Soirée de présentation du dernier livre de Michel Sauquet

Trésors de la spiritualité franciscaine aux XXè et XXIè siècles

Une table ronde de lancement du dernier livre de Michel Sauquet, Trésors de la spiritualité franciscaine aux XXè et XXIè siècles s’est tenue au couvent Saint-François de Paris 14è le mercredi 6 décembre 2023.

Autour de Michel Sauquet, elle a rassemblé Gaëlle de la Brosse (éditrice éd. Salvator), Pierre Moracchini (historien et directeur de l’école franciscaine de Paris), Fr. Luc Mathieu o.f.m. (bibliothèque franciscaine), Catherine Delmas-Goyon o.f.s (vice-ministre de la fraternité franciscaine séculière), Fr. Sylvain Besson o.f.m.cap., Brigitte Foch (présidente de l’association Chemins d’Assise), ainsi qu’une centaine d’auditeurs.

Cette table-ronde a permis à chacun de se demander en quoi Saint François est un phare pour notre époque.

Saint François a profondément marqué les personnes de son vivant et celles qui ont suivi sa mort jusqu’à nous, que ce soit dans un contexte proprement religieux ou dans un contexte simplement culturel (Fr. Luc Mathieu o.f.m.). D’ailleurs l’ouvrage de Michel Sauquet offre un florilège de textes de ces différents auteurs issus de contextes de vie et de pensée très différents, voire éloignés, et classés selon huit grandes thématiques typiquement franciscaines que le lecteur peut picorer ici ou là selon ses envies.

Ainsi, on trouve dans cette anthologie des expressions et des élans typiques de Saint François avec par exemple Padre Pio : « Reste avec moi Seigneur, parce que si pauvre que soit mon âme, elle souhaite être pour toi un nid d’amour. » Mais on y trouve aussi le poète Antonin Artaud qui a écrit un poème sur Saint François : « Je suis celui qui peut dissoudre l’épouvante / D’être un homme et de s’en aller parmi les morts / Car mon corps n’est-il pas la merveilleuse cendre / Dont la terre est la voix par où parle la mort.« 

L’influence de Saint François est réelle chez nos contemporains. Les publications sur lui sont de plus en plus nombreuses depuis la fin du XIXè siècle. Mais il demeure insaisissable comme l’a rappelé Catherine Delmas-Goyon. Sa volonté de prendre l’Evangile sans glose le rend à la fois totalement présent au monde mais aussi échappant à toute doctrine humaine, tout comme Jésus dans l’Evangile qui passe au milieu des docteurs et des pharisiens sans qu’ils puissent le saisir (cf. Luc 4, 30). Il touchera ainsi les jeunes comme l’a évoqué Fr. Sylvain o.f.m.cap. Il touchera aussi les moins jeunes, tel un texte de Michel Hubaut lu par François-Xavier Durye : « D’une vieillesse qui sait encore écouter, fais-moi la grâce Seigneur« .

Saint François permet d’être rencontré dans les actes. On le rencontre en cheminant « sur le chemin de Vézelay à Compostelle qu’on commence comme randonneur et qu’on termine comme pèlerin« . On le rencontre aussi au contact des pauvres, qui ne sont plus alors regardés comme les pauvres rêvés et imaginés par les décideurs de la société, mais comme ce qu’ils sont réellement, avec leur vrais visages comme l’évoque le poète Christian Bobin. On rencontre aussi Saint François dans l’amitié (Pierre Moracchini).

François-Xavier Durye a lu avec souffle et inspiration quelques textes des auteurs cités ; Grégory Turpin, accompagné de sa guitare, a chanté les merveilles de la création si chères à Saint François.

« Seigneur, fais de moi un instrument de paix » ont entonné avec lui les personnes présentes à cette soirée fraternelle.

Jean Alvarez