Née dans une famille juive néerlandaise, Etty Hillesum a été déportée et est morte à Auschwitz en 1943. Elle a longtemps tenu un journal dans lequel elle évoque son évolution spirituelle qui l’a beaucoup rapprochée du christianisme.
« On a parfois du mal à concevoir et à admettre, mon Dieu, tout ce que Tes créatures terrestres s’infligent les unes aux autres en ces temps déchaînés. Mais je ne m’enferme pas pour autant dans ma chambre, mon Dieu, je continue à tout regarder en face, je ne me sauve devant rien, je cherche à comprendre et à disséquer les pires exactions, j’essaie toujours de retrouver la trace de l’homme dans sa nudité, sa fragilité, de cet homme bien souvent introuvable. Enseveli parmi les ruines monstrueuses de ses actes absurdes… Je regarde Ton monde au fond des yeux, mon Dieu, je ne fuis pas la réalité pour me réfugier dans de beaux rêves – je veux dire qu’il y a place pour de beaux rêves à côté de la plus cruelle réalité – et je m’entête à louer ta Création, mon Dieu, en dépit de tout ! »
Seigneur, apprends-moi l’art des petits pas. Je ne demande pas de miracles ni de visions, mais je demande la force au quotidien. Rends-moi attentif et inventif pour saisir au bon moment les connaissances et expériences qui me touchent particulièrement. Affermis mes choix dans la répartition de mon temps. Donne-moi de sentir ce qui est essentiel et ce qui est secondaire. Je demande la force, la maîtrise de soi et la mesure, que je ne me laisse pas emporter par la vie, mais que j’organise avec sagesse le déroulement de la journée.
Aide-moi à faire face aussi bien que possible à l’immédiat et à reconnaitre l’heure présente comme la plus importante. Donne-moi de reconnaître avec lucidité que la vie s’accompagne de difficultés, d’échecs, qui sont occasion de croître et de mûrir. Fais de moi un homme capable de rejoindre ceux qui gisent au fond. Donne-moi non pas ce que je souhaite, mais ce dont j’ai besoin. Apprends-moi l’art des petits pas !
Seigneur, je t’en prie, Que la force brûlante et douce de ton amour Prenne possession de mon âme Et l’arrache à tout ce qui est sous le ciel, Afin que je meure par amour de ton amour, Comme tu as daigné mourir par amour de mon amour.
Mon Dieu, lorsque je me regarde avec les yeux que tu as ouverts avec tant de patience et de subtilité, je vois une âme qui n’aspire qu’à te connaître davantage et qui brûle de te faire connaître de ceux qui se détournent de toi et par là de leur propre vérité. Toi seul as la faculté de leur ouvrir les yeux comme tu l’as fait pour moi, c’est pourquoi j’ose te prier de donner un peu de ta patience et de ta subtilité à ceux qui te cherchent sans savoir que c’est toi qu’ils cherchent, à ceux qui t’ont trouvé sans le savoir et refusent encore de te reconnaître, à ceux qui croient te connaître mais n’adorent qu’une pauvre image de ton éternité réduite à leur propre utilité. Mon Dieu, je te supplie d’éveiller en eux la foi que tu as fait naître et que tu fais grandir en moi, afin que se révèle à eux la profondeur du monde habité par ta présence, et qu’ainsi nous goûtions la saveur de la vraie fraternité dans le giron de ton amour.
Seigneur Dieu, tu as dit : « Je suis qui je suis ». Ouvre mon cœur à ton cœur et fais-toi connaître ; alors je verrai mieux ma valeur – et celle de l’autre.
Seigneur Jésus, tu as dit : « Je suis le pain de Vie : celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif ». Ouvre mes oreilles à ta voix ; alors je trouverai ma vie – et j’y inviterai l’autre.
Seigneur Saint-Esprit, Consolateur, Esprit de Vérité : ouvre mes yeux à ta vérité, qu’elle vienne me consoler. Alors je me regarderai autrement : je prendrai ma place avec joie, et j’honorerai celle de l’autre.
Mon Dieu, sois loué de me donner confiance en toi dans ce que m’offre l’avenir, dans le bon choix qui est toujours celui où tu es, et si tu n’es dans aucun c’est qu’il faut attendre et chercher ta présence dont le jour au jour livre le récit.
Mon Dieu, sois loué de me donner confiance en toi dans ce que le passé m’a offert, dans les épreuves où tu m’as éduqué, dans les mauvais choix où tu n’étais pas qui m’ont appris à reconnaître et à désirer ta présence dont la nuit à la nuit donne connaissance.
Mon Dieu, sois loué de me donner foi et obéissance dans le présent où tout arrive sur la terre, aux limites du monde où paraît le message et la nouvelle de ta présence.
Tu es le temple de l’Esprit-Saint Tu es la glorieuse cité de Dieu Tu es la femme forte qui a écrasé la tête du serpent, Tu es plus radieuse que le soleil, plus belle que la lune, plus magnifique que l’aurore, plus éclatante que les étoiles. Nous pécheurs, recourons à toi en disant : Sainte Marie, Notre Dame démente et douce, fais-nous par tes prières obtenir la gloire céleste. Ecoute-nous, Marie, car ton Fils t’honore et ne te refuse rien. Sauve-nous, Jésus, Messie, nous pour qui la Vierge Mère prie.
Seigneur, je laverai volontiers les pieds de quelqu’un une fois par an, comme notre évêque et le pape. mais tu me fais beaucoup plus peur quand j’entrevois tout ce qu’il y a dans ton appel à t’imiter. Être toujours sur le qui-vive pour aider, toujours prêt. Je te regarde en train d’essuyer les pieds de Pierre et je sais où ça t’a mené, tu n’es pas facile à imiter. Donne-moi envie de servir, même quand je vois où tu m’entraînes.
Ô Seigneur, fais que ma foi soit forte, qu’elle ne craigne pas les contrariétés des problèmes, dont est remplie l’expérience de notre vie avide de lumière, qu’elle ne craigne pas l’adversité de ceux qui la discutent, l’attaquent, la refusent, la nient ; mais qu’elle se renforce de la preuve de ta vérité.
Ô Seigneur, fais que ma foi soit joyeuse et qu’elle donne paix et allégresse à mon esprit, le rende capable de prier avec Dieu et de converser avec les hommes, de telle manière que transparaisse dans le langage sacré et profane la béatitude intérieure de son heureuse possession.
De l’aurore où le monde s’éveille au crépuscule où la terre s’endort dans les ténèbres Ô Dieu, nous te rendons grâce pour tous tes bienfaits.
Humblement, dans le silence de nos cœurs Nous nous prosternons devant Toi Le Créateur de toutes choses. Nos yeux émerveillés contemplent la beauté de tes œuvres Seigneur, tu nous combles de joie.
Que nos prières et nos chants s’élèvent vers Toi, Père miséricordieux Pour acclamer ton amour sans fin Toi notre refuge, notre citadelle. Par la mort de ton Fils sur la croix et sa résurrection, nous sommes rachetés de nos fautes.