Cycle Duns Scot 2/5

Le mystère de l’Incarnation

Pour Duns Scot, l’Incarnation est l’œuvre la plus grande et la plus belle de toute l’histoire du salut. Il affirme qu’elle n’est conditionnée par aucun fait contingent, qu’elle est l’idée originelle de Dieu d’unir toute la création à lui-même dans la personne et la chair du Fils. Ainsi il soutient que le Fils de Dieu se serait fait homme même si l’humanité n’avait pas péché.

Il écrit ceci dans la Reportata Parisiensa : « Penser que Dieu aurait renoncé à une telle œuvre si Adam n’avait pas péché ne serait absolument pas raisonnable! Je dis donc que la chute n’a pas été la cause de la prédestination du Christ et que – même si personne n’avait chuté, ni l’ange ni l’homme – dans cette hypothèse le Christ aurait été encore prédestiné de la même manière. » (in III Sent., d. 7, 4).

Duns Scot est certes conscient qu’en réalité, à cause du péché originel, le Christ nous a rachetés à travers sa Passion, sa Mort et sa Résurrection. Mais pour lui, l’Incarnation est depuis toute éternité projetée par Dieu le Père dans son plan d’amour. Elle est l’accomplissement de la création et rend possible à toute créature, dans le Christ et par son intermédiaire, d’être comblée de grâce et de rendre gloire à Dieu dans l’éternité.

Chantal Auvray