A la rencontre du frère

François n’a pas connu le martyre, il n’a pas converti le sultan, mais il s’est fait un ami.

Nous célébrons ces jours-ci le souvenir de la rencontre de Frère François avec le Sultan d’Egypte.
Initiative impensable sans doute dans l’esprit de ses contemporains, de quelque parti qu’ils soient. Car il s’agit bien d’une décision personnelle de François : en période de guerre sainte, déclarée par l’Eglise universelle à l’ennemi musulman, il a décidé de participer au combat avec les armes de la foi. Il part donc avec la volonté de trouver le martyre, ou à défaut de convertir le chef des armées ennemies à la foi chrétienne ; on ne peut qu’être admiratif devant une telle audace, alors que la tête de chaque chrétien valait une pièce d’or à qui la rapportait. Le premier étonnement est donc que François et son compagnon aient réussi à franchir les lignes de front et à atteindre vivants le campement du Sultan ; le second que celui-ci ait reconnu en lui un homme animé par l’esprit de Dieu. Lequel des deux hommes a converti l’autre ? Difficile à dire, mais on peut penser qu’ils se sont mutuellement reconnus frères, ce qui a conduit le sultan à donner à François et à ses frères la permission de se déplacer et de prêcher sur les territoires sous son contrôle sans être inquiétés. (Fioretti 24, Actus 27,12)
François n’a pas connu le martyre, il n’a pas converti le sultan, mais il s’est fait un ami.

Aujourd’hui nous côtoyons dans nos villes des hommes et des femmes de toutes couleurs, ethnies, nationalités, cultures et religions, bref des gens très différents de nous et cela suscite des inquiétudes, des peurs, et même la tentation du rejet, de l’exclusion de ceux qui alors sont considérés comme des envahisseurs. Certains sont dans les services publics, d’autres nos collègues, leurs enfants sont les camarades de classe des nôtres ; d’autres enfin galèrent et vivent clandestinement en espérant des jours meilleurs. Nous en rencontrons aussi un grand nombre dans nos églises. Nous ne pouvons les ignorer, et nous avons le devoir de les accueillir dignement ; nous sommes contraints de vivre ensemble, au-delà de tout ce qui peut nous séparer, simplement parce qu’ils sont là.

Essayons donc de vivre avec simplicité au milieu de ce peuple en témoignant, comme le fit François, de ce qui nous anime, sans rien renier de l’évangile, sans vouloir convertir quiconque, en étant simplement nous-mêmes ; ce peut-être le bon remède pour apaiser les tensions communautaires qui agitent notre société.
Si nous réussissons, nous nous ferons des amis et nous serons de vrais héritiers de François, de véritables artisans de paix.

Jean-Pierre Rossi

Marguerite de cortone (3/4)

3. La mystique

Giunta Bevegnati, son confesseur, a relaté sa vie, et notamment une apparition du Seigneur qui s’adressa à elle en ces termes : « Mets tes mains sur les plaies de mes mains ».
Elle n’osait, et lui disait : « Non, Seigneur ».
Soudain s’ouvrit la blessure du côté, et, dans cette ouverture, elle vit le Cœur du Sauveur. Dans ce transport, elle embrassait son Seigneur crucifié, et était enlevé par lui au ciel.

Et plus loin, relatant l’apparition du 3 juin 1291 : « M’aimes-tu ? », lui demandait son divin Rédempteur.
« Non seulement je vous aime, mais, si c’est votre plaisir, je désire habiter dans votre Cœur. »
« Pourquoi veux-tu habiter dans mon Cœur et n’entres-tu pas dans la blessure de mon côté ? »
« Seigneur, si je suis dans votre Cœur, je suis dans la blessure de votre côté, je suis dans les plaies des pieds et des mains, je suis dans la couronne d’épines, je suis dans le fiel et dans le vinaigre… »

Il lui dira encore :
« Souviens-toi, ma fille, de ce que je t’ai révélé dès mes premières communications : c’est que le sang de mon Cœur doit être l’aliment de ta piété ».

Chantal Auvray

Compagnie k

113 courtes nouvelles qui dénoncent l’absurdité de la guerre et des horreurs qu’elle engendre.

W.March, Compagnie K, Gallmeister, 2013, Paris, 230 pages, 23,10€

Ce ne sont pas les ouvrages témoignant de la première guerre mondiale qui manquent. Britanniques, Français, Allemands ont relaté leur expérience du conflit. De Barbusse en 1916 à Lemaitre en 2013, à de multiples reprises, le Goncourt honora des ouvrages qui évoquaient la « Guerre de 14 ». Elle demeure si présente dans les mémoires qu’elle fut qualifiée de « Grande Guerre » avec deux G majuscules.

Toutefois, peu d’écrits américains rapportèrent ce que vécurent les combattants du nouveau monde dans les tranchées. Certes, il y eut le très pacifiste Johnny s’en va-t’en guerre de Dalton Trumbo, il y eut aussi Hemingway, mais La Compagnie K de William March n’eut que tardivement les honneurs de la traduction en France.

Arrivé en Europe en mars 1918, March participa aux combats du bois Belleau, de Soissons et Saint-Mihiel. Ses blessures et son comportement au feu lui valurent la Croix de guerre, la Distinguished Service Cross et la Navy Cross…
Né William Edward Campbell, il ne sortit pas indemne de son expérience.
Comme d’autres, il fut victime de troubles post-traumatiques, déjà décrits dans l’Épopée de Gilgamesh, dans Homère ou Hérodote, mais le phénomène foisonna à la faveur du premier conflit mondial. Assailli par les fantômes de ses camarades morts ou mutilés, hanté par l’éphémère masque évanescent du jeune Allemand qu’il avait immolé à la baïonnette ; il plongea dans une profonde dépression. Le sentiment de culpabilité, nourri des tueries auxquelles il a participé et auxquelles il a survécu, l’empêcha de raconter sa guerre. Toutefois, en 1933, il publia Company K, compagnie de marines dans laquelle il servit.

113 courtes nouvelles qui ne relatent pas sa propre histoire mais qui dénoncent l’absurdité de la guerre et des horreurs qu’elle engendre. Quelques tranches de vie et de mort, de souffrances au quotidien et de ce que l’homme est capable de faire lorsqu’il porte un uniforme. Chronologiquement rythmées, de la traversée de l’Atlantique à l’émergence des souvenirs d’après-guerre, les acteurs demeurent anonymes tant leur sort est banal. Des saynètes où le rare héroïsme côtoie la lâcheté, où les grades importent peu, où les situations paraissent grotesques, où l’horreur rencontre parfois l’humanité. Brutalité des combats, interminable attente, extravagante propagande, mesquineries humaines et stupidité de la logique militaire constituent le canevas de ce recueil. Situations si improbables, nées de la guerre, qui bouleverse la confortable banalité de la vie quotidienne des temps de paix. Ainsi, en est-il de la burlesque mais tragique mésaventure du soldat Benjamin Hunzinger, considéré comme déserteur pour avoir lutiné une jolie serveuse. On tue, on exécute les prisonniers, on donne des ordres absurdes, on est confronté à des situations ineptes et l’on est aveuglé par la propagande.

Parfois comparé à Remarque, March offre pourtant une œuvre originale d’une centaine de témoignages fictifs ou vécus longs d’une page ou deux, dont la cohérence est ancrée dans la réalité de ce qu’est la guerre.

ERIK LAMBERT.

Notre Père qui es aux cieux,

que nous nous sentions tous frères et sœurs,
que nous sachions sanctifier ton nom
en agissant avec miséricorde.
Que ton règne vienne à nous,
règne de justice, d’amour et de paix.
Que nous apprenions à faire ta volonté
et à nous aimer ici sur terre,
comme tes fils et tes filles s’aiment au ciel.
Donne à tous les hommes le pain de la foi,
de l’espérance et de l’amour.
Fais, Seigneur, que nous oubliions haine et rancœur
Ne permets pas que nous nous habituions aux divisions.
Pardonne les séparations
dues à notre orgueil et à notre incrédulité,
à notre manque de compréhension et de charité.
Garde notre conscience en éveil :
c’est le péché qui divise ce que tu as uni.
Ne nous laisse pas succomber à la tentation d’être durs de cœur.
Délivre-nous de trouver normal
ce qui est un scandale pour le monde
et une offense à ton amour.
Notre Père,
que nous vivions tous comme tes fils et tes filles.
Amen.

événements d’octobre 2019

Fête de la St François

Venez fêter St François le 4 octobre à 19h30 avec les fraternités franciscaines de la région et tous ceux qui souhaitent venir.
À la paroisse St Germain l’Auxerrois de Fontenay sous Bois, 2 rue de Rosny.

Célébration nationale du 800ème anniversaire de la rencontre de Damiette

A la cathédrale Notre-Dame de Créteil, le 27 octobre, Venez vivre LA RENCONTRE entre croyants !

• Messe télévisée du Jour du Seigneur à 11h (Attention ! Entrée impossible après 10h30).
• Repas tiré du sac.
• Carrefours autour d’initiatives diocésaines et nationales interreligieuses.
• Un temps spirituel interreligieux à 17h.

Vendredi 25 et samedi 26 octobre (9h-18h)

Colloque organisé par l’école franciscaine de Paris et le service national pour les relations avec les musulmans
1219-2019 : St François et le sultan, fécondité d’une rencontre ?

Samedi après-midi, témoignages de grands témoins de la famille franciscaine vivant aujourd’hui en Syrie, au Liban, en Palestine, au Maroc, à Abu Dhabi, au Mali, en Algérie… Comment vivent –ils de l’esprit de la rencontre de Damiette 800 ans plus tard ?

Au centre Sèvres, 35 bis rue de Sèvres, 75006 Paris.
Inscription au colloque sur place : 20 €

Programme détaillé : Cliquer ici

Samedi 26 octobre à 20h30 : « A la rencontre de l’Autre »

Comment approfondir la rencontre et le dialogue aujourd’hui ?

Conférence à deux voix : Mgr Paul Hinder, frère mineur capucin et évêque d’Abu Dhabi et l’Imam Bubacar Conte de la mosquée Nour du 12è arrondissement.

Paroisse du St Esprit, 186 avenue Daumesnil, 75012 Paris


Qui est saint François pour moi aujourd‘hui ?

Pour moi, François aujourd’hui, c’est une invitation à la prière régulière et fidèle avec notre créateur et Notre Seigneur Jésus –Christ. Oui, je prends le temps de prier, c’est ma force, ma force d’aimer mes proches, Cynthia, nos garçons, ma maman, c’est ma paix et le repos de mon âme.
Pour moi, François aujourd‘hui, c’est mes relations fraternelles, ma famille, mes amis, mes frères et sœurs en Jésus, nos fraternités (un petit peu plus pour Lagny), ma paroisse et tous ceux que je rencontre sur ma route, croyants et non croyants.
Pour moi, François aujourd‘hui, c’est oser la rencontre avec les Pauvres, les plus démunis ; ils ont beaucoup à m’apprendre de Dieu. J’en ai côtoyé un peu, je pense à Yonos qui mendiait pieds nus, nous avons pris le temps du partage, il m’a donné son sourire, sa poignée de main, sa chaleur.
Pour moi, François aujourd’hui, c’est la création dans toute sa splendeur, il donne un véritable sens à notre maison commune. Prenons en soin… Avec notre équipe d’aumônerie de 5ème, nous avons parcouru le Cantique de frère soleil en marchant et l’un des participants a évoqué les déchets laissés par terre mais nous nous sommes pris au jeu, nous avons ramassé des déchets.
Merci François, pour ce que tu me donnes à vivre simplement.
Fraternellement
Gilles Falla

Jésus le pain de vie 6, 1-71

Introduction

  1. Contrairement aux synoptiques, Jean ne relate pas l’institution de l’Eucharistie. Mais, comme eux, il se souvient que Jésus l’avait annoncée par la multiplication des pains. C’est donc dans ce chapitre 6 qu’il va faire la théologie de l’Eucharistie.
  2. Jean use, comme d’habitude, du double sens : pain matériel / pain de vie éternel.
  3. Il y a chez Jean une intention délibérée de marquer l’infériorité de l’AT. parce que celui-ci n’est que figure par rapport à la réalité, il n’est qu’annonce pour l’événement définitif (Moïse ne venait pas du ciel), il n’est qu’un palliatif pour ce qui sera une efficacité définitive (‘vos pères sont morts’ 49).
  4. On remarquera aussi chez Jean la volonté de ne pas atténuer le scandale provoquée par la révélation de Jésus. Pour Jean, l’homme est « charnel », c’est à dire incapable de croire, même lorsqu’il se croit religieux. Il n’arrive pas à s’en remettre totalement à Dieu, à admettre que sa toute-puissance entraîne sa toute liberté, et donc les moyens insoupçonnés qu’il emploie.
  5. Un parallélisme apparaît avec l’épisode de la Samaritaine (eau… pain). Les deux éléments de base de la vie humaine sont les symboles de la vie en Jésus (« en lui était la vie »).

I. Les deux signes 1-21

La multiplication des pains : Récit très proche des synoptiques. Toutefois, 3 détails significatifs :

  1. Des pains d’orge : allusion à Elisée distribuant 20 pains à 100 personnes (2R. 4, 42-45). Jésus fait mieux qu’Elisée. Cela explique l’enthousiasme populaire : « C’est vraiment le Prophète qui doit venir dans le monde » (14). On veut le faire roi, mais Jésus s’enfuit.
  2. Jésus prit le pain, rendit grâce, et les distribua : mêmes paroles que pour la cène. « Rassemblez les morceaux… pour que rien ne soit perdu » : ressemblance avec le rituel eucharistique de la Didachè* : « Comme ce pain rompu, autrefois disséminé sur les montagnes, a été rassemblé des extrémités de la terre ».
  3. Jean est le seul a précisé le contexte liturgique : la Pâque. Le pain donné par Jésus sera la Pâque nouvelle.

La marche sur les eaux : 2 points suggestifs

  1. La présence soudaine de Jésus auprès de ses disciples, plongés dans la ténèbre et l’angoisse, a toute la majesté et la gloire de ce qui sera une apparition du ressuscité.
  2. « Ego eimi…ne craignez pas ! » Ego eimi, peut signifier « c’est moi » ou « Je suis », formule par laquelle Dieu se définit devant Moïse au buisson ardent. Jésus apparaîtrait ainsi dans sa gloire de Fils de Dieu.

Fr Joseph

Διδακη : enseignement

La beauté sauvera-t-elle le monde ?

Dans L’Idiot, un des personnages de Dostoïevski s’interroge : est-ce « la beauté qui sauvera le monde ? » Pour beaucoup de philosophes la beauté est bien difficile à définir, on ne peut l’expliquer par des mots, on ne peut qu’en donner des exemples. Cependant, pour Platon, le Beau, le Bien et le Vrai sont indissociables.
En ce qui nous concerne, nous avons tous fait l’expérience de la beauté : que ce soit celle d’un paysage ou d’une œuvre d’art, celle d’un regard, du sourire d’une personne aimée, ou même inconnue. Beauté d’un instant qui nous saisit de manière fulgurante ou contemplation qui nous procure un sentiment de plénitude…Cette expérience, d’abord sensorielle, suscite en nous un plaisir qui peut se transformer en une joie beaucoup plus profonde et guérir bien des maux, qui peut également nous amener à nous tourner vers Dieu.
Le récit de la création est ponctué par cette exclamation « et Dieu vit que cela était bon », or le mot hébreu tov signifie à la fois « beau », « bon » et « porteur de vie ». Après avoir fait l’homme à son image et lui avoir confié l’ensemble de la Création, Dieu est le premier à se réjouir de la beauté de son œuvre : « cela était très bon ». Nombreux sont les textes bibliques qui chantent les merveilles du Dieu Créateur : « Bénissez le Seigneur dans toutes ses œuvres. Proclamez la grandeur de son nom et publiez sa louange par les chants de vos lèvres et sur vos cithares et vous parlerez ainsi dans l’action de grâce : Qu’elles sont belles les œuvres du Seigneur […] Les œuvres du Seigneur sont toutes bonnes ». (Si 39,14-16 ; 33)
« La grandeur et la beauté des créatures conduisent par analogie à contempler leur Créateur » nous dit le Livre de la Sagesse (Sg 13,5), mais la Création, dans toute sa magnificence, n’en reste pas moins un pâle reflet de son Créateur, car il est, Lui, la source de la beauté. « Devant lui, splendeur et majesté, dans son sanctuaire, puissance et beauté. » (Ps 96,6) Non pas une beauté éphémère et subjective, marquée par une époque ou une culture, mais une beauté éternelle et indicible : la Beauté.
Dans les Louanges de Dieu pour frère Léon, à deux reprises St François écrit : « Tu es beauté, tu es douceur ».Thomas de Celano explique : « En toute œuvre, il admirait l’Ouvrier ; il référait au Créateur les qualités qu’il découvrait à chaque créature. Il se réjouissait pour tous les ouvrages sortis de la main de Dieu et, de ce spectacle qui faisait sa joie, il remontait jusqu’à celui qui est la cause, le principe et la vie de l’univers. Il savait, dans une belle chose, contempler le Très Beau ; tout ce qu’il rencontrait de bon lui chantait : Celui qui m’a fait, celui-là est le Très Bon » (2C, 165)
S’émerveiller devant chaque créature, animée ou inanimée, reconnaître en elle les traces de la beauté et de la bonté du Seigneur Dieu fait naître chez François un chant de louange au Père et à son amour créateur qui culmine dans le Cantique de Frère Soleil.
Si l’homme a été institué pour « dominer », pour gérer la Création, il en a, cependant, défiguré la beauté originelle par le péché. Associés à l’œuvre de Dieu, « cocréateurs », nous avons à restaurer l’harmonie perdue. Ce peut être en éveillant le regard à la beauté car elle ouvre le cœur et l’âme à l’autre et au Tout-Autre ; d’ailleurs, depuis Paul VI tous les papes ont adressé des messages aux artistes en soulignant leur rôle et leur responsabilité (Benoît XVI parle d’une « beauté authentique » qui « peut devenir une voie vers le Transcendant, vers le Mystère ultime, vers Dieu » mais aussi, à l’inverse, d’une beauté « illusoire » et « mensongère » qui peut asservir l’homme).
Mais c’est aussi en posant des actes d’amour qui sont, par nature, porteurs de beauté et de bonté, qui suscitent l’espérance et qui révèlent le Visage de Dieu. Nous redevenons alors image de Dieu. « L’homme est appelé à devenir libérateur et créateur de beauté en rendant ressemblante l’image de Dieu qui le fonde et l’appelle. » nous dit Olivier Clément. (Tychique n°164)
Affirmer que la beauté sauvera le monde, c’est croire qu’elle peut contribuer à restaurer l’harmonie perdue et à orienter la Création toute entière vers Celui qui est à l’origine de toute beauté, son Sauveur et Maître.
Concluons avec Benoît XVI dans son Discours aux artistes de novembre 2009 : « Qu’est-ce qui peut redonner l’enthousiasme et la confiance, qu’est-ce qui peut encourager l’âme humaine à retrouver le chemin, à lever le regard vers l’horizon, à rêver d’une vie digne de sa vocation sinon la beauté? »

P. Clamens

témoignage de jean k.

Lorsque mon ami Erik m’a demandé de témoigner sur la façon de vivre ma Foi, je me disais qu’à mon âge presque canonique, mon témoignage n’aurait pas beaucoup d’intérêt et je pensais vivre ma Foi basée sur mon histoire, mon éducation.

La providence a mis sur ma route une communauté bénédictine en Normandie.

En me posant un instant, je me rends compte que cette Foi qui m’anime vient bien évidemment de ce que j’ai reçu, de ce patrimoine spirituel et des valeurs transmises, mais je me rends compte de ce que ma vie m’a apporté et de la richesse du quotidien.

Les rencontres m’ont permis notamment de vivre différemment l’Evangile. La providence a mis sur ma route une communauté bénédictine en Normandie. Au gré des séjours nous nous sommes apprivoisés, rapprochés, avons appris à nous connaître, et c’est tout naturellement que j’ai décidé de m’engager comme oblat en 2009.
10 ans d’engagement avec ma communauté, 10 ans d’intimité et de complicité spirituelles avec mes frères bénédictins à l’ombre de cette abbaye normande. L’oblature, c’est une rencontre et une promesse ! Une rencontre avec une communauté, une abbaye et l’histoire qui l’a façonnée et modelée, et une promesse de vivre en communion de prière avec mes frères et de partager, dans la liturgie des heures, la force de se donner au Christ, qui que nous soyons à travers le monde.
Ce peu caractérise ma Foi, et ma vie c’est vivre chaque rencontre sous le regard du Christ avec bienveillance et attention.
J’ai décidé il y a 5 années de quitter mon poste de dirigeant d’entreprise pour m’engager, via le milieu associatif, auprès des autres et aligner mes valeurs avec un projet professionnel. Dilemme pour trouver l’équilibre entre cette envie de me donner aux autres et subvenir aux contingences pécuniaires de ma famille.

Trois ans de maraude comme bénévole au sein d’une association nationale m’avait permis de goûter aux joies de la rencontre avec les plus petits et les plus démunis. Faisant écho à cette expérience de bénévole, j’ai pu, côté professionnel, trouver une mission de 2 ans dans une association qui accueille et accompagne les gens de la rue. J’ai pu ainsi créer une nouvelle structure pour les gens en difficulté du 13 e arrondissement avec des axes autour du sport et de la culture.

Depuis un an j’accompagne, dans la recherche de fonds, une association qui s’occupe de jeunes enfants issus de familles en difficulté éducative.

Voilà comment chaque jour, au rythme de mes rendez-vous spirituels quotidiens avec mes frères bénédictins, je me nourris au gré de chaque rencontre souvent parisienne, où chaque échange, chaque sourire, chaque regard est lumière et présence divine et me nourrit !

                                    Jean K.