Jésus, lumière du monde Chap 8, 12-59

Remarque : Les versets 1 à 11 sont considérés par les spécialistes comme un ajout (nous y reviendrons). Cela veut dire que 8, 12-59 est la suite logique du chapitre 7. D’où son insertion à cette place dans ce travail.

Introduction

1- Nous sommes toujours à la fête des tentes, en souvenir de l’exode, avec célébrations solennelles de l’eau et de la lumière (l’eau jailli du rocher et la colonne lumineuse qui avait servi de guide). Dans le chapitre précédant, Jésus s’est proclamé « Source d’eau vive ». Ici, il se proclame « Lumière du monde ».

2- Le cérémonial de la lumière, au Temple, était enthousiasmant : on illuminait le temple avec d’immenses candélabres placés dans le parvis des femmes et qui brûlaient la nuit entière. Leur lueur embrasait la ville sainte. Alors les lévites, debout sur les quinze degrés par lesquels on passait du parvis des femmes à celui des hommes, chantaient des psaumes en s’accompagnant de tous les instruments de musique connus alors en Israël.

3- Comme pour le chapitre précédent, nous sommes dans un contexte d’affrontement avec les Juifs, un affrontement qui se fait violent et Jésus n’échappe que de peu à la lapidation.

4- A noter, tout au long du chapitre un tissu d’oppositions
• Lumière / ténèbres (ignorance, erreur, endurcissement, mort)
• Vérité / mensonge
• Liberté / esclavage
• Haut / bas.

Lumière du monde 12-20

I. En proclamant « Je suis la lumière du monde ; qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres », Jésus sait que l’expression comporte tout un étagement de sens, du plus immédiat au plus transcendant :
• Comme la nuée lumineuse dans le désert, je suis celui qui peut éclairer le monde dans sa marche vers la vie
• La lumière fut la première œuvre de la création. Mais au terme de l’histoire, la nouvelle création aura Dieu lui-même pour lumière : nous n’aurons plus besoin de lune ou de de soleil.
• Dans l’AT la lumière est le signe qui manifeste visiblement quelque chose de Dieu : elle est comme le « reflet de sa gloire », le « vêtement dans lequel il se drape », et finalement Dieu lui-même, d’après le livre de la Sagesse.
Jésus prétend donc se doter d’un attribut divin.
• Toujours dans l’AT la lumière est le signe des interventions salvatrices de Dieu, pour protéger son peuple des ténèbres démoniaques, ou l’en arracher.
Jésus s’identifie aussi à Dieu sauveur : si on l’écoute, si on le prend pour guide, si l’on se met à sa suite, on ne connaîtra pas la mort.

II. Il y a 7 proclamations solennelles de Jésus rapportées par Jean, en forme de « Je suis… » avec un attribut :
• « Moi, je suis le pain de la vie » 6, 35
• « Moi, je suis la lumière du monde du monde » 8, 12.
• « Moi, je suis la porte » 10, 9
• « Moi, je suis le bon berger » 10, 11
• « Moi, je suis la Résurrection » 11, 25
• « Moi, je suis la vigne » 15, 1.5
• « Moi, je suis roi » 18, 37

De plus, il est à remarquer que « Moi, je suis… » ou simplement « Moi », chez les prophètes et dans les livres sapientiaux, introduit les déclaration solennelles de YHWH. Elle est caractéristique de ce qu’on pourrait appeler le style divin.

Frère Joseph