De passage chez un ami, fin juillet, j’ai attrapé le « virus ». C’est ainsi que j’avais nommé sur mon agenda cet événement unique qui a mobilisé non seulement la France mais le monde sportif au-delà de nos frontières.
« On ne le sait qu’après qu’un moment inaugure » En effet j’ai pris conscience, rapidement, que ce virus m’avait atteint. Dès mon retour à la maison, les symptômes demeuraient : Je retrouvais la même attitude, installé dans un fauteuil, devant la télé, pendant des heures, sans interruption, pour suivre les J.O. planétaires, en direct.
Et c’est sans doute le direct qui nous fait passer de spectateur à acteur. Combien de fois ai-je entendu l’expression : « jamais vu » ou « historique ». Nous n’étions pas dans le récit d’une victoire, acquise par un sportif qui sort de l’ordinaire, mais j’avais l’impression d’être partie prenante de l’action engagée.
Car avec les J.O. nous n’étions plus des spectateurs ordinaires, nous sommes devenus entraineurs ! Arrivé dans le stade comme supporter comme tant d’autres, je devenais, de manière inattendue, « agents de production » par l’effet de notre présence, stimulante, pour les sportifs eux-mêmes. Le supporter acquiert un nouveau rôle en devenant acteur et partenaire.
La joie manifestée après la remise des médailles révèle l’invisible de la préparation. On ne vient pas au stade la bouche en cœur, comme s’il ne s’était rien passé avant. Le temps de la préparation, si invisible soit-il, avant la compétition, est constitutif du résultat. « Je rêvais de cette victoire depuis des années » en dit long aussi sur le désir qui habite le sportif durant l’épreuve de « longue durée » qui précède et qui éclate, en joie ou en pleurs, lors du résultat.
Enfin, je découvre dans ces J.O une manifestation de communion hors frontières. Il existe pour notre humanité une soif de communion universelle et ceux qui ont eu la chance de l’expérimenter ponctuellement révèlent un besoin universel de communion présent dans toute collectivité.
Les sportifs et les politiques qui eurent le désir de remettre les jeux olympiques dans l’actualité ont révélé le “dépassement” comme un sens humain, durable et précieux. J’apprécie cette passion féconde. La petite flamme qui a traversé le temps et l’espace illumine et réchauffe les esprits et les cœurs.
Thierry Gournay
23/8/24 Lille.