Ici, commencent un ensemble de chapitres (7-12) où tout se passe à Jérusalem, et le plus souvent au temple. Le ton monte, l’incrédulité se fait menace : plusieurs fois Jésus échappe de justesse à l’arrestation et à la mort (vv. 1.19.25.30.44). C’est déjà l’affrontement décisif.
On constatera la distinction constante entre les attitudes hésitantes et divisées de la foule, et la position très fermement opposée des « juifs ».
Ce chapitre 7 est lié à la « fête des tentes ». Fête primitivement agraire (fête de la récolte), célébrée à l’automne, en septembre-octobre, dès l’époque de la sédentarisation en Canaan. Elle devient une fête de l’Exode et du séjour au désert, d’où le nom de fête des tentes. Elle durait 7 jours et pendant cette période, tous habitaient des cabanes de branchages.
C’est une fête de l’eau qui apporte la fécondité, et une fête de la lumière : une manière de faire mémoire de l’eau miraculeuse sortie du rocher, et de la nuée lumineuse guidant le peuple.
Plan de ce chapitre :
1-10 : Introduction : Jésus discute avec ses frères 11-36 : Jésus discute à Jérusalem avec la foule et les « Juifs » • L’origine de son message (15-18) • Son attitude envers la loi (19-24) • Le mystère de son origine (25-31) • Le mystère de son départ (32-36) 37-39 : Révélation de Jésus sur lui-même : Source d’eau vive 40-52 : Réactions finales de la foule et des « juifs ».
Mais un autre plan peut être défini :
1. Jésus et le Père 6-36 • A quel plan obéit-il ? • De qui tient-il son enseignement ? • D’où vient-il ? • Quelle destination ?
Révélation Théologale (l’enjeu de la controverse : ce monde ci ou le monde divin ?)
2. Jésus et l’Esprit Saint 37-39 Mais cette révélation de Jésus est l’objet d’un malentendu, objet d’incompréhension de la part de la foule et des juifs.
Opposition charnelle (l’enjeu de la controverse est géographique : la Galilée ou la Judée ?)
A noter : • L’inclusion de ce chapitre 7 : « Galilée » au début et à la fin. • L’enjeu géographique est en fait un enjeu de valeur et d’autorité.
Le terme de Moyen-Âge laisse penser que le monde occidental fut plongé dans les ténèbres avant de renaître au XVI°siècle. La vie était alors scandée par la religion et l’on imagine parfois que les esprits étaient étouffés par ce contexte. Or, les débats étaient vifs et les franciscains participaient aux disputationes dont étaient friands les Romains. Guillaume d’Ockham, sans nul doute le Guillaume de Baskerville créé par Umberto Eco dans Le Nom de la rose, s’engagea dans les controverses de son temps. Ses écrits participèrent aux conflits théologiques du XIV°siècle et influencèrent peut-être la pensée de Martin Luther.
Les intellectuels d’alors puisaient une part de leurs réflexions chez les philosophes grecs antiques ou plutôt sur le peu de leurs œuvres parvenu jusqu’à eux. Guillaume bouscula les idées de son temps en considérant que pouvoir temporel et pouvoir spirituel étaient de natures différentes …séparation de l’Eglise et de l’Etat avant l’heure. On trouve là une des causes de l’affrontement avec le pape Jean XXII.
Par ailleurs, il distingue théologie et philosophie et s’interroge sur les universaux c’est-à-dire les concepts universels comme homme, animal, chat, … : sont-ils choses ou seulement mots ? Il y a un chat noir mais le noir existe-t-il ou n’est-ce qu’un mot ? On peut concevoir l’existence du noir « ante rem », avant la chose : le noir n’a besoin d’aucun objet particulier pour être le noir. Il peut être envisagé « in re » : le noir existe bien universellement en tant que noir, mais dans les choses. Enfin, il est possible de considérer que ce n’est qu’à travers l’expérience qu’un sujet peut en percevoir l’universalité « post rem », après la chose donc. Qu’est-ce qui existe le plus ? Le chat qui miaule ? Ou l’idée de chat qui est dans notre esprit qui nous conduit à penser que l’animal en question est un chat? Guillaume estime que les mots ne sont que des signes conventionnels à la signification arbitraire. Sa pensée influença les concepts rationalistes, le « principe de simplicité » Pluralitas non est ponenda sine necessitate (les multiples ne doivent pas être utilisés sans nécessité) Ce qui pourrait signifier « les hypothèses suffisantes les plus simples doivent être préférées ». Ce principe fut appelé le rasoir* d’Ockham ». Controverse scolastique** sur la nature et l’origine des idées générales qui a hanté les intellectuels du Moyen-Âge. Le principe du rasoir d’Ockham consiste à ne pas utiliser de nouvelles hypothèses tant que celles déjà énoncées suffisent afin d’éviter de complexifier le problème. Bref, notre Guillaume montre que les franciscains relevaient le défi de la pensée et n’hésitaient pas à s’engager dans des débats qui n’étaient pas sans danger.
Erik LAMBERT
*Rasoir : Inutile de chercher une explication compliquée, faisant appel à des principes hors du champ de l’expérience (essences des universaux, volonté divine, miracle…), quand une explication simple, à partir de ce que nous connaissons déjà, suffit à rendre compte d’un phénomène qui se manifeste à nos sens. ** Scolastique : Philosophie et théologie enseignées au Moyen-Âge par l’Université.
Les rencontres « Pause et Partage » s’adressent aux parents (homme ou femme) élevant seuls leurs enfants et qui souhaitent prendre du recul, se nourrir spirituellement et échanger avec d’autres personnes dans la même situation. L’idée d’organiser ces rencontres date de quelques années. Un membre de notre fraternité élevant elle-même seule ses enfants, nous a fait part de son besoin de souffler, de se ressourcer sans la présence de ses enfants. L’idée a muri et ces rencontres existent depuis 4 ans.
Ce moment est d’abord un temps de convivialité et de repos. C’est aussi une occasion de rencontres et de paroles libres pouvant apporter un soutien à chacun. Les enfants peuvent y être accueillis et vivre cette journée en jouant ensemble. Souvent les adolescents partagent le repas avec nous et rentrent chez eux l’après-midi. Pour les plus jeunes, des jeux sont mis à leur disposition.
Ces journées se déroulent en 3 temps : • Le temps de l’accueil et du repas partagé ; nous accordons une importance à la préparation de la table, toujours fleurie et décorée. Le repas pris avec adultes et enfants peut faire penser à « un repas en famille ». • Vient ensuite le temps à la chapelle qui offre un temps de silence et de ressourcement. La lecture d’un texte choisi et le partage à son propos peuvent susciter des résonnances et nourrir le cheminement de chacun. La prière permet de déposer sa vie devant le Seigneur. La présence de frère Joseph est importante, son écoute, son discernement permet à chacun de cheminer à son rythme. Depuis une année, de façon spontanée, les enfants nous ont accompagnés à la chapelle, et ce qui est beau, c’est que des adolescents ont pu s’exprimer de façon spontanée. • Après le temps à la chapelle, ceux qui le souhaitent peuvent se retrouver autour d’un goûter. Il s’agit de permettre à qui le veut bien de partager des moments de vie ou des interrogations de façon spontanée, sans s’y sentir obligé . Cette fin de journée n’est pas programmée, car nous gardons à l’esprit que la parole se libère dans des temps non définis.
Avant tout, ces dimanches sont un moment de convivialité, de ressourcement et d’écoute. Ces rencontres n’ont pas pour objectif d’apporter une solution, une réponse aux difficultés de chacun, chaque personne ayant son propre cheminement.
Elisabeth Lejeune de la fraternité St François de Fontenay sous Bois
La conversion est donc un retournement de tout l’être, un changement profond et radical dans sa façon de penser, de se comporter et de vivre…
Au seuil de cette année nouvelle, nous allons exprimer des vœux de toutes sortes, nous allons également prendre de grandes résolutions que nous essaierons de tenir…quelque temps… et que nous finirons par oublier. Mais, dans notre vie de foi, que pourrions-nous souhaiter pour 2020 ?
Il y a peu, nous entendions Jean le Baptiste proclamer : « Convertissez-vous, car le Royaume des Cieux est tout proche. » (Mt 3,2) ; après l’arrestation de Jean, Jésus inaugure son ministère en annonçant la Bonne Nouvelle de Dieu et en déclarant : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » (Mc1,14-15) Alors, pourquoi ne pas émettre le vœu de nous laisser convertir tout au long de cette année…
Que faut-il entendre par “conversion“ ? Le mot grec qui lui correspond est “metanoïa“et il a longtemps été traduit par “repentance“, ce qui signifie se détourner du mal et des idoles et poser des actes de pénitence. Mais le mot “repentance“ à lui seul est quelque peu restrictif et ne rend pas compte de la foi qui est cet élan qui nous pousse à nous tourner vers Dieu. Ce sont ces deux mouvements, ensemble, qui constituent la “conversion“ comme l’écrit Paul aux Thessaloniciens : « Car chacun raconte […] comment vous vous êtes tournés vers Dieu en vous détournant des idoles, pour servir le Dieu vivant et véritable ». (1 Th1,9) Dans le livre des Actes 3,19 on peut lire également : « Repentez-vous donc et convertissez-vous ».
La conversion est donc un retournement de tout l’être, un changement profond et radical dans sa façon de penser, de se comporter et de vivre… Pour autant, il ne faudrait pas imaginer que ce retournement s’accomplit par la seule force de notre volonté. C’est un processus dynamique qui permet à l’homme d’entendre un appel et d’y répondre en s’ouvrant totalement au changement qu’opère en lui la Parole du Christ. Il ne s’agit pas de “se convertir“ mais plutôt de “se laisser convertir“. A l’origine, il y a toujours un appel du Seigneur, à travers un évènement ou une rencontre, et la conversion est liée à notre aptitude à accueillir cet appel et à y répondre, sous l’action de l’Esprit. C’est une grâce qui nous est faite et qui nous met en chemin à la suite du Christ. Comme aux pêcheurs, Pierre et son frère André, Jacques et Jean les fils de Zébédée, comme à Matthieu le collecteur d’impôts, comme au jeune homme riche, Jésus nous dit : « Viens, suis-moi ». De la même façon, il nous demande de quitter tout ce qui nous entrave et nous rend esclaves du péché. « Quiconque suit le Christ, homme parfait, devient lui-même plus homme » (Gaudium et Spes 41,1). Sa Parole nous libère de tout ce qui nous enferme sur nous-mêmes : nos richesses et nos possessions, nos habitudes et nos certitudes, notre égoïsme, nos faiblesses et nos manques d’amour. Elle vient donner sens à notre vie, elle nous donne la Vie. Dans les dernières heures que Jésus partage avec ses disciples, il déclare à Thomas : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père que par moi. » (Jn 14,6)
François d’Assise, lui aussi, l’a expérimenté, puisque le cœur de la vie franciscaine, c’est de : « suivre l’enseignement et les traces de notre Seigneur Jésus-Christ » (1 Reg1,1). Celano raconte qu’à la fin de sa vie, François « était loin de se croire arrivé, mais, tenace dans sa volonté de perpétuel renouvellement dans la sainteté, il gardait toujours l’espoir de commencer. Il voulait même reprendre le service des lépreux et sa vie méprisée de naguère, fuir la compagnie des hommes et se retirer dans la plus profonde solitude pour être débarrassé de tout autre souci et n’avoir plus, entre lui et Dieu, que la seule cloison provisoire de la chair. » C’est pourquoi il disait à ses frères : « Commençons, mes frères, à servir le Seigneur Dieu, car c’est à peine si nous avons jusqu’alors accompli quelque progrès ! » (1 C 103)
Suivre le Christ, mettre nos pas dans les siens chaque jour, accueillir sa Bonne Nouvelle et nous laisser transformer et “retourner“, c’est l’itinéraire de toute une vie, c’est notre vocation franciscaine, comme le souligne le Projet de Vie de la Fraternité Franciscaine Séculière : « Comme “frères et sœurs de la pénitence“, en raison même de leur vocation, animés du dynamisme de l’Évangile, ils conformeront leur façon de penser et d’agir à celle du Christ, par ce changement intérieur radical que l’Évangile appelle “conversion“ ; celle-ci, en raison de la fragilité humaine est à reprendre tous les jours. » (PdV 7)
Alors, sœurs et frères, ne tardons pas…commençons !
Franz et Franziska Jägerstätter vivent avec leurs trois adorables fillettes à l’écart du village de St. Radegund, dans leur ferme à flanc de l’idyllique montagne autrichienne. Ce sont des paysans. Leur existence innocente et paisible est dédiée à la terre, à leur amour aussi charnel que fraternel, et au ciel, tantôt limpide tantôt chargé de pluie nourricière avec, au-delà, le ciel invariant de leur foi chrétienne.
Le destin de cette famille se noue loin de son paradis verdoyant, avec l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie. « Le Christ ou Satan ne peuvent pas être dans le même coeur. Soldat du Christ ou soldat d’Hitler ? On ne peut pas se leurrer. » (Extrait d’une de ses lettres à sa femme). Franz est le seul à voter contre l’Anschluss dans le village tout acquis à la démente et féroce absurdité, le seul à trouver le courage de déclarer le nazisme contraire à la foi chrétienne quand, malgré sa condamnation par Pie XI, les évêques autrichiens s’en tiennent à un silence complaisant.
Le film de Terrence Malick a le mérite de raconter le martyre de Franz auquel sa femme Franziska est associée de manière indissoluble, comme le fut leur amour. Il a également le mérite de poser des questions d’une grande importance et d’une urgence à laquelle notre époque pourrait brutalement nous ramener, que résume cette phrase dite par le personnage de Franz : « Mieux vaut subir l’injustice que la commettre ». Jusqu’où la subir ? Ne faut-il pas également la combattre ? Et comment ? Qu’est-ce que le juste, comment le discerner et s’y conformer ? Aussi respectable que soit l’objection de la foi, est-elle en soi un combat suffisant, efficace ? Justifie-t-elle d’entrainer le malheur des siens ? Et sous cet autre angle, vu des bourreaux et de la foule servile de leurs complices actifs ou soumis : d’où vient ce besoin qu’a l’individu de penser comme les autres avant de penser par lui-même et pourquoi rien ne le rend plus véhément et cruel que de voir son prochain affirmer ne serait-ce qu’un doute, une divergence, avant même une autre conviction ?
Le film ne fait qu’effleurer ces sujets car il y manque un élément essentiel, maltraité ou simplement omis, à rendre compte de son histoire réelle : la nature de la foi de Franz Jägerstätter. Une foi chrétienne, et franciscaine. Si l’on ignore qu’il devint frère du tiers-ordre à l’issue de sa période militaire, on ne peut comprendre ce qui l’anime : à l’image du Christ, l’impossibilité absolue pour lui de commettre l’injustice, l’engagement pour la paix et le bien et l’acceptation complète du destin qui en découle dans un monde dominé par le mal. On pouvait s’attendre à un tel oubli de la part de Malick dont le film The Tree of Life, palme d’or à Cannes en 2011, professe une spiritualité New Age aussi confuse que racoleuse. À la profondeur évangélique, il a préféré un esthétisme de surface — reconnaissons l’excellence de la photographie et du jeu des acteurs —, une théâtralité redondante et répétitive, un lyrisme grandiloquent, une inflation sentimentaliste qui finit par affadir l’émotion et oblitérer le sens et la force de l’engagement de Franz. L’industrie hollywoodienne était-elle à même de rendre justice à la lucidité et au courage exceptionnels de cet homme ordinaire ? Il semble que le conflit de valeurs fût trop radical…
Jusqu’au titre du film qui rappelle le tristement hautain Une Âme simple de Flaubert. Emprunté à Middlemarch de George Eliot, il insiste sur l’héroïsme surprenant des obscurs… Non, monsieur Malick, c’est l’injurier de penser que Franz ait jamais pensé être un héros ; et si vous aviez un peu de sa foi, vous sauriez que sa vie n’avait rien de caché, si ce n’est à votre conception de la gloire. Elle fut au contraire au grand jour, toute de lumière, et honorer cet homme est la seule bonne raison, suffisante, d’aller voir votre film.
Jean Chavot
Ciel-Terre-Homme Fabrice Brunet. Sculptures et peintures Halle Roublot. 95 rue Roublot 94120 Fontenay-sous-Bois
Enraciné dans Fontenay-sous-Bois, Fabrice Brunet est un colosse à visage d’enfant doté de la douceur de ceux qui connaissent leur puissance pour l’éprouver comme un don à cultiver plutôt que comme une possession. C’est peut-être à ce sentiment que l’artiste puise l’inspiration de ses géants de bois, non pas en manière de quelconques autoportraits, mais pour manifester en d’autres formes inventées cette force qu’il sait ne pas lui appartenir et qui le traverse de haut en bas et de bas en haut, comme les arbres qui lui offrent la matière de ses sculptures en échange d’une seconde vie.
L’arbre, c’est l’intercesseur entre terre et ciel vers lesquels racines et feuillage croissent également, les nourrissant à son tour des fruits de sa croissance en oxygène et en humus. Être un homme, c’est, semblent nous dire les géants de Fabrice Brunet, imiter l’arbre pour faire le lien entre ciel et terre et leur restituer ce qu’ils nous donnent. Lui-même se plie à la matière, aux formes que les fibres dessinent, aux accidents, aux cicatrices des troncs et des branches afin d’orienter et de prolonger le mouvement naturel qu’il a su distinguer en eux vers une expression reconnaissable par tous. Il le fait avec une cohérence esthétique qui ne se dément pas d’une oeuvre à l’autre. Sculptée ou peinte, quelle que soit sa dimension, on y retrouve la même recherche de mouvement, la même attention intériorisée au corps. Et cette cohérence est celle de l’artiste lui-même, maître de Taekwondo inspiré par les pensées extrême-orientale et chinoise, le Tao, le Yi-King, comme le rappelle le titre de l’exposition.
Des thèmes reviennent inlassablement, renouvelés par la matière vivante : des orants, mains jointes ou levées, des caryatides et atlantes, des maîtres et des disciples, des personnages assemblés, en attente, en recherche… La nature y est vénérée et transfigurée, les animaux, tigres, éléphants, y représentent l’énergie primitive de la vie plus qu’eux-mêmes tandis que les oiseaux en plein envol semblent là, comme des anges aux ailes nées d’une fourche cassée, pour nous inciter à lever la tête. Le bois, c’est aussi la promesse du feu comme l’évoque l’or dont Patrice Brunet recouvre certaines de ses sculptures. Les quatre éléments sont ainsi conjugués d’une oeuvre à l’autre, constituants de la vie, jusqu’à son renouvellement rappelé par des vanités rassemblées en une sorte d’autel et clairsemées dans l’exposition savamment organisée où l’on suit le fil conducteur secret d’une trace d’enfance.
L’exposition se tient à la Halle Roublot de Fontenay-sous-Bois jusqu’au 22 février 2020. Elle est gratuite, et l’on peut même avoir le bonheur de la visiter en présence de Fabrice Brunet lui-même qui se fera un plaisir de vous accompagner un moment entre ciel et terre.
A la bibliothèque franciscaine des Capucins de Paris
Commentaire du Notre Père : un document inconnu du Poverello ? le jeudi 9 janvier 2020 de 19h30 à 21h30. 32 rue Boissonade 75014, Paris
Le manuscrit de la BNF redécouvert récemment, où l’on avait retrouvé une vie de Saint François, inédite, contient également un Commentaire du Notre Père qui transmet « un écho fidèle et rare de la culture et de la prédication franciscaines primitives » !
Dominique Poirel, médiéviste, directeur de Recherche au CNRS et directeur de l’institut d’Etudes médiévale de l’Institut catholique de Paris, qui a édité et commenté ce texte, nous parlera de cette découverte passionnante…
Pèlerinage en Terre Sainte
« SE CONFORMER AU CHRIST, EN TERRE SAINTE AVEC SAINT FRANÇOIS » Voir le programme et le bulletin d’inscription dans le document téléchargeable : Pèlerinage-Rameaux-2020.pdf
Bénis, Seigneur, cette nouvelle année,
tous ces jours devant nous qui vont passer comme un éclair.
Apprends-nous à les purifier de toute vanité et de toute impatience
pour qu’ils soient remplis tout entiers de ta plénitude.
Bénis ceux qui s’efforcent,
au milieu des guerres et des violences,
de bâtir un monde plus fraternel.
Bénis tous les peuples de la Terre
afin qu’ils soient dans la paix.
Bénis tous ceux qui te reconnaissent comme seul Seigneur,
bénis ton Eglise partagée, divisée, rassemble-la dans l’unité.
Bénis tous ceux qui forment ton peuple.
Bénis, Seigneur, tous ceux que j’aime,
tous ceux que je rencontrerai cette année.
Bénis, Seigneur, toutes mes démarches,
imprègne de prière toute ma vie.
Bénis, Seigneur, cette nouvelle année,
aide-nous à vivre tout au long des jours dans l’allégresse et la sérénité,
la tendresse et la fidélité.
Des épiphanies, il y en a encore aujourd’hui, à côté desquelles nous passons parfois sans les voir
Epiphanie, dévoilement, Dieu se donne à voir ; l’Eglise par cette fête honore son Dieu qui se manifeste dans l’humilité d’une naissance ordinaire, au bord de la route. La simplicité de cet évènement nous rappelle que Dieu a choisi de s’incarner humblement, dans une famille modeste, chez un artisan de Galilée. Il n’a pas choisi un palais de roi, ou la demeure d’une riche famille, il est né sur les routes et toute sa vie il a vécu pauvrement. Cela n’est pas sans rappeler les situations que vivent aujourd’hui les migrants qui fuient les zones de conflit ou les pays de famine. Avec les mages qui représentent les continents connus c’est toute l’humanité qui se prosterne aux pieds de Jésus. François d’Assise a été fasciné par cela, lui qui était né dans une riche famille bourgeoise ; à une époque où l’Eglise s’était installée, embourgeoisée, et avait perdu sa saveur originelle (Mat 5.13 « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? Il ne vaut plus rien : on le jette dehors et il est piétiné par les gens), il lui a rappelé par le choix radical de la pauvreté la nécessité de témoigner de l’évangile par une vie simple et sans prétention. Dans le présent de l’Eglise, chacun de nous porte donc sa part de responsabilité, modeste mais réelle; nos choix de vie, les modèles qui nous inspirent, bref nos idoles, celles que nous construisons plus ou moins consciemment, celles que la société nous propose, peuvent nous faire perdre l’intuition initiale, la nécessaire simplicité des origines et la proximité avec les pauvres. Et moi je m’interroge : quelle est ma part dans la crise actuelle de l’Eglise ? Quel regard je porte sur la société, les gilets jaunes et sur les grèves et manifestations au sujet de la réforme des retraites ? Aujourd’hui, le pape François, qui tente avec beaucoup de conviction de redonner sa saveur spirituelle à ce Corps du Christ, se heurte à bien des résistances au sommet de l’institution, alors que le peuple a reconnu en lui un pasteur qui prend soin de ses brebis. Durant l’avent, il a mis en lumière la crèche que François a eu l’intuition de faire revivre chaque année dans nos cœurs et sous nos yeux pour nous rappeler cet évènement extraordinaire : Dieu s’est fait homme, il a visité son peuple, et il est né dans une étable. Des épiphanies, il y en a encore aujourd’hui, à côté desquelles nous passons parfois sans les voir, mais lorsque nos yeux s’ouvrent, nous sommes témoins de naissances ou de retour à la vie, qui manifestent la présence de Dieu.