L’APOCALYPSE

Le genre « Apocalyptique » :

Dans l’AT nous avons Daniel, mais aussi dans Ezéchiel (1.2.38.39), Isaïe (24-28 ; 34-35), Zacharie (9-14), Joël. Dans le NT, le livre de l’apocalypse, mais aussi Mc 13 (discours eschatologique) et parallèles ; 2 Th. 2, 1-12.

C’est un genre littéraire qui a pris naissance dans le judaïsme tardif. Mais avant tout disons que nous avons fait de ce mot ‘apocalypse’ un synonyme de catastrophe ! Une apocalypse, c’est une révélation. En temps de crise, on revient d’instinct aux apocalypses comme aux sources de l’espérance. Nous verrons la raison de cela plus tard. Mais pour l’instant, disons qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle espérance : celle qui est lucide, qui pousse dans les moments de conflits et d’affrontements. Une espérance fondée sur la fidélité de Dieu, maître de l’avenir.
Le mot ‘apocalypse’ veut dire : « écarter le voile » ; donc « révéler ». Pour comprendre cela, il faut sortir d’une conception grecque que nous avons concernant le temps. On dit assez souvent qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil : cela montre une conception cyclique du temps. Pour l’homme de la Bible, le temps est linéaire : c’est une histoire qui avance, tout en progressant, vers un terme. Alors le prophète intervient dans cette histoire pour susciter, encourager, mais aussi mettre en garde. Sa mission est de faire vivre à plein ses contemporains dans le présent en leur révélant le plan de Dieu. Cette parole est, donc, liée essentiellement aux circonstances présentes. Alors, s’intéresse-t-il à l’avenir ? Oui, mais en tant qu’il donne sens au présent, c’est-à-dire rappeler le but de la marche : Dieu et son règne. Mais le jour de Dieu reste voilé aux yeux des humains.
Dans un temps de crise, le prophète sent que ces paroles ne suffisent pas. Et parce que les temps sont durs, parce que les événements contredisent le dessein de Dieu, on cherche à voir ce dessein, voir cette fin des temps. Dieu est censé, à ce moment-là, écarter le voile. La prophétie devient apocalypse.
Le point essentiel de l’apocalyptique, c’est l’annonce d’un grand jour où Dieu établira son Royaume sur la terre et jugera les hommes. Il faut donc discerner les signes précurseurs.

Comment fonctionne cette apocalypse ?

Pour comprendre la démarche, prenons l’exemple du ‘saut en longueur’.
Celui qui va sauter se trouve à un point donné : la planche d’appel. Mais pour sauter le plus loin possible, il commence par reculer de 50 à 60 mètres, puis il les parcourt à toute vitesse ; quand il arrive à la planche il saute emporté par son élan.
Un autre exemple. Quand nous avons une décision importante à prendre, on commence généralement par regarder notre passé – et à partir de cette analyse, on parie dans le même sens sur l’avenir.
L’auteur d’apocalypse fonctionne pareillement. Il ignore la fin des temps autant que nous. Mais il est sûr d’une chose : Dieu est fidèle. Donc, pour savoir ce qui se passera à la fin des temps, il relie l’histoire de son peuple en cherchant à découvrir les grandes lois de l’agir divin ; à partir de là, il projette à la fin des temps ces grandes lois. Mais attention, ces grandes lois ne concernent pas la vie morale ou religieuse des hommes. L’auteur du livre de Daniel écrit lors de la persécution des années 165/164 avant notre ère. Et pour savoir comment tout cela se terminera, il regarde un autre temps difficile, celui de l’exil (entre 587 et 538). Il parcourt alors rapidement l’histoire entre 587 et 164, puis il projette en avant ce qu’il a découvert dans ce survol historique. Il ne voit pas des événements précis, mais la façon dont Dieu, fidèle à lui-même, achèvera l’histoire. Cela « le voyant » ne peut le faire qu’en ayant recours à des images et à un langage symbolique, parce que les mots sont déficients. Prenons des exemples : « C’est comme si le ciel m’était tombé sur la tête » – « Il était écroulé de rire », ou encore « Je ne vais pas attendre 107 ans ». En utilisant ces expressions, ni celui qui les utilise, ni celui qui les reçoit, ne les prend au pied de la lettre. On fait plutôt attention à ce qu’elles suggèrent.

Le langage apocalyptique est codé :

Blanc
Rouge
Noir
7
6
666
3 ½






12
4
3
10
1000
144000
Les yeux
La main
La tête
Les ailes
Les jambes et les pieds
Corne
Cheveux blancs
Robe longue
Ceinture en or
Debout
Assis

Victoire, pureté
Meurtre, violence, sang des martyrs
Mort, impiété
Chiffre parfait, la plénitude
(7-1) = l’imperfection
Le comble de l’imperfection
(7:2) = temps de l’épreuve
Ce chiffre peut apparaître sous plusieurs formes :
1 temps, des temps et ½ temps
3 ans ½ ou 3 jours ½ ou 42 mois ou 1260 jours.
👉 C’est la même valeur symbolique 👈
Israël, ancien et nouveau
Le monde créé
Chiffre du ciel
Quantité importante
Une très grande quantité
12 x 12 x 1000 (tous les élus)
La connaissance
La puissance
L’autorité
La mobilité
La stabilité

Puissance
Éternité
Dignité sacerdotale
Pouvoir royal
Résurrection
La stabilité

Fr. Joseph