Prions en confinement Semaine_3

« Père très Saint, avec Saint François d’Assise nous te supplions.
Au nom de Jésus-Christ donne-nous ton Esprit.
Répands-Le sur tous les hommes, toutes les femmes, et tous les enfants,
Sur la Création toute entière.
Qu’Il chasse la pandémie et restaure les corps et les cœurs.
Nous te le demandons à Toi qui vis pour les siècles des siècles.
»

Prière composée par fr Michel Laloux, ministre provincial, en cette période de pandémie.

Cette réflexion se fera, sœurs et frères, tout en continuant l’appel à la prière.

Christ est ressuscité, Il est vraiment ressuscité, Alléluia !

Continuons notre réflexion en regardant cette semaine du côté de l’émerveillement.

« Franciscain(e)s, nous pouvons aussi nous émerveiller de toutes les initiatives prises ici où là pour venir en aide aux plus démunis dans cette période qui les frappe de plein fouet. Nous émerveiller pour nos concitoyens qui ont compris le message et respectent les consignes officielles (ils sont très majoritaires). Nous émerveiller surtout de l’incroyable dévouement des membres du personnel soignant, allant jusqu’au bout de leurs forces pour endiguer l’épidémie et guérir ceux qui peuvent l’être ». (Michel Sauquet – édito)

Je commence en disant que, contrairement à ce qu’on croit, l’émerveillement ne va pas de soi. Et je précise : la capacité d’émerveillement devant un monument, une nature, une personne, s’étiole au fur et à mesure que je la / le vois, que je la / le rencontre pour disparaître avec le temps.

Un touriste qui arrive à Paris pour la première fois et s’arrête devant l’obélisque de la place de la concorde est en admiration devant ce monument, il s’émerveille devant la précision de ce travail d’orfèvre que représente ce gigantesque bloc de pierre. Mais le Parisien qui passe devant quotidiennement ne lui prête même pas un regard. Le danger de l’habitude.

D’ordinaire, il nous est plus facile de nous émerveiller de la nature que de notre sœur ou frère en humanité que nous croisons quotidiennement. Je dirai même, d’une façon générale, cela ne nous vient même pas à l’esprit. Il faut des situations particulières,

Et voilà que ce temps de confinement nous invite à garder l’esprit vif et poser un autre regard, un regard neuf, sur celles et ceux qui nous entourent, comme l’écrit Michel Sauquet,

S’émerveiller implique des conditions :

La première, c’est échapper à l’habitude, c’est, pour utiliser un langage qui nous est commun, retrouver « l’esprit d’enfance ». Savoir regarder les personnes et les choses comme si c’était la première fois, une découverte.

Découvrir, et c’est la deuxième condition, c’est accepter d’être surpris. Accepter de ne pas savoir ou peu. Aristote disait : « la philosophie est fille de l’étonnement » in Métaphysique.

Découvrir c’est accepter d’être initié. Bien sûr, je peux le faire seul ; mais je peux aussi laisser mon frère, ma sœur, mon épouse, mon époux, mon enfant m’initier à cette relation unique avec elle, avec lui. N’oublions jamais que chacun d’entre nous a un jardin secret inviolable. Et je ne peux y accéder, tant que soit peu, que si l’autre m’y introduit, et donc m’y initie.

Enfin, pour pouvoir s’émerveiller, il faut savoir exorciser sa peur. La peur de ne pas pouvoir maîtriser les événements, les choses, et peut-être aussi, consciemment ou inconsciemment, l’autre. Autrement dit, la peur de l’inconnu, de l’inédit. Autrement dit, apprendre à faire confiance.

Frère Joseph (assistant régional)