Retraite régionale du 16/03/2025 –animée par le frère François Comparat, sur le thème de la Miséricorde

La retraite régionale de la Fraternité franciscaine séculière de l’Est francilien s’est déroulée le 16 mars 2025, au couvent des frères capucins, rue Boissonade à Paris.

Le frère François nous a éclairés sur le fait qu’aujourd’hui, nous n’utilisons plus guère le terme de « miséricorde ». Pourtant, il évoque cette idée concrète d’un amour qui écoute nos souffrances : c’est le cœur de Dieu qui bat à l’unisson de nos cœurs pleins de misères (« miseri » et « cordia »). L’amour passionné de Dieu pour nous trouve une expression particulière dans l’écoute de nos peines.

Le Pape François a mis d’ailleurs tout son pontificat sous le signe de la miséricorde. La bulle d’indiction du jubilé extraordinaire pour la miséricorde de 2025 Misericordiae Vultus avance que
« La miséricorde de Dieu n’est pas une idée abstraite, mais une réalité concrète à travers laquelle Il révèle son amour comme celui d’un père et d’une mère qui se laissent émouvoir au plus profond d’eux-mêmes par leur fils. Il est juste de parler d’un amour « viscéral ». Il vient du cœur comme un sentiment profond, naturel, fait de tendresse et de compassion, d’indulgence et de pardon. »

Dans l’hébreu de l’ancienne alliance, le mot est synonyme d’ « amour » dans ce qu’il a de plus maternel, de plus corporel : c’est l’amour d’une mère qui souffre jusque dans ses entrailles pour son enfant. En nous aimant, Dieu frémit devant nos malheurs. C’est un amour viscéral d’infinie compassion.

A ce titre, dans la nouvelle alliance, Jésus va au-delà de la Loi juive qu’il respecte en montrant son fondement : l’amour profond du Père. Jésus a été condamné parce qu’il pratiquait une grande miséricorde : il a montré le visage d’un Père créateur dont l’obsession est le salut et la souffrance de ses enfants. La parabole du Fils prodigue montre ainsi que nous ne perdons jamais notre condition de fils, quelles que soient nos mauvaises actions. Dieu souffre de nos souffrances.

Comme disciples, nous sommes alors invités à imiter la tendresse de Jésus-Christ et notre Père qui nous pardonne : le pardon est un préalable à la miséricorde, de même que nos œuvres qui vont bien plus loin que la simple charité. Il nous faut aimer l’autre comme le Père l’aime, avec vigueur et inquiétude. Nos actions formeront alors le cadre d’expression de notre amour.

A la fin de cette intervention, nous avons été invités à prendre un temps de silence et de méditation.

Puis, une bonne tablée partagée a permis à tous de se retrouver, de refaire connaissance et de grandir en humanité.

L’après-midi a commencé par un temps de carrefours et d’échanges qui nous a permis de tirer ensuite des perspectives pratiques de l’intervention du frère François : comment la miséricorde permet-elle de changer les choses concrètement et d’aller de l’avant ? Nous avons pu évoquer un bel exemple pour nous qu’est l’action des militants et bénévoles d’associations caritatives qui ne travaillent pas pour les pauvres, mais avec eux, tout comme Jésus faisait avec tous les pauvres et les pécheurs qu’il rencontrait.

Avant de regagner nos maisons, dans la paix et l’assurance d’être profondément aimés par notre Père, nous avons célébré ensemble l’Eucharistie pour toutes les grâces que le Seigneur nous a accordées au cours de cette journée.

Jean et Sophie Alvarez