Dimanche 17 mars, les fraternités de notre Région se sont retrouvées chez nos frères Capucins de Paris pour une journée de retraite animée par le frère Miki Kasongo, Franciscain de Paris. Le thème était : « Centrer sa vie sur Dieu », en lien avec le huitième centenaire de la promulgation de la Règle des frères mineurs, et particulièrement les articles 4 et 5 du Projet de Vie des fraternités franciscaines séculières.
L’intervention du frère Miki était articulée autour de 5 verbes : vivre, suivre, lire, découvrir et être transformé.
Son exposé a été suivi par un temps personnel de prière et de réflexion.
L’après-midi s’est déroulée sous forme de carrefours en petits groupes autour du thème suivant : « Comment vivons-nous les sacrements de l’eucharistie et de la réconciliation ? », puis d’un échange à partir des questions ayant émergé des différents carrefours.
La journée s’est achevée par la célébration eucharistique.
L’intervention du frère Miki, ainsi que le temps personnel et les partages en groupe ont été très appréciés de tous…
Nous avons souhaité rencontrer les Sœurs Franciscaines Missionnaires de Marie (FMM) présentes dans notre Région, à Clichy-sous-Bois. Originaires de Pologne, de Corée, de Croatie, de Chine et de Madagascar, les sœurs Jolanta, Jeanne, Ana, Marie et Julienne constituent une vraie communauté internationale, que sœur Andréa, du Burkina Faso, est venue rejoindre depuis peu. Il y a quelques mois, à la demande de leur évêque, elles se sont installées au-dessus de l’église Jean XXIII, nouvellement construite, pour redonner vie et dynamisme au sanctuaire Notre-Dame-des-Anges, haut lieu de dévotion mariale. Elles ont accepté de répondre pour nous à ces 3 questions : • Sœurs Franciscaines Missionnaires de Marie…Quelle est la spécificité de votre vocation franciscaine ? • Pouvez-vous nous parler de votre nouvelle implantation et de la mission qui s’y rattache ? • Comment parvenez-vous à concilier vie communautaire et vie de travail ?
Pouvez-vous nous parler de votre nouvelle implantation et de la mission qui s’y rattache ?
Sœur Jolanta : C’est un appel du diocèse : l’évêque a choisi avec son conseil de développer le sanctuaire, avec le projet de la construction de cette église Jean XXIII – au service du sanctuaire Notre-Dame-des-Anges – et d’emblée a été prévu un logement pour une communauté religieuse. Le désir de l’évêque était de rendre ce lieu vivant, ouvert presque continuellement, et d’y développer l’accueil pour permettre à plus de personnes de participer à un pèlerinage. La chapelle étant toute petite, il n’était pas possible de recevoir des groupes. Nous avons donc répondu à cet appel. Il nous a été demandé de veiller à l’accueil et de partager notre prière. Ainsi, nous prions à l’église et les gens peuvent venir se joindre à nous. Nous avons commencé par les vêpres et l’adoration, le soir, car nous gardons chacune nos engagements dans la journée. C’est la 1ère année, nous construisons et découvrons cette mission au fur et à mesure. L’objectif, c’est aussi que tout ne repose pas sur nous, mais que d’autres personnes constituent des équipes d’accueil, avec des permanences, pour garder ce lieu ouvert le plus possible.
Sœur Ana : Pour moi, au début, il était difficile d’imaginer une communauté sans chapelle. Dans toutes nos implantations, même en HLM, il y a toujours une chapelle ; pas ici, justement parce que l’évêque voulait qu’on prie avec les gens et que ce soit dans l’église. Maintenant, je réalise que notre communauté a une « grande chapelle » qui est ouverte à tout le monde. Après quelques mois, on commence à s’approprier cette mission et on comprend mieux la vision de l’évêque d’une vie religieuse ouverte sur le monde. D’ailleurs, l’église est entièrement vitrée…
Sœur Jeanne : Je suis arrivée à Clichy-sous-Bois il y a 5 mois seulement, mais j’ai l’impression que les gens viennent ici pour prier, pour visiter le sanctuaire ou pour partager leurs difficultés. C’est compliqué pour moi et je me rends compte de mes limites : sur le plan de mes connaissances théologiques, de la langue – je ne suis en France que depuis 3 ans – et de la culture française ; mais cela m’a permis d’expérimenter la puissance de Dieu…Le plus important, ce n’est pas d’apporter une solution, c’est d’être avec ces personnes. Nous avons un modèle : la Vierge Marie au pied de la Croix Elle est restée aux côtés de Jésus, elle n’a rien fait, elle portait la Croix avec lui. Visiblement, on ne fait rien, mais c’est notre présence, notre soutien qui comptent.
Sœur Marie : C’est d’abord la disponibilité. Se rendre disponible aux autres. Cela demande une grande adaptation, aussi, parce qu’il faut pouvoir laisser ce que je suis en train de faire pour accueillir les autres. Par exemple si je suis occupée à faire la cuisine et que quelqu’un sonne, je descends. Les gens viennent ici pour découvrir le sanctuaire, pour prier ; ils sentent une présence qui les touche.
Sœur Julienne : Si je fais le lien entre notre vocation franciscaine et la fraternité universelle, je me dis : « Rien ne se fait par hasard avec le Seigneur ». Vivant dans ce sanctuaire, nous répondons aux différents aspects de notre charisme : Franciscaines, Missionnaires / universelles et Mariales, dans le sens où, ici, nous rencontrons le monde entier à travers des personnes de différentes cultures et religions. Elles trouvent toutes leur place dans ce sanctuaire marial ; elles le visitent, elles prient, pour certaines, avec nous à l’Adoration et aux Vêpres, elles demandent de l’eau de la source…. L’évêque de Saint-Denis, Mgr. Pascal Delannoy, nous a envoyées pour une mission d’accueil et d’écoute de ceux qui viennent en ce sanctuaire Notre-Dame-des-Anges. Nous n’avons sûrement pas de solutions adaptées aux attentes de toutes ces personnes ; en revanche, nous pouvons prendre le temps de les écouter, d’être avec elles. Notre mission ne s’arrête pas seulement aux chrétiens, elle est ouverte à tous. Elle se traduit par notre présence, par l’accueil fraternel, la disponibilité, l’ouverture ; j’y vois l’esprit de François qui allait à la rencontre du Seigneur à travers tous ceux qui venaient à lui.
Comment parvenez-vous à concilier vie communautaire et vie de travail ?
Sœur Jeanne : Nous avons d’abord reçu de l’Institut la vie communautaire, et elle est à peu près la même dans toutes les communautés. Quelques semaines après mon arrivée, le curé a fait savoir qu’il y avait besoin d’une sacristine, j‘ai accepté. Jolanta, notre responsable, m’a questionnée sur mes centres d’intérêt ; je voulais visiter les malades à l’hôpital ou à domicile. C’est devenu ma mission. On m’a fait d’autres demandes mais ça nécessite de discerner et de discerner avec la communauté car ce n’est pas ma mission, mais celle de la communauté. L’équilibre entre les deux vies n’est pas difficile, il faut pouvoir réfléchir et décider avec les sœurs, nous devons faire des choix ensemble.
Sœur Ana : Dès le début, notre fondatrice a voulu que nous vivions du travail de nos mains. Pour moi, c’est très important. Chacune a un mi-temps et ce n’est pas toujours facile de concilier vie religieuse et vie de travail à l’extérieur. Je travaille dans la Pastorale des jeunes. Au moment des vacances scolaires, je n’ai pratiquement rien à faire ; quand il y a des temps forts – la confirmation, les camps d’été… – là c’est plus compliqué. Il faut toujours chercher cet équilibre, et ce n’est pas évident. Mais ce que j’apprécie beaucoup c’est que je sens que la communauté me porte. Parfois je suis en vacances et je pense à mes sœurs qui travaillent, alors je fais la cuisine, le ménage…Mais quand je suis surchargée et que j’ai mille choses à faire, c’est la communauté qui me porte dans la recherche de cet équilibre. Et je trouve ce partage entre vie communautaire et vie de travail très sain pour notre vie spirituelle.
Sœur Marie : C’est la communauté qui m’envoie en mission. Pour trouver un équilibre, il y a un discernement communautaire. J’ai été envoyée dans une école où je travaille comme animatrice périscolaire. Les gens ont découvert petit à petit que j’étais catholique, ensuite ils ont découvert que j’étais religieuse. Quand je rentre, nous pouvons partager, avec les sœurs, sur nos rencontres, nos activités, et ce partage fait partie de notre vie fraternelle. Pour la prière, nous avons chacune notre temps d’oraison, il y a aussi les laudes, l’adoration et les vêpres. Pour les laudes, nous prions ensemble, en communion. Par conséquent, si je suis absente, je suis en communion, je suis portée par la communauté. J’ai des journées parfois très chargées et quelques fois, je me demande pourquoi je n’ai pas choisi un autre métier, mais nous partageons la pauvreté et la précarité de ceux qui nous entourent. Nous sommes solidaires de ces gens, et en même temps nous sommes privilégiées…
Sœur Jolanta : Moi, je dirais que c’est un combat de tous les jours. Il y a tout d’abord ce premier discernement : le choix d’un engagement, le choix d’un travail qui soit compatible avec la vie communautaire, la vie de prière. Ensuite, chaque jour, il y a un choix entre les obligations, les imprévus et la vie communautaire. Dans mon travail, je suis soumise à des contraintes, par exemple des horaires que je ne peux pas changer. Mais, après, il y a tous les jours des rendez-vous, des rencontres, et là je choisis de les prolonger ou d’arriver à l’heure pour la prière, pour le repas avec la communauté. C’est à ce niveau qu’il y a un combat quotidien. Ce n’est jamais acquis, tous les jours il faut s’adapter. Comme le dit Saint François : « Jusqu’à présent, nous n’avons rien fait, commençons !» C’est là aussi que la communauté joue son rôle : nous avons des temps de rencontres, des temps de bilan, de relecture, des temps où nous pouvons nous interpeler les unes les autres pour nous réajuster dans notre façon de vivre ensemble, nous rappeler nos priorités, nos engagements et continuer, et …recommencer…
Sœur Julienne : Nos constitutions, tout comme l’Évangile, nous donnent des orientations et nous essayons de les mettre en pratique. Le projet communautaire définit notre vie en communauté et nos engagements à l’extérieur. La relecture de ce projet nous permet d’ajuster ce qui peut être obstacle à la vie de prière et à la vie communautaire. Nos constitutions nous aident à réfléchir sur nos engagements extérieurs et François nous rappelle « que le travail ne doit pas éteindre en nous l’esprit d’oraison ». La vie communautaire ne doit pas être entravée par les missions extérieures. En tant qu’aumônière à l’hôpital, avec les temps de transport et les horaires qui peuvent changer, c’est parfois compliqué, mais j’essaie de garder cet équilibre. Et en communauté, nous nous portons mutuellement.
Propos recueillis par Pascale Clamens-Zalay, le 21 janvier 2024
En 1930, Henri choisit donc l’ordre le plus pauvre, devenant novice au couvent des Capucins. Cette vocation naquit sans doute à Pâques 1927, de retour d’un pèlerinage à Rome, lorsqu’il éprouva, en priant à Assise, une exaltation « indescriptible », qu’il ne s’expliqua pas. L’illumination survint peu après, au cours d’une convalescence, à la lecture d’un gros ouvrage sur saint François d’Assise. Ce choix ne ravit pas ses parents qui l’auraient préféré jésuite mais ils acceptèrent sa décision. Il renonça à sa part d’héritage au profit d’œuvres de charité, une démarche qui ne fut guère appréciée par d’autres membres de la famille. À partir du 21 novembre 1931, à l’âge de 19 ans, il commença son noviciat au couvent de Notre-Dame-de-Bon-Secours de Saint-Etienne et son scolasticat sous le nom de frère Philippe à Crest à partir de 1932, couvent de Crest qui avait été racheté en 1922, à la fin de la grande guerre[1], par des bienfaiteurs et des capucins. Il prononça ses vœux le 3 janvier 1937, demeura 7 ans dans la Drôme mais sa santé fragile l’obligea à quitter la vie monastique. Il avait fallu toute la persuasion de son directeur pour qu’au bout de sept ans, il se résignât à quitter la vie monastique, sous peine d’y laisser sa santé. Mais, il répéta souvent : « si je n’avais pas eu ce désert de vie, de renoncement permanent dans l’Amour, dans la perception de l’Adorable, je n’aurais pas pu traverser ma vie ultérieure sans être brisé ». Toutefois, ces années de solitude et de prières dans des conditions de vie austères forgèrent son tempérament. Il fut ordonné prêtre le 24 août 1938 dans la chapelle du collège jésuite de Lyon. Monseigneur Alexandre Caillot, l’évêque de Grenoble, sensible aux questions sociales et soutien solide des militants de l’Action catholique[2], l’accueillit et le nomma vicaire de la basilique Saint-Joseph. En septembre 1939, il fut mobilisé comme sous-officier en Alsace. Il fut hospitalisé de fin janvier à mi-juillet 1940 pour une pleurésie et démobilisé le 31 août 1940. Son évêque le nomma en septembre aumônier de l’hôpital de La Mure, prêtre chargé d’instruction religieuse à l’orphelinat de l’Assistance Publique de La Côte-Saint-André en charge d’un orphelinat (janvier 1942), vicaire de la cathédrale de Grenoble (15 juillet 1942 – fin 1943) et enfin le gouvernement provisoire de la République française aumônier de la Marine de mi-1944 à fin 1945. Sa vie bascula le 18 juillet 1942 lorsqu’il cacha deux juifs rescapés d’une rafle, qui se présentèrent à lui, et qu’il fit passer en Suisse avec des faux papiers qu’il contribua à imprimer. Il organisa des filières de passage dans les Alpes, créa un laboratoire de fausses pièces d’identité à son domicile, et accueillit ceux qui étaient pourchassés. En 1943, il organisa le passage dans la Confédération de Jacques de Gaulle, frère du général, afin qu’il échappât à la Gestapo. Tétraplégique, il fut porté à travers les barbelés par l’abbé Grouès avec la complicité des douaniers français. Alimenté par le STO[3], les maquis prirent de l’ampleur et Henri contribua à installer ceux du Vercors et de Chartreuse. En avril, il créa, à leur intention, un bulletin d’informations, L’Union patriotique indépendante. Il avait dès lors besoin d’une secrétaire et rencontra ainsi Lucie Coutaz, qui devint sa fidèle collaboratrice pour 39 ans, l’accompagna dans tous ses combats et fonda avec lui Emmaüs. Dans ce contexte de guerre, il choisit plusieurs pseudonymes afin d’échapper à la police de Vichy et à la Gestapo finissant par adopter pour toujours celui de « l’abbé Pierre ». Ironie du sort, lui qui était de santé fragile fut sauvé par la …diphtérie durant l’été 1943, quand il fut transporté en clinique, peu avant que la Gestapo ne fît irruption dans son presbytère, à Grenoble. L’ancienne capitale du Dauphiné fut la plaque tournante de son activisme de l’ombre. Début 1944, l’abbé Pierre était recherché à Grenoble et à Lyon. Il poursuivit son action à Paris, où il ne tarda pas à être recherché également. Au mois de mai, il accompagnait un camarade résistant qui venait d’échapper à la Gestapo avec pour objectif de lui faire traverser la frontière vers l’Espagne. Alors que l’abbé Pierre était seul en repérage dans le Pays basque, il fut arrêté à Cambo-les-Bains, dans les Pyrénées-Atlantiques par la Gestapo. Il parvint à s’évader et, sa situation devenue intenable, les chefs locaux de la Résistance le firent passer en Espagne. Il rejoignit l’ambassade officieuse de la France Libre à Madrid et, de là, s’envola pour Alger à la rencontre du général De Gaulle en mai 1944. La mort qui l’appelait depuis son enfance « Dès l’âge de 8 ans, j’ai vécu dans l’impatience de la mort[4]« , confiait-il, se préparant avec ferveur à une proche « rencontre avec l’Amour absolu »« Notre sœur la mort », comme il la désignait à la suite de Saint-François d’Assise, une « sœur » qui l’avait oublié. Avant cette ultime rencontre, il lui restait soixante-deux ans pour devenir une personnalité nationale connue de tous.
Érik Lambert.
[1] Les capucins s’installèrent sur les lieux en 1609. À l’instar de ce qui se passa pour les bâtiments de Paris, la communauté fut chassée lors de la Révolution française, le couvent confisqué par la ville en 1791 qui le vendit comme bien national. Après l’avoir récupéré, les frères furent expulsés à nouveau lors du conflit afférent à la loi de séparation des Églises et de l’État. Pauvreté et humilité sont les vertus cardinales de ces premiers « franciscains » qui se qualifient eux-mêmes de « frères mineurs » – c’est-à-dire « tout petits » –, afin de se mettre au niveau des plus démunis. Ce choix s’exprime dans leur habit, fait d’une tunique de bure non teinte avec une simple corde en guise de ceinture (d’où leur nom, en France, de « cordeliers »). Pour mémoire, le 27 avril 1790, Danton fonda dans l’ancien couvent des Cordeliers, à Paris, la « Société des amis des Droits de l’Homme et du citoyen », plus connue sous le nom de Club des Cordeliers. Avant d’abriter un club, l’église avait donné son nom à l’un des soixante districts parisiens créés en avril 1789. Le district des Cordeliers, correspondant à peu près au quartier de l’actuel Odéon, était habité par de nombreux journalistes et intellectuels patriotes. Camille Desmoulins lança en décembre 1793, avec le soutien de Danton, son journal Le Vieux Cordelier, l’adjectif « vieux » manifesta l’offensive des « indulgents » qui formaient « l’aile droite » des Jacobins contre l’extrémisme des Cordeliers (aile gauche). Desmoulins y dénonça la Terreur et réclama la création d’un « comité de clémence ». [2] Toutefois, sous l’occupation, il fut parmi les évêques les plus pétainistes mais il échappa à l’épuration. [3] Le 16 février 1943, une loi de l’État français institue le Service Obligatoire du Travail, rebaptisé très vite Service du Travail Obligatoire (STO) en raison des moqueries suscitées par ses initiales. Dès le début de l’Occupation allemande, des Français se sont portés volontaires pour aller travailler en Allemagne dans les fermes ou les usines d’armement, en échange d’une bonne rémunération. On en a compté au total 240 000, dont 70 000 femmes. Mais ces travailleurs volontaires ne suffisant pas à colmater les manques de main-d’œuvre occasionnés par la mobilisation, Fritz Sauckel, responsable de l’emploi dans le IIIe Reich hitlérien, pressa le gouvernement de Vichy de lui fournir 350 000 travailleurs qualifiés supplémentaires. Le 22 juin 1942, Pierre Laval mit donc en place la « Relève », promettant qu’au départ de trois travailleurs répondrait la libération d’un prisonnier français. L’opération se solda par un fiasco. Le chef du gouvernement français se résolut alors à organiser le STO. C’est le seul exemple d’un gouvernement européen qui ait livré ses travailleurs à l’Allemagne. La loi cible dans un premier temps les jeunes hommes de 21 à 23 ans. Ils sont tenus de s’engager pour une période de deux ans et sont logés sur place dans des camps. Leur travail s’effectue soit en Allemagne même soit en France. En 1944, l’Allemagne se faisant plus exigeante, le gouvernement de Vichy élargit le STO aux femmes sans enfant de 18 à 45 ans et aux hommes de 16 à 60 ans. On comptera jusqu’en juin 1944 un total de 650 000 départs au titre du STO. Mais aussi environ 200 000 réfractaires. Beaucoup de ceux-ci entreront dans la Résistance et prendront le maquis. [4] Lors du décès de son grand-père.
Moi, dit Dieu, tel que je suis, Je t’aime, toi, tel que tu es. Je t’aime personnellement, car tu es unique pour moi et je suis le seul à connaître ton nom nouveau Je t’aime passionnément, avec ce caractère unique qu’est la jalousie divine… jusqu’à donner ma vie pour toi Je t’aime divinement, en toute gratuité et toute éternité… de toujours à toujours Et je ne changerai jamais
Je connais ta misère, les combats et les tribulations de ton âme ; la faiblesse et les infirmités de ton corps ; je sais ta lâcheté, tes péchés, tes défaillances ; je te dis quand même : « Donne-moi ton cœur : aime-moi comme tu es ». Si tu attends d’être un ange pour te livrer à l’amour, tu ne m’aimeras jamais. Même si tu retombes souvent dans ces fautes que tu voudrais ne jamais connaître, même si tu es lâche dans la pratique de la vertu, je ne te permets pas de ne pas m’aimer. Aime-moi comme tu es. A chaque instant et dans quelque position que tu te trouves : dans la ferveur ou dans la sécheresse, dans la fidélité ou dans l’infidélité. Aime-moi tel que tu es. Je veux l’amour de ton cœur indigent ; si pour m’aimer tu attends d’être parfait, tu ne m’aimeras jamais. Ne pourrai-je pas faire de chaque grain de sable un séraphin tout radieux de pureté, de noblesse et d’amour ? Ne pourrai-je pas, d’un seul signe de ma volonté, faire surgir du néant des milliers de saints, mille fois plus parfaits et plus aimants que ceux que j’ai créés ? Ne suis-je pas le tout-puissant ? Et s’il me plaît de laisser pour jamais dans le néant ces êtres merveilleux et de leur préférer ton pauvre amour ! Mon enfant, laisse-moi t’aimer ; je veux ton cœur. Je compte bien te former, mais en attendant, je t’aime comme tu es. Et je souhaite que tu fasses de même ; je désire voir, du fond de ta misère, monter l’amour. J’aime en toi jusqu’à ta faiblesse. J’aime l’amour des pauvres ; je veux que, de l’indigence, s’élève continûment ce cri : « Seigneur, je t’aime ! » C’est le chant de ton cœur qui m’importe. Qu’ai-je besoin de ta science et de tes talents ? Ce ne sont pas des vertus que je te demande, et si je t’en donnais, tu es si faible que bientôt l’amour-propre s’y mêlerait ; ne t’inquiète pas de cela. J’aurai pu te destiner à de grandes choses ; non, tu seras le serviteur inutile ; je te prendrai même le peu que tu as car je t’ai créé pour l’amour. Aime ! L’amour te fera faire tout le reste sans que tu y penses ; ne cherche qu’à remplir le moment présent de ton amour. Aujourd’hui, je me tiens à la porte de ton cœur comme un mendiant moi, le Seigneur des seigneurs. Je frappe et j’attends, hâte-toi de m’ouvrir, n’allègue pas ta misère. Ton indigence, si tu la connaissais pleinement, tu mourrais de douleur. Cela seul qui pourrait me blesser le cœur, ce serait de douter et de manquer de confiance. Je veux que tu penses à moi à chaque heure du jour et de la nuit ; je ne veux pas que tu poses l’action la plus insignifiante pour un motif autre que l’amour. Quand il te faudra souffrir, je te donnerai la force ; tu m’as donné l’amour, je te donnerai d’aimer au-delà de ce que tu as pu rêver. Mais souviens-toi : « Aime-moi, tel que tu es. » N’attends pas d’être un saint pour te livrer à l’Amour, sinon tu n’aimeras jamais.
1) 7, chiffre qui symbolise la totalité. 7 villes autour d’EPHESE. Chaque lettre est bâtie sur le même schéma : une adresse : « A l’ange de l’Eglise de… « Le Christ se présente chaque fois selon l’un des attributs sous lesquels il est apparu au ch. 1. un jugement : il fait l’examen de conscience de ladite église. une exhortation à la conversion ou à la persévérance. une invitation stéréotypée à se mettre à l’écoute de l’Esprit. une promesse de gloire, selon une des images bibliques traditionnelles.
2)- Sur les 7 églises 4 sont coupables (1,3,5,7) et 3 non coupables (2,4,6). Et pourtant Laodicée, la plus semoncée, est aussi celle à qui le Christ réserve la promesse la plus intime : « venir manger avec elle ».
3)- Plus que sur les dangers extérieurs (persécutions), l’auteur insiste sur les dangers intérieurs aux communautés chrétiennes, à savoir l’influence des courants « gnostiques », visés ici sous 3 noms : – les Nicolaïtes, sans doute les tenants d’un certain Nicolas (dont on ignore tout), initiateur du courant ; – les sectateurs de Balaam, sans doute par allusion à l’histoire des Israélites pénétrant en Canaan et attirés à l’idolâtrie par le moyen des filles de Moab, à l’instigation du prophète païen Balaam (Nm 25, 1-3) ; – Jézabel, sans doute une homonyme de la reine païenne épousée par Achab, qui avait déclenché en Israël un courant idolâtrique et licencieux (par prostitution sacrée), épisode raconté en 1 R 16, 31. D’où les pratiques dénoncées par Jean : manger des viandes immolées aux idoles et se livrer à la prostitution (au propre ? au figuré = idolâtrie ?). Pour les gnostiques en effet, seul le « spirituel » dans l’homme compte (l’intérieur, l’intention), le « matériel » n’ayant aucune importance (corps, gestes, besoins physiques, etc.)
Seigneur, je laverai volontiers les pieds de quelqu’un une fois par an, comme notre évêque et le pape. mais tu me fais beaucoup plus peur quand j’entrevois tout ce qu’il y a dans ton appel à t’imiter. Être toujours sur le qui-vive pour aider, toujours prêt. Je te regarde en train d’essuyer les pieds de Pierre et je sais où ça t’a mené, tu n’es pas facile à imiter. Donne-moi envie de servir, même quand je vois où tu m’entraînes.
On pourrait penser que le roman de Laurine Roux est une page de la Guerre d’Espagne[1]. Pourtant, si l’on sent que cet affrontement civil va survenir, il s’agit plutôt de raconter la vie des paysans sans terre dans un pays aux survivances quasi-médiévales. Or, c’était il y a seulement quatre-vingts ans ! Le début du livre est un peu lent, il suit le rythme de la nature, des jours qui s’écoulent, du travail des hommes et des femmes. La dureté de l’existence paysanne travaillant dans les rizières du delta de l’Èbre, le dédain des propriétaires terriens, la toute-puissance des « seigneurs » indignent le lecteur qui se prend à souhaiter que lajacquerie éclate.
L’Espagne d’alors, c’est ce pays rongé par des inégalités sans nom dans lequel s’est épanoui l’anarchisme nourri au syndicalisme révolutionnaire. Le roman rappelle que, si la Guerre d’Espagne[2] est parfois perçue, à la faveur des reportages photographiques, comme un affrontement urbain[3], elle fut aussi celle des campagnes et des expériences qui y ont eu lieu. Ce conflit, antichambre du second conflit mondial, constitua un mythe pour les gauches européennes, particulièrement la gauche française des années 1960 en mal de symboles. C’est sans doute dans ce « climat » qu’a vécu Laurine Roux. Adolescente au seuil des années 90 lorsque les grands-parents racontaient ce que furent les années sombres. Qui n’a pas eu alors dans sa classe des camarades portant des noms espagnols ? Qui n’a pas entendu un professeur d’Histoire évoquer la 9°compagnie, surnommée la « Nueve »[4], première à entrer dans Paris le 24 août 1944 ? Comment ne pas avoir été ému par ce chanteur au visage buriné ayant fui l’Espagne, pleurant un certain 10 mai 1981 et entonnant un chant anarchiste de la Révolution espagnole[5], comme s’il voyait là une victoire des vaincus ?
Dans le roman de Laurine Roux, on perçoit la beauté des paysages, on entend le chant des cigales, on respire les effluves méditerranéennes, on endure la chaleur du soleil, on respire les parfums des plats préparés par Pilar. Ce livre émouvant offre aux invisibles l’opportunité d’exister grâce à la plume de l’auteure. L’autre moitié du monde s’exprime au fil de la narration ; souffre, courbe l’échine pour, tel un flot, ne plus accepter l’inacceptable. Les hommes souvent taiseux, les femmes ployant sous le joug des tâches, des humiliations ; l’immuable poids de traditions enracinées dans la terre catalane soulèvent en nous la colère face à l’injustice.
On se prendrait presqu’à pleurer avec Toya, Pilar et Juan prisonniers de la pauvreté, de l’analphabétisme, du poids d’un travail abrutissant et épuisant. On est révulsé par cette société dans laquelle tant sont soumis à l’aristocratie, aux propriétaires terriens, aux grands bourgeois, à l’arméeet à l’Église. Les femmes, opprimées, victimes désignées, dont le corps est objet de toutes les souffrances sont au cœur de la tragédie. La révolte gronde attisée par les intellectuels. Le roman montre aussi les échecs, les limites de mouvements confrontés aux personnalités et aux motivations de chaque individu, au fossé entre les aspirations des uns et des autres, des paysans et des intellectuels. Durant tout le livre, nous suivons Toya de l’enfance à la vieillesse, opprimée mais jamais docile, jamais résignée. Les gens broyés par l’Histoire et la violence sociale ne sont plus que des fantômes disparus. Mais une enfant sauvage, une femme libre, une petite vieille au cœur de son marais, leur demeure fidèle et fait vivre leur mémoire. L’autre moitié du monde n’a finalement pas totalement sombré dans le néant. Nos dirigeants qui oublient ce qui a suscité les révoltes d’antan voire les révolutions, seraient bien avisés de relire l’Histoire ! Les petits surgissent parfois lorsqu’on les ignore ou qu’on les écrase.
Érik Lambert.
[1] La situation d’un pays en développement, avec des conditions de vie déplorables pour près de deux millions de travailleurs agricoles et quatre millions de travailleurs urbains (sur une population totale d’un peu moins de 25 millions d’habitants), était particulièrement difficile et préjudiciable. Les effets négatifs des années de dépression ne pouvaient pas non plus faciliter le jeu de la démocratie. Cela dit, il n’est pas si facile de démontrer que seuls des facteurs structurels et cycliques ont déterminé le cours des événements. La faillite s’explique avant tout à la fois par l’immaturité politique et par la polarisation extrême de la société. La gravité et l’instabilité de la situation internationale n’auraient joué qu’un rôle subsidiaire. La clef de l’explosion finale devrait moins être cherchée dans les déterminismes structurels ou conjoncturels que dans l’incapacité des principaux partis politiques et de leurs leaders à résoudre les problèmes de l’époque. L’Espagne des années trente est un pays fondamentalement rural ou la révolution industrielle mûrit lentement. Elle se caractérise grosso modo par le « latifundisme » oligarchique dans le sud, le « minifundisme » dans le nord et la faiblesse du secteur industriel. Légalisée en 1914, la CNT (Confédération nationale du travail- Confederación Nacional del Trabajo ou CNT) était une organisation anarcho-syndicaliste fondée en 1910 à Barcelone. Elle comptait en 1918 quelque 700000 affiliés en Espagne, dont 430000 dans la seule Catalogne. L’action directe n’était toutefois pas le seul apanage des anarchistes : on dénombra plus de 800 attentats à Barcelone entre 1919 et 1923. [2]https://www.youtube.com/watch?v=jrsrXiJ8VsM [3] Bien sûr, Frank Kapa, Gerda Taro, … https://www.gettyimages.fr/photos/guerre-civile-espagnolehttps://www.arte.tv/fr/videos/116081-000-A/antoni-campana-les-images-meconnues-de-la-guerre-d-espagne/ [4] 160 hommes de la 9e compagnie du régiment du Tchad, rattaché à la fameuse 2e division blindée du général Leclerc, furent les premiers à entrer dans Paris dès le 24 août et, plus tard, à atteindre l’Hôtel de Ville. Particularité, 146 de ces hommes étaient des républicains espagnols. D’où le surnom de « Nueve » – « 9 » en espagnol – donné à cette compagnie. Les républicains espagnols furent donc à la pointe de la libération de la capitale, ce qui explique pourquoi la « Nueve » est maintenant associée à divers lieux de Paris, y compris aux abords de l’Hôtel de Ville où un jardin public porte son nom. Les combattants de cette 9e compagnie, qui avaient fui en Afrique du Nord après la victoire de Franco en 1939, ont rejoint les Forces françaises après le débarquement allié en novembre 1942. Ils participèrent aux combats à partir de décembre 1942 contre l’Afrika Korps en Tunisie. Intégrée à la 2e DB, la compagnie fut placée sous le commandement du Français Raymond Dronne et de l’Espagnol Amado Granell. Composée d’anarchistes, de socialistes, de communistes, etc., la compagnie fut autorisée à arborer les couleurs du drapeau tricolore adopté par la IIe République espagnole. Mieux, les Espagnols donnent à leurs véhicules blindés des noms rappelant la guerre d’Espagne : « Madrid », « Guernica », « Teruel », « Ebro », etc. [5] Lény Escudéro https://www.youtube.com/watch?v=NgQOkPE0rTI . On peut aussi écouter Ou Jean Ferrat https://www.youtube.com/watch?v=YOU89THja5sévoquant Federico Garcia Lorca et Léo Ferré, l’auteur de la magnifique chanson Les anarchistes, https://www.youtube.com/watch?v=HK56WGqNtHc et de celle intitulée L’Espoir, https://www.youtube.com/watch?v=-05DolqP_jA
Il reste encore demain, un film de Paola Cortellesi
« C’è ancora domani » est le titre original d’un film italien (« Il reste encore demain » en français) qui remporta un immense succès dans la péninsule dès sa sortie à l’automne 2023, dé-passant les grosses productions à la surprise générale (c’est-à-dire à la surprise de la critique dévouée à ces dernières) car il était classé dans l’équivalent du cinéma d’essai, et donc promis à une diffusion confidentielle. L’affiche de la promotion française insiste lourdement sur ses cinq millions de spectateurs, c’est pourquoi, afin de rendre justice au film, sa belle affiche italienne est préférée ici.
« Il reste encore demain » est la première réalisation de Paola Cortellesi qui l’a écrit et en joue le rôle principal : Marisa, une femme du peuple en butte aux très concrètes difficultés de la classe ouvrière romaine dans l’immédiat après-guerre, accrues par les dévastations commises aussi bien par les troupes fascistes et nazies que par — osons le rappeler — celles des alliés anglo-américains dont la brutalité indifférenciée ne laissa pas un meilleur souvenir. Sur ce fond historique bien représenté (la veille des élections à l’Assemblée Constituante des 2 et 3 juin 1946) qui vit grandir une puissante aspiration au changement, le récit relate la prise de conscience d’une femme que les humiliations et les violences quotidiennes subies de son mari Ivano, loin d’être dues à un état des choses naturel et irrévocable, sont la manifestation d’un très archaïque patriarcat hérité d’une société morte avec le fascisme dont le peuple italien — rappelons-le éga-lement — s’est lui-même héroïquement débarrassé. Plus que ses frustrations et ses souffrances personnelles auxquelles elle n’avait pas même l’idée d’échapper, l’avenir de sa fille Marcella, aî-née de ses trois enfants, qui semble tout tracé dans la même voie, donne à Marisa le supplé-ment de conscience et de courage nécessaire à remettre en question la domination de son mari sur elle et sur toute sa famille, ainsi que sa condition prolétarienne. Le film n’est pas pour autant féministe au sens où on l’entend trop souvent aujourd’hui, exclusif et accusateur de l’homme, car il montre avec beaucoup de subtilité que le patriarcat est un système de domination sociale dont l’homme souffre aussi, bien qu’il y ait le beau rôle, et que sa violence en tout état de cause inex-cusable et insupportable n’est que l’exutoire de ses propres frustrations. Reste, bien sûr, que la femme en est la première victime, et que le combat n’est toujours pas terminé.
Est-ce afin de restituer les nuances complexes des relations humaines — celle du couple en est une, quoi qu’il en soit — ou afin de reconstituer l’atmosphère de la Rome populaire à une époque où ses magnifiques couleurs peinaient à redonner espoir à ses courageux habitants ? Le film est judicieusement tourné en noir et blanc, avec une belle photographie, non pas pour chercher un effet quelconque, mais parce que ce traitement est parfaitement adapté au sujet et à son déve-loppement. Les émotions cependant loin d’être monochromes reflètent par leur diversité les va-riations de l’existence, de la tristesse à la joie, de la brutalité à la tendresse, car Paola Cortellesi, attachée à montrer la vie quotidienne du peuple romain, a évité le piège d’une dramatisation uni-forme que le sujet lui tendait. Les comédiens sont tous remarquables, les dialogues parfaitement mesurés (espérons qu’ils soient convenablement doublés ou sous-titrés) et le scénario juste et habile réserve des surprises propres à donner au récit un mouvement et un intérêt jamais dé-mentis. Bref, c’est un excellent film comme l’Italie sait encore en produire de nombreux, inconnus ici et pourtant bien plus séduisants que les intimistes ritournelles bourgeoises que propose trop souvent le cinéma français. « C’è ancora domani » est sauvé par son succès commercial de l’ignorance globale, si ce n’est du mépris stupide, que nous avons de nos prolifiques et talen-tueux cousins transalpins. Mais dépêchons-nous tout de même d’aller le voir en salle, car au train où vont les choses du commerce culturel, chissà se ci sarà ancora domani ?
La famille franciscaine de l’Est francilien (Créteil/ St Denis/Meaux) propose une initiation à la spiritualité franciscaine sur l’année 2023-2024. Il s’agit d’un cycle de 6 rencontres qui ont commencé en octobre 2023. La dernière se déroulera le samedi de 15h à 17h, chez les Sœurs de St François d’Assise, 31 rue du commandant Jean Duhail, 94120 Fontenay-sous-Bois. La rencontre de mars sera sur le thème de l’émerveillement.
Quand 👉 Le samedi 27 avril. En savoir plus 👉 Françoise Rousseau 06-71-76-37-33
Journée régionale de rencontre des fraternités de l’Est francilien (Créteil/ St Denis/Meaux)
Quand 👉.Dimanche 16 juin de 9h à 17h Où 👉 Au couvent Saint-François, 7 Rue Marie Rose, 75014 Paris
Retraite spirituelle : Les Paraboles, semences d’humanité
DU MARDI 21 MAI A PARTIR DE 16H AU MARDI 28 MAI A 10H Animée par Sr Elisabeth Robert, franciscaine
Où 👉 Aux grottes de Saint Antoine à Brive (Corrèze) Pour s’inscrire 👉 c’est juste là
Week-end chants et prières franciscains
Si tu veux savoir ce que nous croyons, viens voir ce que nous chantons ‼️ Date limite d’inscription le 30 avril ‼️
Quand 👉 du samedi 8 au dimanche 9 juin Où 👉 à la Clarté-Dieu, 95 rue de Paris 91400 ORSAY Renseignements : sourcestfrancois@gmail.com Pour s’inscrire 👉 télécharger le tract
L’inscription dans la constitution du droit à l’interruption volontaire de grossesse vient de l’élever au rang de liberté fondamentale. La quasi-unanimité politique et médiatique qui l’accueillit disqualifia toute réflexion critique jugée réactionnaire dans l’intention même. Pourtant, le fait comme les termes de cette constitutionnalisation recèlent des aspects extrêmement préoccupants. Préci-sons que l’on ne trouvera pas ici une condamnation de l’IVG : trop de victimes des faiseuses d’ange plaidaient en faveur de sa dépénalisation ; la simple humanité commandait de remédier à un mal-heureux état de fait par une possibilité moins immédiatement dramatique. Il est en revanche haute-ment critiquable de faire d’une possibilité un droit, et d’un droit une liberté fondamentale, glissement d’autant plus inquiétant qu’il est présenté comme un progrès que rien ne doit entraver.
Personne n’a recours de gaieté de cœur à l’IVG, et les débats sur l’éveil de l’embryon n’ont aucun sens devant la promesse d’une nouvelle vie : la trahir est de toute façon une souffrance inef-façable. Cependant, instituer l’IVG en tant que droit dispose à y recourir comme moyen de contra-ception, en rupture avec la loi Veil qui répondait à une revendication claire : « Avortement d’accord, contraception d’abord. » Elle n’instituait pas un droit mais dépénalisait la possibilité de l’avortement en l’entourant de précautions sociales, médicales et psychologiques aujourd’hui compromises par le dépérissement organisé des services publics, notamment de santé. On voit donc, puisque la possibilité est réduite dans sa réalité pratique, ce que sa transformation en un droit a d’un choix idéologique. Il en va de même de son élévation en « liberté fondamentale de l’individu » qui dès lors n’est plus que celle de la femme-individu, sans considération ni de l’homme ni de l’enfant ni de la collectivité humaine, tous les trois absents du discours en contradiction absurde avec l’objet même de la Constitution qui est de définir les rapports entre les institutions républicaines d’un peuple en son entier et de lui en entier avec celles-ci. Il y a là un danger pour l’ensemble de la société et pour la femme elle-même qui porterait seule la décision et la responsabilité de la procréation. Au nom de quoi un gouvernement éphémère s’arroge-t-il le pouvoir de bouleverser les lois naturelles du renouvellement de l’humanité au prétexte que la « liberté » de l’individu le commande et que la technique médicale le permet ? Mais ce n’est pas tout : le même gouvernement, avec d’indécentes pudeurs rhétoriques, prétend à présent instituer l’euthanasie. S’il est vrai que l’on ne peut rester indifférent devant les inutiles souffrances de certaines longues agonies, l’urgence n’est-elle pas de développer les soins palliatifs alors qu’ils sont au contraire de moins en moins accessibles, faute de moyens hospitaliers, faute de recherche dont les crédits ne cessent également de diminuer ? Là encore, il est très inquiétant de soupçonner une intention idéologique doublée d’une arrière-pensée économique. À quelle fin ? On peut se poser la question quand l’ultra-libéralisme bafouant toute éthique tend à la marchandisation du vivant. Peut-on tolérer que la vie humaine, après celle de la nature, devienne un produit livrable sur commande et la mort son obsolescence programmée ? Est-ce vers la domestication de l’espèce humaine que ce prétendu progrès nous achemine ? Avor-tement, euthanasie, guerre… la mort est-elle tout l’avenir que les grands de ce monde ont à lui proposer ?
« J’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives. » (Dt 30,19). Choisir la vie, c’est accepter de vivre ce qui est donné : l’imprévu inhérent à l’existence, aussi différent de notre désir soit-il, aussi heureux ou malheureux semble-t-il, confiant dans les beautés insoupçonnables qui en adviendront. Choisir la toute-puissance, choisir le pouvoir et l’argent comme le diable y incite vainement Jésus au désert, c’est céder à la même tentation originelle qui précipita la chute d’Ève et d’Adam : c’est choisir la mort malgré l’avertissement de Dieu qui veut le bien de sa créature en lui posant de saines limites : « Tu peux manger de tous les arbres du jardin. Mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne mangeras pas, car le jour où tu en mangeras, tu deviendras passible de mort. » (Gn 2,16-17). Avertissement maintes fois réitéré, maintes fois ignoré, mais jamais aussi ouvertement méprisé qu’aujourd’hui malgré les dan-gers extrêmes auxquels cette surdité nous expose. Il est encore temps d’ouvrir nos oreilles, et de choisir la vie.