L’après comme un nouvel instant où il y aurait du changement, c’est aujourd’hui.
Quel changement ?
Pour moi, qu’est ce qui change ?
Je ne perçois pas comme un grand changement d’éteindre la lumière, d’économiser l’eau et tout le reste. Actions nécessaires mais minimes, peu mobilisantes face au défi annoncé.
Que m’a fait découvrir cette pandémie.
Nous avons expérimenté notre interdépendance et perçu concrètement notre obligation de solidarité comme frères humains.
Changer mon vocabulaire pour dire les mouvements de population vers l’Europe : horde, invasion, migrants, terroristes, sans papiers, islamistes, flux.
Ce sont, avant tout, des personnes désespérées, abandonnées, tordues dans les règlements administratifs servant de repoussoir.
Nous devons agir collectivement, nous aider, nous soulager, nous parler.
Combattre tous les systèmes d’exclusion dont la télé nous fait le tableau chaque soir.
« TUTTI FRATELLI » nous l’avait dit, nous l’avions même lu, maintenant nous le savons.
Je dois développer la bienveillance vis-à-vis de tous.
Pour mon église.
La province franciscaine de France ne recrute plus et à terme les frères franciscains ne seront plus présents. De même dans chaque diocèse, il n’y a plus de recrutement ou si peu.
A Saint Merry, au milieu de toutes les tensions et contradictions propres à cette nouveauté, l’évêque clos brutalement le débat et renvoi tout le monde !
En confinement, tant bien que mal, les chrétiens ont assuré chacun chez soi ou à plusieurs leur propre liturgie et recueillement. La vie chrétienne pourrait-elle continuer sans les clercs et sans leur autorité ?
La cour pontificale médiévale est complètement obsolète pour nos mentalités contemporaines.
François en son temps a aimanté autour de lui une « foule » d’hommes qui voulaient adopter son nouveau style de vie.
C’est une église nouvelle qu’il faut inventer.
Se défaire de ce que l’on a appris, expérimenté et connu.
Comment nos fraternités pourraient-elles être cette communauté universelle où se célèbrerait le repas partagé ?
Pour la société.
Tout ce qui a été perçu comme « à changer » nous revient en boomerang :
La destruction de l’hôpital, les réformes de l’assurance chômage et du système de retraite au mieux suspendues, renforcement du contrôle aux frontières, les rémunérations exorbitantes des chefs d’entreprise du CAC 40 avec parachute doré, etc.
Le pass-sanitaire, un temps facultatif rendu obligatoire par la bande. Débat au parlement (assemblée nationale et sénat) dans la précipitation, sans possibilité d’amendements, sans consensus qui emporterait l’adhésion du plus grand nombre.
Encore huit cents rescapés en méditerranée autant de noyés.
Les afghans qui s’accrochent aux ailes des avions, qui se font piétinés à mort dans les bousculades. Il faut maîtriser les flux.
Comment porter une force de rupture aux puissances d’argent, du tout marché, du tout se vend, tout s’achète ?
Jacques