs, des vêtements, des ornements, des attributs, des objets, des parties du corps, etc.

1. Les nombres
– 7 revient 54 fois = chiffre de la perfection, plénitude, totalité (ex. 7 esprits = plénitude de l’Esprit) … le chiffre 7 est formé de 3 et de 4 :
– 3 est le chiffre de Dieu invisible (qui se communique aux hommes par sa Parole, son Esprit, sa Sagesse), et donc le chiffre de tout ce qui est divin, absolu, définitif et total.
– 4 est le chiffre de l’univers créé (les 4 points cardinaux, les 4 vents, les 4 coins de la terre…)
– 12 est la multiplication de 3 et de 4 (12 tribus d’Israël, 12 apôtres)
… 7 et 12 signifient sensiblement la même chose = c’est la rencontre intime du Créateur et de la créature, c’est-à-dire de l’Alliance ;
a)- si l’Alliance est parfaite et réussie, on porte 7 et 12 au carré = 49 et 144.
b)- Pour signifier que l’Alliance est universelle, on multiplie par 1.000 (ex. 144.000 = une foule immense venue de partout).
c)- Si l’Alliance est menacée (soit par faute, soit par persécution ou déportation), on symbolise cela par la moitié de 7 et de 12, soit 3 et 1/2 et 6 = c’est la plénitude cassée en deux, et cela peut signifier un temps provisoire, une période limitée, ou l’impuissance d’atteindre 7 (l’imperfection)
… 3 et 1/2 se traduit aussi par 42 mois ou 1260 jours (3 ans 1/2) ou par l’expression « un temps, du temps et la moitié d’un temps » (1 + 2 + 1/2).
Vu l’importance de 7, 1’Apocalypse pourrait signifier l’Alliance renouée en JESUS CHRIST, menacée à cause des persécutions, mais assurée d’être éternelle et définitive.
– 6 marque l’impuissance d’atteindre 7, donc l’imperfection, sinon le mal (ex. 666 = chiffre de la Bête).
– 10 indique une valeur limitée quoique importante (qui peut se compter sur les 10 doigts): elle peut être capitale (les 10 commandements), ce peut être une durée d’un certain temps, mais pas infinie.
– 24 vieillards = 2 fois 12, par allusion aux 24 prophètes que dénombrait une tradition juive ? aux 24 classes de prêtres instituées par David ? aux 12 tribus d’Israël + 12 Apôtres (= Ancien et Nouveau Testament).
– 40 = les années d’une génération.
– 1/4 et 1/3 = un ensemble fragmentaire (ex. le tiers des étoiles).
– 1.000 = une très grande quantité.
– 10.000 ou myriade = une quantité incalculable (d’anges ou de cavaliers).
– 666 = le « chiffre de la Bête » (13/1-18), sans doute la désignation codée d’un empereur, le code étant le chiffre obtenu par « gématrie » (= lettres de l’alphabet servant aussi de chiffres dans les langues anciennes).

2. Les symboles cosmiques
– le ciel = à la fois le firmament naturel et la demeure de Dieu, le lieu de la transcendance.
– la mer = le repaire des puissances démoniaques.
– la nuée = le vêtement de brume qui voile la gloire de Dieu et de son Christ.
– les éclairs, le tonnerre, le tremblement de terre = manifestation de la voix divine.
– les étoiles = 1) soit des astres,
2) soit symboliquement : – le Christ lui-même (2/28, 22/16),
– une réalité démoniaque (9/1 ),
– l’Ange d’une Eglise, dont il symbolise la dimension transcendante (ex. 1/20 : « Les 7 étoiles sont les 7 anges des 7 églises »),

3. Les animaux
– l’Agneau = le CHRIST. Image employée par ISAIE pour évoquer le « serviteur souffrant » (« Comme un agneau que l’on mène à l’abattoir, il n’ouvre pas la bouche »), et par Jean-Baptiste (« Voici l’Agneau de Dieu »…) … Dans la Jérusalem céleste disparaîtront tous les animaux, sauf l’Agneau.
– le dragon, le serpent = Satan et toutes les puissances infernales.
– la Bête de la mer = le pouvoir impérial (7 têtes = tout le pouvoir + 10 cornes = 10 rois vassaux).
– la Bête de la terre = tout le sacerdoce païen de l’empire, au service de ce pouvoir impérial.
– le lion = la force, la noblesse.
– le cheval = engin de guerre, infatigable, rapidité foudroyante, course imprévisible.
– les sauterelles = châtiment des plaies d’Egypte.

Fr Joseph

L’Apocalypse de saint Jean

Les interprétations de l’apocalypse

Du fait de son étrangeté et de son hermétisme, elle a suscité des interprétations très variées :

1. Les interprétations « historicisantes » : l’Apocalypse viserait des faits de l’histoire :

  • Pour certains, elle prédirait le déroulement de toute l’histoire de l’Eglise, depuis Jésus jusqu’à la fin du monde. – … mais personne ne s’entend sur les époques ni les dates, en particulier celle de la fin du monde.
  • Pour un exégète contemporain, il s’agirait de la description symbolique de l’Ancienne Alliance seulement, jusqu’à la Résurrection-Ascension du Christ (E. Corsini).
  • Pour les « millénaristes », qui prennent 20, 1-6 au pied de la lettre, il faudrait envisager très réelle¬ment une seconde venue du Christ sur la terre, qui durerait 1.000 ans, avant que n’arrive la fin du monde.
    … mais ces 1.000 ans ne sont-ils pas le symbole du temps de l’Eglise ici-bas avant le retour du Christ ?
  • Pour d’autres (Renan par ex.), l’Apocalypse ne ferait allusion qu’aux événements politiques contemporains de Jean, c.-à-d. à l’histoire romaine de Néron à Domitien (de 64 à 96). L’allusion fréquente aux « derniers temps » s’expliquerait par le fait que Jean se figurait la fin du monde comme toute proche. – … mais puisque Jean voit sans cesse aux prises Satan et Dieu, cela ne vaut-il pas pour toute période de l’histoire ?

    2. Les interprétations « eschatologiques » : c.-à-d. qui misent uniquement sur la fin de l’histoire,
    sur les « derniers temps » (eschata en grec = derniers) :
  • Pour les « fondamentalistes », ceux qui prennent toute l’Ecriture au pied de la lettre, les bouleversements cosmiques décrits dans l’Apocalypse sont le scénario exact de ce que sera la fin du monde !
  • Pour les autres « eschatologues » et presque toute l’ancienne tradition, l’Apocalypse ne nous parlerait effectivement que des « derniers temps », mais sous une forme purement symbolique.

    3. L’interprétation qu’on pourrait appeler « globalisante » – La plupart des exégètes actuels pensent que Jean, tout en visant les persécutions de Néron et de Domitien, les inscrit toutefois dans un cadre bien plus large. Un peu comme le photographe qui règle son appareil photo de façon à disposer d’une bonne « profondeur de champ », c.-à-d. qui lui permette d’avoir une image nette aussi bien de près que de loin. Donc Jean viserait le passé, le présent et l’avenir.
  • D’abord, avant de s’en prendre à la Rome impie et persécutrice, et de proclamer la ruine finale du paganisme romain (ch. 12 à 20), Jean commence par évoquer le passage du judaïsme au christianisme (ch. 3 à 11). La persécution par Rome étant la suite logique du manque de foi d’Israël qui avait éliminé Jésus.
  • Ensuite il est notable que l’Apocalypse fournit un esprit et des données valables pour toute époque, afin de signifier le combat éternel de Satan contre Dieu et contre son peuple, 1’Eglise.
  • Enfin, tout l’esprit de l’Apocalypse consiste à fonder l’espérance chrétienne sur le Retour et la victoire finale du Christ :  » Un jour Jésus reviendra vaincre pour nous la mort  » (Christian Ducoq op)

    Fr Joseph