A quoi ça sert de vivre ?
La vie, dans laquelle nous sommes aujourd’hui, peut nous inspirer cette question. Partagés que nous sommes entre des situations dramatiques personnelles ou collectives, et des faits exceptionnels, sources d’émerveillement, nous pouvons nous demander :« à quoi, cela sert de vivre ? »
Il y a plus de 100 ans, c’était la fin de la guerre 14-18, nous n’y étions pas, mais nous avons quand même pris le temps d’évoquer cette hécatombe : nous n’en sommes pas fiers et nous constatons encore que cela n’a pas servi de leçon pour l’avenir.
Aujourd’hui, je veux évoquer le document que le pape François nous a offert récemment pour nous faire remarquer que nous sommes tous « appelés par Dieu à la sainteté dans le monde actuel ». Il est bon d’entendre ce message malgré les tentations du monde, et les prétentions humaines ; l’accès à Dieu est offert à tous mais cela ne se fait pas sans Lui. Les héros du moment ont, pour nous, un visage humain, ils sont à proximité, même s’il leur arrive d’être des êtres d’exception. Dieu entre aussi par une petite porte, il entre dans la dynamique communautaire et nous accompagne dans ce long chemin de foi et d’amour.
« Personne ne se sauve tout seul » voilà une clé importante de l’incarnation et du bonheur pour tous. Nous en sommes encore loin mais n’attendons pas que Dieu fasse à notre place ce qui relève de notre énergie et de notre intelligence.
Nous en avons un exemple récemment, avec le synode qui s’est tenu à Rome pour les jeunes et avec eux. Quel témoignage de travail collectif, sous l’action de l’Esprit ! Chaque jour l’action de l’Esprit est visible dans les témoignages et les propositions, pour que l’Eglise progresse. Chacun est renvoyé à sa propre expérience de vie, sur son terrain, car le projet de Dieu est unique mais les modalités sont multiples et variées. Nous sommes, en effet, tous appelés à devenir des vivants, pas en image ni en plâtre mais en chair et en os. Nous pouvons offrir un témoignage personnel dans notre vie quotidienne.
Un repère essentiel : le bien commun, avant le repli sur soi. S’il y a de l’amour dans ce que nous vivons, la vie ordinaire deviendra extraordinaire. . Nous sommes peut-être invisibles aux yeux du monde, mais nous sommes dans le cortège de tous ceux qui veulent un temps meilleur à vivre. Dieu devient plus visible et c’est ensemble que nous manifestons sa présence et son action. L’Espérance qui nous habite est à la base de la vie nouvelle qui ressurgira autour de Pâques. Courage, debout !
Thierry Gournay Lille, le 21 2 2024