Le « Logos » (le Verbe) = la Parole + la Sagesse
➡️ ‘Logos’, dans le grec de l’époque de Jean, veut dire : parole, pensée, raison, intelligence.
Mais Jean trouve dans ce mot de quoi synthétiser 2 notions capitales de l’AT, à savoir celle de la parole et celle de la sagesse, qui tendent parfois à être personnifiées :
La parole de Dieu est performative, c’est à dire qu’elle accomplie ce qu’elle énonce : « Dieu dit… et cela fut ». Cela ne concerne pas uniquement la création, mais toute l’histoire du salut. Et l’on voit cette « parole-action », personnifiée poétiquement par Isaïe en 55, 11, et suivant le même parallélisme inversé que celui du Verbe dans le Prologue : « Comme la pluie et la neige descendent des cieux et n’y remontent pas sans avoir arrosé la terre et l’avoir fécondé, de même la Parole qui sort de ma bouche ne revient pas vers moi sans résultat, sans avoir fait ce que je voulais et réussi sa mission. »
Or, si Moïse et les prophètes disent toujours « Parole de YHWH ! » comme n’étant pas la leur, Jésus, lui, apparaît comme la parole même de Dieu (« Aucun homme n’a parlé comme lui » 7, 46).
Pour Jean, une telle puissance de la parole, une telle efficacité dans la création et la rédemption ne pouvaient être personnifiées que dans le Christ.
➡️ La Sagesse dans la Bible, c’est l’intelligence et l’amour. Dès que Dieu réalise, c’est beau.
Quand Dieu opère la création, il fait une œuvre de « sagesse » (à la fois de génie, de beauté, d’ordonnance, d’intelligence… et à la fois source d’illumination pour tout homme, car tout homme peut déchiffrer dans la Création, la signature du Créateur).
Et quand Dieu déclenche l’histoire du salut qui aboutit à la Rédemption, sa « sagesse » révèle son côté amour. Car cette sagesse salvifique est essentiellement bienfaitrice : elle est « arbre de vie » (la Loi), providence qui dirige l’histoire, distributrice de tous les biens (vie et bonheur, sécurité, grâce et gloire, richesse et justice, intimité avec Dieu).
Or, comme précédemment pour la ‘Parole’, on voit la Sagesse personnifiée poétiquement elle aussi en Pr. 8, 22-31 et par Ben Sira (24, 2-29) : descendant d’auprès de Dieu et « plantant sa tente » chez les hommes, exactement comme le Verbe dans le prologue.
On comprend que, pour Jean, seul le Christ pouvait personnifier réellement cette Sagesse, faite de tant de beauté et de bonté.
Fr Joseph