Archives de catégorie : Vie Franciscaine

Rencontre régionale

Le 14 mai 2023 au couvent St François de PARIS
sur le thème « la sobriété subie ou choisie »

C’est toujours avec bonheur que les fraternités de Créteil, St Denis, Meaux se retrouvent. Vaste et complexe thème qui ne manque pas d’intérêt, de convictions, de questions …
Le temps de prière du matin donne le tempo : « Si l’espérance t’a fait marcher … » « Bienheureux le serviteur qui rend tous ses biens au Seigneur (..) (Adm 18)
« Les laïcs franciscains (..) bien conscients que selon l’évangile, ils ne sont qu’administrateurs des biens qu’ils ont reçus en faveur des enfants de Dieu. » (Projet de vie 11)

Il ne fallut pas moins de 4 colonnes sur le grand tableau blanc pour noter toutes les expressions spontanées du brainstorming pour qualifier « la sobriété » selon qu’elle est choisie, qu’elle s’impose, qu’elle est subie …
Quelques mots reviennent : simplicité, partage, responsabilité, altruisme, limite, choix, ….. sans donner, pour autant, moins d’importance à tous les autres ….

L’Eucharistie, avec la participation d’une grande assemblée et de nombreux enfants dans la chapelle du couvent fut belle et festive. Dans son homélie, Fr Joseph à partir du texte de Pierre insiste sur l’importance du « rendre compte de l’espérance qui est en nous ». « Osez » !

Le repas partagé, sur les tables promptement installées dans le cloître, fut un bon et beau moment de convivialité.
« Loué sois tu mon Seigneur pour frère soleil » qui illumina notre sortie, après repas, dans la verdure du jardin fleuri des frères.


Fr Jean Baptiste Auberger nous fit ensuite rencontrer François d’Assise dans son choix de la pauvreté, son choix d’une vie sobre qui évolue au cours de sa vie.
Il donne son manteau : choix de donner ce dont il n’a pas besoin mais dont un autre a besoin.
L’Evangile de la St Mathias : partir en mission sans bâton, sans rechange ….mangeant et buvant ce que l’on nous donnera. » (Luc 3,7- Mth 10,10) « Voilà ce que je veux » s’écrie François.
Sobriété plus large que la nourriture. Etre en situation de dépendance. La sobriété n’est pas la pauvreté, pas l’ascèse pénitentielle. Mais un choix volontaire, joyeux, pour que d’autres puissent satisfaire leurs besoins. Légende de Pérouse 1 : « François fit préparer un repas au frère qui la nuit avait faim ». « Accorder à son corps ce qui lui est nécessaire. »
Deux raisons à la sobriété :

  • Disponibilité pour la rencontre de Dieu
  • Accepter toujours moins que ce que l’on nous offre, ce qui pourrait conduire à plus pauvre que soi.

Les petits groupes qui ont suivi, de façon ludique ou plus sérieuse, ont mis en évidence la société de consommation, le discernement nécessaire pour faire un choix …


Plusieurs questions jaillissent en conclusion de cette journée : des choix radicaux qui engagent l’avenir des enfants …. Des exemples de jeunes adultes qui posent des actes en vue de l’avenir de la planète : voyages en train, pas de télé … là une objection apparait « Et si le travail scolaire nécessite la recherche d’un document à trouver sur internet …

La question de la foi n’est pas absente. Combien parmi nos enfants participent à la vie en Église, en dehors de rassemblements ponctuels ?

Quoi qu’il en soit la transmission des valeurs est importante – en réciprocité.

Au terme de cette rencontre, la soif d’actualisation se fait sentir. Mais n’est ce pas cette
interrogation qui est la meilleure conclusion de la journée : « comment en tant que Franciscains continuer l’héritage de St François pour le bien de notre société ? »

Appel pour chacun de nous !

« Rien ne changera sur la terre des hommes si la justice meurt entre nos mains. Il nous sera vain de parler du royaume si la richesse encombre nos chemins ! »

Sœur Marie-France

« Heureux les pacifiants !…»

C’est ainsi que frère Daniel PAINBLANC, Capucin de la communauté de Créteil, introduisait son intervention pour notre journée de retraite régionale, sur le thème « Etre artisan de Paix », le dimanche 19 mars 2023, au couvent des Capucins de la rue Boissonade, à Paris.
Etre pacifié pour être pacifiant…

Comment être en paix avec soi-même, avec l’humanité et la création ? Comment la paix émane-t-elle de nous ? Comment faire vivre la justice et la paix qui sont inséparables ? Comment être fraternel ?

Nos fraternités sont des lieux de communion, de conversion et de pacification où nous sommes appelés à découvrir notre vocation, à changer notre regard sur l’autre, à avoir et à conserver un cœur humble et courtois, même dans les situations de conflits.


Ainsi, si l’amour est un acte de volonté, la fraternité aussi. Etre frère mineur, c’est une manière évangélique d’être au monde !

Frère Daniel nous a invités à ne pas nous appesantir, à aller davantage de l’avant dans le sillon de l’esprit de François d’Assise, et, en ce temps de Pâques, à « commencer » une vie nouvelle d’artisans de Paix et de Fraternité…

Un nouveau Conseil National pour l’OFS[1]de France

Chaque année, le Conseil National de l’OFS convie tous les Conseils Régionaux de France (représentés par 3 membres : assistant spirituel, ministre et une troisième personne déléguée) pour une rencontre fraternelle, un bilan de l’année écoulée et les perspectives à venir. 

En cette année 2022, le week-end des 15 et 16 octobre rassemblait environ 80 personnes et revêtait un caractère particulier puisqu’il comportait l’élection d’un nouveau Conseil National élu pour trois ans, par tous les membres présents des Conseils Régionaux ayant fait profession, (en fait 42 votants), avec la présence de deux de nos frères provinciaux Michel Laloux, ofm et Jean-François Marie Auclair, ofm conv, de deux représentants du CIOFS[2] venus de Rome : Noemi Paola Riccardi et le frère Tomàs Gilga Panzo Suva, assistant ofm cap., de François Van Tichelen, ministre national de Belgique, et de trois représentants de la Jefra[3] : Pierre-François Clément, Swann Cimbe-Brianceau et sœur Elizabeth Desportes assistante nationale de la Jefra.

Nous étions accueillis chaleureusement dans l’Espace Montcalm, maison diocésaine de Vannes, par la fraternité régionale de Bretagne qui n’a pas ménagé ses efforts pour que chacun vive ces deux jours dans une ambiance spirituelle – la prière de l’office des laudes, la célébration de l’Eucharistie et la prière du soir – et une organisation matérielle – chambres, collations et repas – très satisfaisante ! Même le soleil fut de la partie toute la journée de samedi !

Dès le samedi matin, après un mot de bienvenue de Claire Hulot, ministre nationale, et la présentation de la fraternité de Bretagne qui nous accueillait, chaque membre du Conseil National sortant, à tour de rôle, argumenta le bilan de la mission confiée qu’il avait pu mettre en œuvre et qui fut approuvé respectivement par les membres votants de l’assemblée présente. Nos deux assistants nationaux rapportèrent également le bilan de leur mission spirituelle et pastorale.

L’après-midi, nos deux frères provinciaux évoquèrent le rôle important de l’assistance spirituelle dans la vie de nos fraternités et la mission essentielle de ceux qui en assument la charge : être un lien de communion dans la vie de la fraternité, faire émerger les multiples expressions de la vie franciscaine séculière à travers l’écoute et à la lumière de la Parole de Dieu, avoir le souci de la croissance spirituelle des fraternités et des personnes, se former en permanence avec les autres assistants… Puis ils nous annoncèrent l’impossibilité de trouver de nouveaux frères pour remplacer les assistants nationaux actuels, les frères José Kohler, ofm et Dominique Lebon, ofm cap, arrivés eux-mêmes au terme de plusieurs mandats. Cet état de fait amènera à trouver d’autres modalités de fonctionnement, à l’étude actuellement…

Les membres de la Jefra et le représentant de l’OFS auprès des Groupes de Vie Évangélique, François Gaudard, prirent aussi la parole pour rapporter leurs activités au regard de l’OFS.

Vers la fin de l’après-midi, Noémi et le frère Tomàs nous dressèrent le cadre dans lequel allait s’effectuer l’élection du lendemain, et nous annoncèrent qu’un nombre insuffisant de candidats disponibles nécessitait que l’Esprit Saint nous insuffle de solliciter quelques membres supplémentaires pour élargir le choix des électeurs : nous avions le temps de la réflexion durant la nuit…

Après le repas du soir, un film intéressant: « caravane  amoureuse », tourné en 2010 par plusieurs membres de la fraternité de Bretagne, nous permit d’apprécier ce thème de « la fraternité semeuse de joie dans l’altérité » et ainsi de laisser décanter quelque peu les préoccupations électorales du lendemain !

La matinée de dimanche s’annonça laborieuse face aux exigences que préconisaient les Statuts rappelés avec insistance par la déléguée du CIOFS qui présidait les élections, mais ce temps put finalement se solder par des votes déterminants sur le choix de celles et ceux qui furent élus ou réélus : chacune et chacun fut interrogé sur son acceptation de sa nouvelle mission et vers midi, nous aurions pu laisser échapper une fumée blanche par la cheminée de notre « consistoire » : nous avions un nouveau Conseil National* élu pour trois ans pour la plus grande satisfaction de tous ! Un apéritif conclut cette réunion devenue festive et après le repas, l’Eucharistie concélébrée par le frère Michel Laloux et le frère José Kohler fut un vrai chant d’action de grâces – sans compter la danse finale ! – et un envoi magnifique pour chacun à la nouvelle mission qui lui était confiée dans l’esprit de François d’Assise que nous entendions profondément nous dire : « frères et sœurs, commençons !… »

Voici la composition du nouveau Conseil National de l’Ordre Franciscain Séculier de France :
– Ministre Nationale : Claire Hulot (réélue)
– Vice-Ministre Nationale : Catherine Delmas-Goyon  (réélue)
– Trésorier National : Xavier Fauvette (élu)
– Secrétaire Nationale : Suzanne Agrech (réélue)
– Responsable Nationale de la Formation : Marie-Agnès Fleury  (réélue)
– Conseillère Internationale : Claire Dechenaux (réélue)
– Conseiller National Jeunes et Familles : Bernard Cordier (élu)
– Conseiller National Présence au Monde : Etienne Poisson (réélu)
– Suppléante de la Conseillère Internationale : Catherine Delmas-Goyon (élue)


[1]OFS : Ordre Franciscain Séculier
[2]CIOFS : Conseil International de l’Ordre Franciscain Séculier
[3]JEFRA : Jeunesse Franciscaine

Pourquoi je m’engage aujourd’hui dans l’Ofs

Le 7 octobre, la région Créteil, St-Denis, Meaux a fêté la St-François chez les sœurs franciscaines, à Fontenay-sous-Bois.
Lors de cette célébration, Michel Sauquet a fait son engagement canonique au sein de la fraternité franciscaine séculière.
Avec son autorisation, nous publions le texte qu’il a partagé avec nous pour expliquer cette démarche, et quelques photos de ce temps fraternel.

La plupart d’entre nous connaissent par cœur cette invitation de François d’Assise : « Frères commençons à servir le Seigneur, car nous n’avons pas fait grand-chose jusqu’ici. »

« Frères, commençons »… Ces deux mots utilisés comme titre de nombreux articles dans nos revues m’ont très longtemps agacé. Je les tenais pour un slogan, dans un entre soi de laïcs et religieux franciscains, quelque chose d’allusif, qui ne me parlait pas du tout.

« Entré » il y a 45 ans, à la suite de mon épouse Brigitte, dans une fraternité franciscaine, je n’y avais jamais fait mon engagement. Je n’en voyais pas l’intérêt. Puis, à la faveur de recherches et de travaux d’écriture autour de François, et surtout de rencontres avec de nombreux religieux, religieuses et laïc(que)s de la famille franciscaine, j’ai changé de posture. Ces inspirateurs sont notamment les frères ici présents, Gilles Rivière, Joseph Banoub et Thierry Gournay, ainsi que le frère Jean-Luc Dehès qui nous a quitté et à qui je dois tant également. Ce sont aussi les sœurs de saint François d’Assise chez qui nous avons le bonheur de nous réunir aujourd’hui. C’est enfin cette fraternité du Petit Prince si riche en questionnements (on ne peut pas s’endormir avec elle !), et avec qui je chemine depuis des décennies. J’ai changé de posture, oui et je crois que je comprends beaucoup mieux aujourd’hui, la richesse de ce « Frères commençons ».

S’engager en fraternité à 76 ans, voilà qui n’a pas manqué de susciter l’étonnement, voire l’incompréhension de plusieurs de mes amis qui se demandaient quelle mouche me piquait de faire une telle démarche à cet âge-là.

Cette décision, je l’ai prise un peu dans le flou, intuitivement, jusqu’à ce que les mots d’un moine de l’abbaye d’En-Calcat me rejoignent en plein cœur. « Les chrétiens, disait-il, sont ceux qui commencent toujours, chaque matin et à toute heure. Parce qu’ils commencent, ils sont joyeux. Parce qu’ils ne font que commencer, ils ne peuvent s’enorgueillir, ils ne peuvent se prendre au sérieux. »



Ainsi nous, chrétiens, nous sommes des débutants, sur ce chemin de la joie initié par le Christ. Oui, nous sommes tous des débutants, et c’est tant mieux !

J’ai pris l’habitude, pour parler du temps qui nous reste à vivre, à nous les seniors, de dire que tout ce qui vient, c’est « du rab ». Que nous avons eu une assez belle vie, et que maintenant advienne que pourra. Mais je crois maintenant que cette attitude est fataliste, résignée, paresseuse.

Je repense aussi au deuxième livre des Rois, qui rapporte la lassitude d’Élie dans le désert. Épuisé, n’en pouvant plus, il demande à Dieu d’en finir : « Reprends ma vie, je ne vaux pas mieux que mes pères. » Et il s’étend sous un buisson où il s’endort. Mais par deux fois Dieu le secoue, le nourrit, et, finalement il reprend la route. Commencer, recommencer toujours, à n’importe quel âge, non à la force du poignet, mais avec l’aide de Dieu, grâce à son inlassable initiative.

Et recommencer avec votre aide à tous, au sein de cette famille franciscaine dans laquelle je m’engage ce soir plus résolument que je ne l’ai fait jusqu’ici ! Ce soir, oui, je vais demander au Seigneur, à l’Église et à vous tous de m’aider à mieux mettre mes pas dans ceux de Saint François, à imprimer aux années qui sont devant moi une feuille de route plus éthique, plus ouverte, moins autocentrée, plus franciscaine. Merci de votre soutien, et de celui de Brigitte, qui me guide sur cette voie depuis si longtemps.

Michel Sauquet

Journée régionale 19 juin 2022

Les sœurs et les frères de la Fraternité Franciscaine Séculière de la région Est-Francilien se sont retrouvés le dimanche 19 juin 2022, au couvent Saint François, chez les frères franciscains de Paris, pour une journée de rencontre, de détente et de réflexion sur le thème de la synodalité et particulièrement « l’écoute et le dialogue ».

La vidéo qui suit relate quelques moments de cette journée.

Cycle sur les traces de ma vie

Ce très beau texte d’Adémar de Barros interpelle.
Nous vous proposons de le lire et de le méditer.


Les interviews qui vont suivre au cours de ces mois sont autant de traces que de témoignages qui nous rendent lisible et visible cette si douce discrétion de la présence du Seigneur à nos côtés.

Interview N°3
Guillaume Régnauld

Interview N°2
Frère Luc Mathieu (OFM)

Interview N°1
Anne-Marie & Guy

Sur le sable, les traces de ma vie

Cette nuit, j’ai eu un songe :
je cheminais sur la plage accompagné du Seigneur.
Des traces sur le sable rappelaient le parcours de ma vie :
les pas du Seigneur et les miens.
Ainsi nous avancions tous deux
jusqu’à la fin du voyage.
Parfois une empreinte unique était marquée,
c’était la trace des jours les plus difficiles,
des jours de plus grande angoisse,
de plus grande peur, de plus grande douleur…
J’ai appelé :
« Seigneur, tu as dit que tu étais avec moi
tous les jours de ma vie,
j’ai accepté de vivre avec toi.
Pourquoi m’avoir laissé seul aux pires moments ? »
Il m’a répondu :
« Mon fils, je te l’ai dit :
Je serai avec toi tout au long de la route.
J’ai promis de ne pas te quitter.
T’ai-je abandonné ?
Quand tu ne vois qu’une
trace sur le sable
c’est que, ce jour-là,
c’est moi qui t’ai porté. »

Adémar de Barros, poète brésilien

Retraite des fraternités franciscaines séculières de la région Créteil, St Denis, Meaux

Dimanche 27 mars, les fraternités de notre Région se sont retrouvées chez nos frères Capucins de Paris, pour une journée de retraite animée par le frère Joseph Banoub, sur le thème: « Église des hommes, Église de Dieu ».

ÉGLISE DES HOMMES, ÉGLISE DE DIEU



L’Église de Dieu Trinité
Deux événements sont à l’origine de l’Église : tout d’abord, la mort et la résurrection de Jésus, ensuite le don de l’Esprit à la Pentecôte. Et l’Église, tout au long de son histoire, est fondée sur ces deux événements, accomplis par le Christ et par l’Esprit.
L’Église n’est donc pas une institution comme les autres puisqu’elle est voulue par le Christ et fondée par l’Esprit. Elle est aussi un mystère car son côté transcendant dépasse de très loin son côté visible et historique.
Le concile Vatican II décrit l’Église, dans la constitution Lumen Gentium, N°1, « comme un sacrement, comme un signe ou un instrument de l’union intime avec Dieu et de l’unité du genre humain. » L’Église a donc une visibilité bien concrète porteuse d’un don divin qui la dépasse et qui est invisible. La tradition chrétienne a donné au Christ le titre de « sacrement de Dieu ». S’il est le « sacrement de Dieu », l’Église est le sacrement du Christ et de l’Esprit. Ainsi, l’Eglise est avant tout la réalisation de la Trinité Sainte : elle a été pensée et voulue par le Père, elle a été réalisée par le Fils qui a donné sa vie pour elle et qui ne fait qu’une seule chair avec elle, elle est née de l’Esprit Saint dont elle est le Temple, la demeure parmi les hommes.
L’Église peut-elle prétendre être le Royaume de Dieu sur terre ? Le Christ a inauguré ce Royaume, il est donc déjà là ; mais il est à venir car il ne sera réalisé qu’à la fin des temps. Et l’Église aspire à cet avènement. En attendant, en elle, le Royaume de Dieu est en travail. Mais la croissance du Royaume est freinée par toutes les lourdeurs de l’Église.

Le péché de l’Église
La grandeur de l’Église c’est de vivre sa mission comme un service, mais elle l’a exercée trop souvent comme un pouvoir, c’est sa faiblesse.
L’un des paradoxes de l’Église est que le don de Dieu et du Christ ait été confié à des êtres pécheurs. Elle ne pourra jamais sortir de cette contradiction : elle est foncièrement sainte dans sa source, et elle reste radicalement pécheresse dans sa vie, parce que faite d’hommes et de femmes pécheurs. Divine par sa tête, le Christ, elle est sans cesse irriguée par lui pour sa nécessaire et continuelle conversion.
Quand le christianisme se présente comme une doctrine, il devient une idéologie avec tous ses travers. Il en est ainsi lorsque l’institution donne au peuple de Dieu à croire ‘à’, qui est de l’ordre de la loi, au lieu de croire ’en’, qui est de l’ordre de la foi, de l’amour.
Un signe incontestable de la présence du péché dans l’Église, c’est la division des chrétiens.
Elle est la négation par excellence de la vocation de l’Eglise qui est de rassembler les enfants de Dieu dans l’unité pour laquelle Jésus a prié. Une Église désunie est une Église qui ne révèle pas l’authenticité de la mission de Jésus.
Mais « unité » ne veut pas dire « uniformité ». L’amour entre les églises fait l’unité de l’Église et de cette unité doit découler l’amour pour faire vivre la diversité dans son unité.

Bientôt deux ans… Nos fraternité racontent comment elles vivent ce temps de pandémie

Fraternité Sainte Claire (Roissy)
(La fraternité est composée de 16 membres actifs accompagnés par Jean-Pierre Rossi, diacre. Elle se réunit dans la salle de la paroisse de Roissy-en-Brie car elle s’est constituée principalement autour de la paroisse)

Un temps de confinement qui nous a permis de nous retrouver virtuellement et de garder le contact par des moyens de technologie tels que les téléphones, les tablettes ou les ordinateurs, pour ceux qui ne pouvaient pas se connecter le lien se faisait soit par des appels téléphoniques et (ou) par sms.

La Joie de se voir de se retrouver à chaque réunion mensuelle, nous a montré que notre chaleur fraternelle n’avait pas faiblie ; nous restons dans l’attente des bons petits plats de chacun que nous souhaitons retrouver.

Ce temps de confinement essentiellement nous a amenés à approfondir sur notre vie avec et en Dieu, avec les hommes, avec l’église, avec la fraternité franciscaine, avec la société….
On pourrait comparer ce temps de confinement à une retraite spirituelle de notre vie, c’est pour cela que les réponses ne seront pas forcement instantanées pour tous au même moment.

Avec la Grace de Dieu le COVID 19 a épargné la fraternité.
A chacun sa réflexion, l’essentiel c’est d’être en chemin vers le Seigneur.
PAIX et BIEN

Bientôt Deux ans… Nos fraternités racontent comment elles vivent ce temps de pandémie

Fraternité franciscaine de Lagny
(La fraternité est composée de 11 personnes accompagnées par le frère Joseph. Elle se réunit chez l’un ou chez l’autre à Lagny)

Depuis un an que dure la pandémie, la fraternité de Lagny a pu se réunir 7 fois pendant les périodes dé-confinées, avec les gestes barrières, pour continuer à étudier « Pâques en Galilée » d’Eloi Leclerc et partager le vécu de ces temps très particuliers. Pendant les périodes de confinement nous avons gardé les liens téléphoniques et essayé de méditer sur les thèmes proposés : la Genèse, les méditations envoyées par Joseph, le préambule de « Fratelli tutti ». La fraternité s’est aussi investie en paroisse dans une « démarche d’émerveillement pour la nature », avec le CCFD-Terre solidaire, pour évoquer cet émerveillement sur des panneaux et lors d’un temps d’action de grâces, témoignant ainsi de l’attitude positive et fraternelle de Saint François, en ces temps difficiles.

La plupart des membres de la fraternité sont âgés et ressentent particulièrement l’isolement et une certaine angoisse face à la pandémie. Pour ceux qui travaillent ou poursuivent des activités, le quotidien est difficile avec la crainte de se contaminer et de contaminer sa famille. Cependant, la plupart des membres ont la chance de vivre en pavillon et de pouvoir ainsi profiter de la nature, de s’en émerveiller, et de rendre grâce au Seigneur, tout en pensant et en priant pour tous ceux qui vivent, isolés ou trop nombreux, dans des appartements étroits. En cette période, de nombreux signes positifs sont donnés par les enfants et les familles qui prennent régulièrement des nouvelles, ce qui renforce les liens et réduit l’isolement ; de même entre membres de la fraternité on échange plus souvent des nouvelles et on se soucie davantage de la santé des autres. De plus, la famille, des voisins ou des amis apportent plus d’attention aux personnes âgées ou isolées en leur proposant parfois des services pour leur éviter de trop sortir. Par ailleurs, cela donne une autre notion du temps et permet d’entreprendre des choses que nous n’avions pas le temps de faire.

Lors des réunions de fraternité, entre les confinements, chacun exprime en négatif ou en positif ce qu’il a vécu personnellement et cela rencontre une grande écoute des frères et sœurs. Cette expérience de pandémie et de confinement nous appelle à la réflexion et à la méditation sur ce que Dieu attend des hommes, de son peuple et de chacun de nous pour agir au mieux à la sortie de cette épreuve, pour un monde plus juste et plus fraternel. Cette expérience de confinement nous fait comprendre les difficultés de certains de nos frères; elle nous permet de mieux apprécier notre liberté et notre vie, et constitue un chemin pour nous rapprocher du Seigneur par la prière et la méditation. Merci à Joseph et à Jacqueline pour les textes de méditation qui entretiennent les liens tout en permettant la réflexion et la prière.

Durant cette année, trois anciens membres de la fraternité nous ont quittés : Yvette, Jeanne et Jean-Louis.