Les 7 trompettes  (ch. 8-11)

Deux parties symétriques, où le conflit avec Israël est décrit sous 2 formes :

Prélude aux 7 trompettes (8, 2-5)
Au ciel, un ange fait monter devant Dieu, sous le symbole de l’encens, la grande prière des saints,    appelant avec impa­tience la venue suprême du Seigneur

(Psaume 141) –  » Que ma prière devant Toi s’élève comme un encens…« 
Mais avant de se réaliser, la venue suprême du Seigneur va d’abord être précédée d’une série d’avertissements dramatiques, annoncés par la pelletée de feu jetée par l’ange sur la terre.

(Ezéchiel 10, 2) –  » Va et remplis tes mains de charbons ardents pris chez les chérubins, et répands-les sur la ville. « 
 
Les 6 premières trompettes (8, 6 – 9, 21)
Ces fléaux sont inspirés des « plaies d’Egypte », traditionnellement tenues pour le type des punitions  divines
 
4 fléaux cosmiques (8, 6-12) – Jean schématise et amplifie les « plaies traditionnelles ». Surtout il les voit infligées maintenant non plus aux seuls païens, mais aux israélites rétifs. Mais tous ne seront pas exterminés.

➡️ 1ère  trompette : sur terre = grêle, feu et sang (1/3 de la terre consumée) = 7ème plaie d’Egypte :

(Exode 9, 22-24) –  » Moïse étendit sa main vers le ciel et le Seigneur fit tomber le tonnerre et la grêle, et le feu descendit sur la terre… « 
 (Joël 3, 3) –  » Je produirai des prodiges dans le ciel, et sur la terre verserai du sang, du feu et des nuages de fumée. « 


➡️ 2ème trompette : montagne de feu tombant dans la mer, qui se trouve changée en sang (1/3 des navires sont détruits) – (Eruption catastrophique du Vésuve en 79 ?).


➡️ 3ème trompette : fleuves et sources empoisonnés par l’étoile « absinthe » tombée du ciel :
(Isaïe 14, 12) –  » Comment est-elle tombée du ciel l’étoile du matin ?… « 
(Jérémie 9, 14) –  » Voici, je nourrirai ce peuple d’absinthe… « 

➡️ 4ème trompette : dans le ciel, les astres perdent 1/3 de leur lumière = 9ème plaie d’Egypte.

(Exode 10, 21) –  » Moïse étendit sa main vers le ciel, et il y eut d’épaisses ténèbres sur tout le pays d’Egypte pendant trois jours. « 

2 fléaux humains (9, 1-19) – Jean fait peut-être allusion à des épisodes de la Guerre juive contre Rome. Ces fléaux sont annoncés par un aigle (l’emblème impérial?) qui signale l’imminence de  » 3 malheurs  » (8, 13).
 
➡️ 5ème trompette et 1er malheur (9, 1-11) : un ange déchu allume une fournaise dans un puits, d’où sort   une invasion de sauterelles-scorpions, vrais monstres d’enfer, dont les piqûres provoquent un vrai martyre durant 5 mois – Jean s’inspire de la 8ème plaie d’Egypte, déjà rappelée et grossie autrefois par Joël :

(Exode 10, 12-15) –  » Moïse leva son bâton vers le ciel et il amena sur le pays un vent du Sud… Au matin le vent du Sud amena les sauterelles ; il les introduisit dans toute la terre d’Egypte… Avant ces sauterelles, il n’y en avait jamais eu de pareilles, et après elles il n’y en aura plus de cette sorte… »
(Joël 1, 15 – 2, 5) –  » Hélas, hélas, hélas, quel jour ! Il est proche le jour du Seigneur, c’est comme un malheur qui en suit un autre… Un peuple nombreux et fort envahira les montagnes. De semblable à lui il n’en a jamais existé au monde, et après lui il ne s’en trouvera plus… Devant lui le pays est un paradis délicieux, et derrière lui c’est une plaine déserte… Leur aspect était comme celui des chevaux… Tandis qu’ils s’élancent sur les sommets des montagnes, on entend comme un bruit de char… C’est comme un peuple nombreux et puissant équipé pour la bataille… « 


(Peut-être Jean fait-il allusion aux troubles graves qui se produisirent en Palestine en 66 durant 5 mois, et qui furent sauvagement réprimés par Gessius Florus ?)

➡️ 6ème trompette et 2ème malheur (9, 12-19) : déchaînement d’une cavalerie fantastique, retenue jusque-là sur l’Euphrate ; 1/3 des hommes sont exterminés.
(Peut-être une allusion à l’épisode final de la Guerre juive, quand Titus mobilisa les légions stationnées sur l’Euphrate pour venir à bout de la rébellion, ce qui amena en 70 la ruine de Jérusalem ?)

– Impénitence obstinée (9, 20-21) = Hélas, malgré ces avertissements, personne ne se convertit …!
 
Fr Joseph

Saint François 2024

Ce dont nous nous souvenons d‘abord, c’est du parcours de François d’Assise. Cet homme du passé nous interroge encore, par sa vie radicale. Quoi de neuf que nous ne sachions déjà ? Mais se souvenir est toujours précieux pour donner sens à notre existence.

En cette période pleine d’interrogations, faisons le point de nos certitudes et de nos questions. Sommes-nous au clair avec nous-mêmes: Sommes-nous en phase avec Dieu, et en harmonie avec la vie de la création toute entière!

Le premier élément qui me vient à l’esprit, c’est le cri du cœur qui nous fait prier ; « Loué- sois-tu mon Seigneur » car malgré les épreuves que nous traversons tous, en creusant un peu la surface de notre vie, nous faisons l’expérience forte de sa présence. Dieu est plus profond que le niveau dans lequel nous évoluons. Faisons donc un sondage pour mesurer la présence de Dieu et pour reconnaitre que « sa manière d’être là » est une expérience à l’origine de notre propre existence. Oui, Dieu fait partie de nous-mêmes, nous en sommes témoins et nous disons notre reconnaissance. Dieu n’est pas un étranger : il est proche et fraternel. Et cette relation est féconde, au-delà du visible. François lui-même en est témoin.

Ce chemin que nous parcourons, est vraiment un chemin de foi, qui se révèle progressivement, jusqu’à être illuminé selon l’imprévu de Dieu lui-même. Notre histoire devient ainsi une histoire sainte même si la croix est plus présente au quotidien. François d’Assise en est témoin jusqu’à sa Passion de l’Alverne.

Loué-sois-tu, Mon Seigneur, pour notre sœur la mort corporelle à qui nul ne peut échapper… »Selon notre âge, ce repère de la mort, nous préoccupe plus ou moins, pourtant l’actualité ne nous épargne pas et il semble difficile de ne pas l’avoir présente à l’esprit. Le Cantique des Créatures nous appelle à apprivoiser la mort, pour la vivre comme une composante incontournable à vivre fraternellement. C’est un repère important. Car la vie et la mort sont présentes, La vie est présente à l’au-delà du visible, et la mort, qui nous bouscule parfois, est imprévisible. Accueillons ce temps fort de la naissance et de la mort avec bienveillance. Nous sommes serviteurs de la vie et respectueux de la mort. Ce regard chrétien est une lumière sur le monde. « Si la sagesse est plus significative des anciens, le prophétisme est le privilège des jeunes » a dit le Pape François. Devenons ensemble prophètes pour notre temps, en vivant l’essentiel. En cette fête de François, c’est autour de ce signe d’ alliance que Dieu nous donne, pour traverser les épreuves du temps et vivre du bonheur en Dieu.

« Paix et Bien »

fr. Thierry
Lille 24 Septembre 2024

Prière d’Octobre

Prière d’offrande totale

Seigneur, je t’en prie,
Que la force brûlante et douce de ton amour
Prenne possession de mon âme
Et l’arrache à tout ce qui est sous le ciel,
Afin que je meure par amour de ton amour,
Comme tu as daigné mourir par amour de mon amour.

Prière attribuée à saint François d’Assise

Un livre

S.Hanihina, Le Tube de Coolidge, Paris, Lattès, 2024, 288 pages, 20 €.

Le Tube de Coolidge, un titre singulier. Il ne s’agit pas d’un ouvrage permettant à un ancien Président des États-Unis de sortir de l’ombre dans laquelle l’a plongé la marche du temps mais du roman d’une enfance douloureuse qu’un tube constitué d’une ampoule de verre et d’un filament de tungstène a exhumée. Des clichés radiographiques et des diagnostics médicaux vieux de plusieurs années font surgir un passé enfoui dans les nimbes de l’esprit. Le souvenir d’une histoire d’amour qui plonge dans l’horreur des violences. La rencontre en 1966 d’une jolie Européenne avec un adonis tunisien. Un mariage qui augure une vie heureuse. Mais là s’arrête le rêve, le jeune Tunisien, ambitieux, devenu médecin, souffrant du racisme d’une France des années 1960 en pleine décolonisation fuit sa famille, plonge dans les addictions de tous ordres, ne réapparaissant que pour susciter l’angoisse, pour violenter et abandonner à nouveau les siens. Entre France et Tunisie, c’est la descente aux enfers. Ce livre ne relate pas des souvenirs d’enfance mais plutôt des souffrances et de rares éclairs de joie. Triste récit intime qui pourrait contribuer, à l’aube de la maturité, à exorciser une jeunesse blessée. La résilience passe peut-être par ce roman. Au fil des pages, le malaise ne cesse de gagner ; l’air noir, celui des ténèbres, de la nuit, de l’enfer, du diable court tout au long du récit. Une mère qui espère toujours, malgré les coups, en un amour illusoire chimérique ; un frère victime qui plonge dans le mutisme. Mona seule échappe au bourreau, mais nourrit un sentiment de profonde solitude que le morne silence des grands-parents ne peut endiguer.
Lorsque l’enfance fut un long fleuve tranquille, il est difficile d’imaginer ce que certains ont vécu. Lorsqu’on les côtoie, il est souvent ardu de comprendre certaines de leurs réactions, de leurs silences, de leurs regards, de leurs attitudes… Sonia-Mona bouleverse le lecteur qui, désormais, met un visage sur l’enfer que certains, voire beaucoup, ont enduré durant nombre d’années. On ne sort pas indemne après avoir lu Le Tube de Coolidge mais on sait que l’on a grandi en humanité. On espère que, pour Mona/Sonia, ce roman contribuera à une certaine résilience, à un apaisement sur le chemin d’une vie qui est encore longue et qui lui permettra peut-être de retrouver, sinon Elyas/Mehdi, du moins son souvenir. Ce livre est une pépite ciselée par des phrases courtes mais tranchantes, dans lesquelles se glissent des expressions arabes et berbères, servie par un vocabulaire précis et des paroles jaillissant d’un cœur meurtri à jamais. La colère jaillit à chaque ligne.
Un roman bouleversant à lire !

Érik Lambert.

événements octobre

Quand 👉 Le samedi 5 octobre 2024 à 18h30
Où 👉 à l’église Saint Germain l’Auxerrois
2 rue de Rosny -94120 Fontenay sous-bois

✨Après la messe, pot d’amitié au centre pastoral,17 bis rue de Rosny, salle Jean-Paul II ✨


‼️ Formation en présentiel ou distanciel ‼️

8 jeudis à partir du 7 novembre 2024 et jusqu’au 23 janvier 2025, de 17h à 19H
➡️ 12 h de formation : 8 jeudis à partir du 7 novembre 2024 et jusqu’au 23 janvier 2025, de 17h à 19H
Quand 👉 Les jeudis 7 novembre, 21 novembre, 5 décembre et 19 décembre 2024, 9 janvier et 23 janvier 2025, de 17h à 19h
Formation 👉 par François DELMAS-GOYON à la Faculté Loyola (anciennement Centre Sèvres).
Où 👉 En présentiel au 35bis, rue de Sèvres, 75006 Paris
Inscription 👉 site de la faculté Loyola
Tarif 👉 144 € – Possibilité de tarifs réduits.


Au programme :

  • Approche historique, philosophique et théologique du cantique des créatures.
  • Ecologie intégrale : Cri de la terre et cri des pauvres.
  • Actualité du Cantique des créatures.
  • L’émerveillement et la louange
  • des ateliers : Louer en prenant soin de la création
  • des activités pour les enfants et les jeunes.

Programme détaillé, coûts (jusqu’au 15 décembre 2024) et modalités d’inscription 👉 C’est Ici

EDITO OCTOBRE

N’ayons pas peur

La mondialisation qui suivit l’écroulement du bloc soviétique nous fut présentée comme l’aube d’une ère de paix garantie par les grandes démocraties occidentales — les USA triomphants et leur alliée déférente, l’Europe unie alors en pleine extension — assortissant leur promesse pacifique de celle d’une abondance pour tous les peuples à laquelle pourvoirait le libre marché mondial. Force est de constater après trente-cinq ans de globalisation menée tambour battant qu’il n’en fut rien, qu’au contraire, localement comme internationalement, injustices et inégalités se sont notoirement accentuées, les conflits se sont intensifiés et multipliés, et les grandes puissances toutes désormais acquises aux dogmes du profit capitaliste s’affrontent de plus belle pour la suprématie impérialiste. Elles ne peuvent le faire directement sans risquer un embrasement qui signerait la fin du monde — et pire encore : la fin des affaires. Elles s’y livrent donc en jouant avec le feu sur le terrain de conflits régionaux, certes dévastateurs, mais circonscrits, où de plus faibles s’entretuent par millions en pensant défendre des causes qu’ils jugent nobles quand, tout bien pesé, le ressort déterminant d’une telle multiplication de violence et d’horreurs est la prédation ultra-libérale des plus forts en concurrence pour la domination du monde : USA décadents qui s’obstinent à croire encore à leur hégémonie, Europe suiveuse qui s’essouffle dans sa course à l’échalote, Chine et Russie en tête de gondole de ce qu’on appelle « le Sud global », qu’il serait plus franc de nommer « pays de Cocagne du bon temps des colonies ». Si l’on veut bien y songer un moment loin de la propagande servie par les médias qui pousse à choisir un camp avec sa logique absurde, partiale et mensongère de bons et de méchants, rien n’empêcherait ces mêmes grands pays d’employer leur puissance opulente à éteindre les conflits plutôt qu’à les alimenter en armes, en tactiques et au besoin en prétextes, voire à les provoquer avec des alibis humanitaires et démocratiques indécents. On découvrirait alors deux choses : une, que les bombes ne tombent jamais là où il n’y a pas de pouvoir à prendre et de pactole à ramasser ; deux, puisque les massacres lointains nous émeuvent si moindrement : que nous aussi, spectateurs qui applaudissons ou déplorons derrière nos téléviseurs, nous ne sommes pas à l’abri d’être appelés à tuer et à nous faire tuer, pour peu que ceux qui de haut nous gouvernent jugeraient opportun que la guerre les confirme dans leur domination vorace.

Ce tableau peut paraître simpliste ; en effet, beaucoup de paramètres interviennent dans l’actuelle situation globalement explosive : réchauffement climatique, surpopulation, héritage colonial, corruption locale, épuisement des ressources… et chaque situation particulière a ses spécificités et sa complexité. Pourtant, afin d’agir en bienheureux artisans de paix, il nous faut identifier les causes profondes de la guerre dans leur grande et tragique simplicité uniforme : la convoitise et la domination insatiables qui engendrent injustice et violence. Il nous faut les identifier en nous, fils de Caïn, tant ces penchants que Satan flatta en vain pour tenter Jésus au désert sont terriblement humains, et rendre la charité plus forte en nous afin de nous en guérir par l’amour du prochain, ami comme ennemi, car il n’y a aucun mérite à aimer ceux qui nous aiment (Marc 5:46). Il nous faut également et indispensablement les identifier dans la société afin de l’en guérir par le partage équitable et la juste exploitation raisonnée des richesses naturelles que la création met à notre disposition commune, et par le respect indissociable, égal et absolu de toute vie de la naissance à la mort. Rappelons-nous le Psaume 84 : « Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent. » Le combat pour la paix, d’une âpreté et d’une difficulté infinies, est celui du bien contre le mal, dans lequel le bien s’interdit par nature et par choix d’utiliser les mêmes armes de violence, de mensonge, de domination et d’injustice. Il commence par la recherche obstinée de la vérité en son âme et conscience et se poursuit par l’écoute, le dialogue, la compréhension de la souffrance de l’autre, tel François avec le loup de Gubbio ou avec le Sultan à Damiette alors que deux armées se font face. Il demande un courage extraordinaire pour ne pas fuir comme pour ne pas laisser la peur nous convaincre que la violence est le seul recours, pour rendre à César ce qui est à César — une ridicule effigie sur un rond de métal — et contribuer au seul trésor qui est dans les cieux. « Si quelqu’un te frappe sur une joue, tends-lui aussi l’autre joue » (Luc 6:29) ; au contraire d’une injonction à la soumission, ce conseil est une exhortation à ce que le mal déteste à en mourir : qu’on lui tourne le dos pour avancer résolument vers la vérité qui est Paix et Bien.

Le comité de rédaction