Le symétrique du chapitre précédent.
EZECHIEL 2, 9-10 : » J’eus cette vision-ci : une main se tendit vers moi qui tenait un livre roulé; on le déroula devant moi et il portait des choses écrites sur le recto et sur le verso : on y avait écrit des lamentations, des gémissements et des menaces. «
1_ Un livre scellé que personne ne peut ouvrir (1-5) – Un parchemin écrit recto-verso enroulé autour d’un bâton.
- Il s’agit manifestement du livre de la Torah
- Se trouve « dans la main droite » de Dieu = L’Ecriture traduit sa Parole, sa pensée et sa volonté.
- Personne n’en a la clé ! = le sens plénier de l’Ecriture échappe encore jusqu’ici aux juifs (« ils la lisent avec un bandeau sur les yeux… » dit Paul 2 C 3, 15 – « Notre cœur n’était-il pas tout brûlant lorsqu’il nous ouvrait les Ecritures ? » disent les disciples d’Emmaüs : Lc 24, 32).
- Si ! Quelqu’un en a la clé, dit un « ancien », c’est le Messie, appelé aussi par la tradition « lion de Juda » (Gn. 49, 9) et « rejeton de David » (1S. 11, 1). Et quel est ce Messie qui va paraître ? Un agneau égorgé…!
2_ Intronisation de l’agneau égorgé (6-7) – Stupéfaction ! Le Messie décrypteur des Ecritures, c’est un Agneau immolé, littéralement « égorgé » !
- 7 cornes, 7 yeux… = la totalité de la puissance, et la totalité de l’Esprit Saint.
- au milieu des 24 anciens et des 4 animaux = au centre de l’histoire humaine du Salut et au centre de la création.
- Pourquoi désigne-t-on maintenant comme un « Agneau égorgé« , le Messie désigné auparavant comme « Fils d’homme » ?
1- Jésus était le « Serviteur souffrant » d’Is.53, 7, représenté sous les traits d’un agneau que l’on va égorger.
2- Il était aussi 1′ »agneau pascal » d’Ex.12, 3, et tous 2 par leur immolation ont assuré le salut du peuple élu.
3- Il est enfin l’Agneau royal et glorieux, doté de cornes symbolisant la puissance du Messie, selon une tradition.
Ainsi le Christ-Agneau, non seulement accomplit l’Ecriture, mais égorgé garde là-haut éternellement les cicatrices de sa Passion, témoignant ainsi (contre les gnostiques) de tout le sérieux et le poids de l’Incarnation. Le retour en gloire du Christ ne gomme pas le sacrifice, le glorifié reste à jamais le crucifié, et c’est à ce titre qu’il peut chaque jour rendre présent son « sacrifice » dans nos Eucharisties.
3_ Liturgie pour l’Agneau – Elle est le symétrique parfait de celle du ch. 4 en l’honneur de Dieu.
- les 4 animaux et les 24 anciens font les mêmes gestes d’adoration envers 1’Agneau que plus haut envers Dieu, et lui décernent les mêmes titres de louange qu’à Dieu : « puissance, honneur et gloire »,
- Ce n’est plus une louange pour la Création, mais pour la Rédemption. Et on souligne sa portée universelle (« toutes tribus… »). Son efficacité : elle fait de tous les chrétiens des « prêtres et des rois ». Enfin sa modalité sacrificielle : elle fut acquise « par son sang ».
- Cette louange à 1’Agneau est proclamée par la création tout entière, les hommes et les animaux. Comme pour Dieu.
Fr Joseph