1. Un contexte agité, …
Entre 1800 et 1850, l’Europe, voire une partie du monde, s’engagèrent dans de profondes mutations. Cette évolution fut économique, sociale et politique. Les pays les plus avancés du continent, s’ouvrirent aux spectaculaires changements nés de l’ère industrielle et de l’émergence des aspirations nationales. La Révolution et l’Empire avaient bouleversé un ordre multiséculaire que les puissances réunies au Congrès de Vienne de l’automne 1814 au printemps 1815 décidèrent de rétablir. Il s’agissait d’un retour à l’Ancien Régime et à ses valeurs en établissant une Sainte-Alliance sous protection divine, destinée à éviter l’épidémie des principes de 1789. Pourtant, les élites intellectuelles, les artistes ; tous les romantiques,[1] s’enflammèrent et n’hésitèrent pas à prendre les armes pour propager les ferments d’un monde nouveau. Le succès fut au rendez-vous en Grèce et en Belgique mais connut des fins tragiques dans bien d’autres lieux. Le printemps des peuples de 1848 encouragé par les trois jours de février, ceux qui virent, la monarchie orléaniste s’effondrer et le trône de Louis-Philippe 1er brûler[2] au pied de la colonne de juillet. Un véritable bouillonnement agita l’Europe entre révolutions et réactions. Les mouvements de 1848 concentrèrent les revendications : désir de Constitution garantissant les libertés fondamentales, aspiration à l’indépendance ou à l’unité nationale. Jusqu’en juin 1848, les révolutionnaires semblèrent obtenir ce qu’ils escomptaient en faisant ployer l’ordre établi en 1815. Toutefois, l’été 1848 mit fin à leurs illusions et les monarchies rétablirent la situation qui prévalait lors du Congrès de Vienne.
C’est durant ce siècle éminemment révolutionnaire que Giovanni Maria Mastai Ferretti devint Pape sous le nom de Pie IX. Ce pontificat, long de 32 ans fut le plus long et l’un des plus tourmentés de l’Histoire de l’Église. Franciscain, Pie IX fut confronté à tous les soubresauts d’un siècle qui en fut fertile. Face à ces défis, il commença par offrir une image d’ouverture à la modernité…
ÉRIK LAMBERT
[1] Lord Byron fut l’un des martyrs de la cause. « Lord Byron est mort à Missolonghi, le 19 avril, après 10 jours de maladie. Une inflammation de poitrine est la cause de cet événement. », in Le Drapeau blanc, 18 mai 1824.
[2] https://www.parismuseescollections.paris.fr/fr/musee-carnavalet/oeuvres/embrasement-du-trone-de-louis-philippe-place-de-la-bastille-le-24-fevrier#infos-principales