Texte retrouvé sur le corps d’un soldat américain au moment du débarquement en 1944
Écoute, mon Dieu !
Ils m’ont dit que tu n’existais pas et comme un sot, je l’ai cru. L’autre soir, du fond d’un trou d’obus, j’ai vu ton ciel…
Du même coup, j’ai vu qu’ils m’avaient dit un mensonge.
Si j’avais pris le temps de regarder les choses que tu as faites,
j’aurais bien vu que ces gens refusaient d’appeler un chat un chat.
Je me demande, Dieu, si tu consentirais à me serrer la main…
Et pourtant, je sens que tu vas comprendre.
C’est curieux qu’il m’ait fallu venir à cette plage infernale
avant de pouvoir contempler ton visage.
Je t’aime terriblement, et ça, je veux que tu le saches.
Il va y avoir un horrible combat.
Qui sait ? Il se peut que j’arrive près de toi dès ce soir même.
Nous n’avons pas été des camarades jusqu’à ce jour
et je me demande, si tu m’attendras à la porte.
Tiens ! voilà que je pleure.
Moi, verser des larmes !
Ah ! si je t’avais connu plus tôt…
Allons, il me faut partir !
C’est drôle, depuis que je t’ai rencontré, je n’ai plus peur de mourir.