Pourquoi faire une pause ?

La vie de notre société est rythmée par des pauses. Ainsi, nous sommes invités à entrer dans le rythme scolaire, avec ses congés réguliers, ou pour la retraite, dont on parle beaucoup. Ces périodes plus ou moins longues me font penser à un temps typique aux chrétiens : le carême, temps qu’il n’est pas indifférent de nommer « parcours de vie ».

C’est à travers une grille de lecture que nous évaluons les étapes de nos existences, leurs régressions, leurs dérives, leurs croissances. Un voisin qui m’est proche porte sa voiture chez le garagiste pour une révision tandis qu’un ami sportif se prépare à courir un marathon. Il s’en donne les moyens par un programme d’entrainement qui lui permet de rêver à la victoire… De même, l’étape du carême nous invite à une remise en forme afin d’entrer dans une dynamique de croissance spirituelle. À quelque groupe que nous soyons associés, notre vie n’est jamais un long fleuve tranquille, elle traverse perturbations et tempêtes. Les différents moments de notre existence méritent d’être révisés ou évalués. Nous avons à en discerner la succession et l’évolution. « Ça résiste», « Ça dévie », autant de critères de lecture à travers lesquels il nous faut également évaluer notre vie spirituelle. Il est nécessaire de prendre du recul si nous ne voulons pas ronronner au rythme de l’habitude, et il n’y a pas d’âge pour cela. L’Eglise nous propose une pause: le carême. C’est un temps précieux, un temps d’entraînement pour célébrer Pâques d’une manière plus consciente et plus active. Repérons nos blessures, nos fragilités, nous ruptures, nos déchirures humaines et spirituelles. Sans faire de bruit, quel que soit notre état, dans la dépendance ou la souffrance, notre « vie cachée » (titre d’un film profondément spirituel), nous conduira à la joie de Pâques.

Même en dehors de ce temps du carême, nous sommes aussi appelés à « toujours commencer ». La clé de la fraternité, universelle, est un outil incontournable pour le changement de notre société blessée, malmenée. L’enjeu est permanent ; en tout temps, il s’agit de devenir plus vivants, plus libres, plus ouverts au sens de la vie, amoureux de l’essentiel.

Fr Thierry Gournay

la dimension franciscaine de pause et partage

Une expérience de fraternité

Chacun d’entre nous a expérimenté en fraternité combien cela peut faire du bien de pouvoir dire à d’autres ce qui vous pèse, les questions qui nous taraudent et de trouver des interlocuteurs bienveillants qui écoutent sans jugement, donnent leur point de vue sans rien imposer et partagent avec nous leur expérience humaine et spirituelle. Nous avons voulu offrir à d’autres ce que nous recevons dans notre fraternité et le faire à plusieurs. Souvent, dans une fraternité franciscaine, chacun a ses propres engagements à l’extérieur et pratique le service du frère selon ses dons et ses choix. Mais il y a dans l’ADN de l’expérience franciscaine cet envoi sur les routes à deux ou trois pour annoncer la Bonne Nouvelle. C’est un choix intermédiaire entre l’engagement individuel et l’engagement collectif de toute une fraternité dont nous rêvons parfois mais qui pourrait avoir quelque chose de contraignant et d’uniformisant.

A plusieurs, nous sommes plus forts pour affronter ce qui est difficile dans le service que nous assumons ensemble et pour chercher à le faire dans un esprit franciscain. Nous pouvons mieux prendre de la distance par rapport à nos réactions trop personnelles ou émotionnelles. Nous échangeons entre nous sur les questions que nous nous posons à propos de notre positionnement vis-à-vis des personnes que nous accueillons. Jusqu’où pouvons –nous les aider, répondre ou non à leurs demande ? Et ce n’est pas facile de résister à certaines demandes quand nous nous mettons à la place de ceux qui les formulent. Nous veillons dans cette perspective à orienter nos hôtes vers d’autres aides extérieures au groupe, notamment des associations, pour tout ce qui dépasse nos compétences et nos forces. Nous ne sommes pas psy, ni assistants sociaux, ni conseillers juridiques. Mais ce que nous pouvons faire ensemble, c’est donner l’occasion d’expérimenter la richesse et la fécondité des relations fraternelles, même si chacun de nos hôtes peut croire en arrivant qu’il ne peut rien pour l’autre.

C’est merveilleux de voir nos invités après un certain temps, se proposer de sortir ensemble ou échanger des adresses utiles ou s’apporter d’autres formes d’aide par exemple du soutien scolaire pour un enfant en difficulté. Cela exige de notre part de rester très discret, de ne rien forcer, de laisser mûrir les choses et naître les initiatives. Tout ce qui peut être perçu comme incitation moralisante est démobilisateur et culpabilisant mais La fraternité vécue est contagieuse, elle donne de la joie, du courage, l’envie de vivre et d’être soi-même avec les autres.

Nous sommes conscients des limites de l’aide que nous pouvons apporter. Personne ne peut porter la croix de l’autre mais seulement le soutenir comme Simon de Cyrène. Nous nous rappelons la parole de Jésus : «En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire »( Jn 15,5) C’est pourquoi nous tenons à proposer au groupe ce temps de ressourcement l’après-midi où chacun peut approfondir ou renouer sa relation avec le Christ, déposer sa vie devant lui, et la relire en sa présence, apprendre à Lui faire confiance, à s’appuyer sur Lui . Il s’agit aussi pour ces personnes qui se posent des questions sur leur vie et sur elles-mêmes, de se sentir accueillies et aimées par l’Eglise et dans cette perspective, la présence et les prises de parole de frère Joseph sont essentielles. IL représente l’autorité de l’Eglise et nous laïcs, nous ne pouvons pas le faire seuls. Chacun doit travailler à sa juste place.

Pause et partage, c’est une grande école de dé-maîtrise. A chaque rencontre, nous ne savons pas quels seront les frères et sœurs qui nous seront donnés, nous sommes impuissants devant certaines situations et certains choix, nous devons nous incliner devant la liberté de l’autre et le secret de ses motivations malgré l’inquiétude que nous pouvons ressentir pour eux et pour les enfants. Heureusement, les liens fraternels entre les membres de l’équipe nous aident à avancer à travers ombre et lumière. C’est la fraternité vécue entre nous qui nous aide à vivre la fraternité plus largement et à transmettre par delà nos propres forces cette expérience de la force de la fraternité qui peut s’étendre de proche en proche lorsqu’on a eu la grâce de la vivre.

Témoignage de Marie-Agnès Fleury, de l’équipe d’animation de Pause et Partage


événements de mars 2020

L’itinéraire de Bonaventure,
introduction et nouvelle traduction
Table ronde avec Laure Solignac et fr. André Ménard, capucin

Jeudi 12 mars 2020 à 19h30

Où ?… A la bibliothèque franciscaine des Capucins
32 rue Boissonade , 75014 Paris


« Etre artisan de paix« 
Retraite des fraternités de la région Créteil-St Denis- Meaux Dimanche 15 mars 2020 de 9h à 17h

Intervenant : Frère Daniel Painblanc , capucin
Où ?… Chez les frères capucins,
32 rue Boissonade
75014 Paris

Laudes à 8h15 si vous souhaitez y participer, repas tiré du sac.


Exposition Marcel Hasquin
autour de la vie de Saint François d’Assise.
Jusqu’au 27 mars 2020

Où ?… A l’Espace Culturel de la Cathédrale de Créteil
2 rue Pasteur Valléry – Radot , 94200 Créteil
• Du lundi au vendredi de 10h à 19h,
• Le week-end de 15h à 18H



Stage de chant choral franciscain
du lundi 20 juillet -17h au dimanche 26 juillet – 14h

Découvrir et raviver des trésors du répertoire franciscain.
Vivre une expérience spirituelle et fraternelle.
Sous la conduite d’un chef de chœur expérimenté,

le frère Arnaud Blunat, dominicain.

Programme : Eveil corporel et vocal, technique vocale. Chant choral en tutti et en pupitre. Veillée spirituelle au sanctuaire de Reinacker

Où ?… Chez les Petites Soeurs Franciscaines
1 rue du couvent
67440 THAL-MARMOUTIER

Inscription avant le 15 mai 2020 : Auprès de soeur Nelly Morard
📞 06 56 76 78 22
Prix : 270€
Téléchargez le tract d’inscription

un livre

La vie retrouvée de François d’Assise
Jacques Dalarun

La vie retrouvée de François d’Assise.
Jacques Dalarun. Ed. Biblis.
141 pages. 10 €

Le premier récit de la Vie du bienheureux François fut composé dès après sa canonisation (le 16 juillet 1228). Le pape Grégoire IX l’ordonna à Thomas de Celano, un frère mineur, et il la confirma le 25 février 1229. En 1246-47, le même Thomas de Celano rédigea un nouveau récit, cette fois sur ordre du chapitre général de l’Ordre, complété par un recueil de miracles achevé en 1250. Ces deux récits, la Vita prima, et la Vita secunda, étaient jusqu’à présent les deux plus importantes biographies originelles du Poverello.

En 2007, Jacques Dalarun rassembla, sous le titre de Légende Ombrienne, des fragments de manuscrits épars qu’il attribua à Thomas de Celano, écrits cette fois à la commande de frère Élie, ministre général de 1232 à 1239. Ce texte s’intercalait donc entre la Vita prima et la Vita secunda, mais cela restait une hypothèse. En détective, digne émule de Guillaume de Baskerville (Le Nom de la rose), Jacques Dalarun continua à enquêter. Il découvrit un bréviaire dont les lectures des offices de Saint-François avaient été grattées, d’autres où elles étaient lisibles mais partielles, et le mystère s’épaissit…. Jusqu’à l’apparition quasi miraculeuse sur Internet, en 2014, d’un manuscrit qui rassemblait le contenu des bréviaires et celui de la Légende ombrienne. Il s’ouvrait sur une dédicace de Thomas de Celano au frère Élie. Elle ne laissait plus de doutes : il s’agissait d’une nouvelle biographie rédigée par le premier pour le second. Version abrégée de la Vita prima et pourtant riche de 60 % d’inédits, cette Vie de notre bienheureux père François porte sa raison d’être dans son nouveau titre : fournir des lectures pour les offices de frères mineurs. Jacques Dalarun l’affirme : « (…) la Vie retrouvée est la deuxième légende jamais écrite sur François d’Assise et la première jamais écrite pour l’usage spécifique des Frères mineurs. »

Dès 1266, du fait de querelles internes, le ministre général Bonaventure décida d’écarter toute autre légende que celle qu’il avait lui-même rédigée. C’est ainsi que la Vie du bienheureux père François disparut et qu’on l’effaça des bréviaires, parfois en la grattant. Jusqu’à la résurgence inespérée du manuscrit dont Jacques Dalarun nous précise dans sa préface que si, somme toute, on n’y trouvera aucun « scoop » sur François, son antériorité garantit une véracité supérieure étant donnée la plus grande proximité avec les événements relatés. Notamment sur les trente-trois nouveaux miracles posthumes qu’il contient, grâce auxquels, à défaut de certitudes sur leur authenticité, on en apprend davantage sur la vie et la foi touchantes des petites gens de l’époque.

La traduction du latin par Jacques Dalarun est précise et naturelle ; il nous livre un texte débarrassé des tournures ampoulées ou faussement d’époque qu’on trouve parfois dans ce genre d’exercice. Le résultat est une Vie retrouvée de François d’Assise bien agréable à lire, belle manière de rencontrer le Poverello ou de rafraîchir ses souvenirs sur sa biographie.

Jean Chavot

prière de mars

Dans la vérité, donne-nous la force de pardonner

Seigneur,
ne me laisse pas devenir
victime de l’orgueil quand je réussis,
ou de la déception quand j’échoue.

Seigneur,
apprends-moi qu’être prêt à pardonner est l’une des plus grandes marques de la force
et que le désir de vengeance est une manifestation de la faiblesse.

Seigneur,
si j’ai blessé mon prochain,
donne-moi la force de m’excuser ;
si les gens m’ont fait du tort,
donne-moi le courage du pardon.

Seigneur, si je t’oublie, ne m’oublie pas !

Donne-nous la force de nous pardonner à nous-mêmes
comme toi-même tu nous pardonnes.
Donne-nous la force de pardonner à chacun comme tu nous as pardonnés.
Pour toi, pardonner
c’est, dans la vérité, ressusciter la confiance et l’espérance,
ne retenir personne dans la passé,
espérer de chacun contre toute espérance.

Que chacun devant nous retrouve confiance et espérance.
Que chacun découvre la vie de Dieu qui germe en lui.
Que chacun se découvre Fils de Dieu, par grâce,
éblouissant de ta beauté
quels que soient ses trahisons ou ses errements passés.