« Père très Saint, avec Saint François d’Assise nous te supplions.
Au nom de Jésus-Christ donne-nous ton Esprit.
Répands-Le sur tous les hommes, toutes les femmes, et tous les enfants,
Sur la Création toute entière.
Qu’Il chasse la pandémie et restaure les corps et les cœurs.
Nous te le demandons à Toi qui vis pour les siècles des siècles. »
Prière composée par fr Michel Laloux, ministre provincial, en cette période de pandémie.
Cette réflexion se fera, sœurs et frères, tout en continuant l’appel à la prière.
L’émerveillement
François n’est pas un benêt qui est en admiration devant la nature et les personnes pour elles-mêmes. Il n’est ni un écologiste, ni un humaniste tels qu’on comprend ces termes aujourd’hui. Le créé, pour lui, est un lieu de révélation :
« … il savait puiser un grand réconfort dans toutes les choses de ce monde ; il les utilisait … comme autant de miroirs pour contempler la bonté de Dieu. En toute œuvre, il admirait l’Ouvrier ; il référait au Créateur les qualités qu’il découvrait à chaque créature. Il se réjouissait pour tous les ouvrages sortis de la main de Dieu et de ce spectacle qui faisait sa joie, il remontait jusqu’à celui qui est la cause, le principe et la vie de l’univers. Il savait, dans une belle chose, contempler le Très Beau ; tout ce qu’il rencontrait de bon lui chantait : ‘Celui qui m’a fait, celui-là est le Très Bon.’ Il poursuivait à la trace son Bien-Aimé en tout lieu de sa création, se servant de tout l’univers comme d’une échelle pour se hausser jusqu’au trône de Dieu. » (2C.165)
Et cela a une conséquence sur son émerveillement :
L’émerveillement de François est enraciné en Dieu : il le voit à l’œuvre en tout et en tous, et cette œuvre n’est pas une réalité du passé, elle est une action actuelle, permanente de Dieu créateur et sauveur :
« Aimons tous le Seigneur Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit, de tout notre pouvoir et courage, de toute notre intelligence, de toutes nos forces, de tout notre effort, de toute notre affection, de toutes nos entrailles, de tous nos désirs, de toutes nos volontés. Il nous a donné et nous donne à tous le corps, l’âme et la vie ; il nous a créés et rachetés ; il nous sauvera par sa seule miséricorde ; qui à nous misérables et miséreux, putrides et fétides, ingrats et mauvais, nous a fait et nous fait tout bien. » (1R. 23, 8)
« Tout puissant, très saint , très haut et souverain Dieu, Père saint et juste, Seigneur, roi du ciel et de la terre, nous te rendons grâces à cause de toi-même, parce que, par ta sainte volonté, et par ton Fils unique avec le Saint-Esprit, tu as créé toutes choses, spirituelles et corporelles ; tu nous as faits à ton image et ressemblance, tu nous as placés dans le paradis ; et nous, par notre faute, nous sommes tombés » (1R. 23, 1-2).
Son émerveillement est enraciné en Christ, puisqu’il est l’alpha et l’oméga de tout : François le voit avant toute création, mais aussi présent aujourd’hui, comme il est le terme de tout le créé :
« Nous te rendons grâces parce que, de même que tu nous as créés par ton Fils, de même, par le saint amour dont tu nous as aimés, tu as fait naître ton Fils, vrai Dieu et vrai homme, de la glorieuse Vierge sainte Marie, et, par sa croix, son sang et sa mort, tu as voulu nous racheter de notre captivité. Et nous te rendons grâce parce que ce même Fils reviendra dans la gloire de sa majesté. » (1R. 23, 3-4a)
C’est lui qui donne sens et grandeur à tout le crée. Et quand il s’agit de la créature spirituelle, l’être humain, le Christ devient « l’archétype » et lui donne toute sa splendeur :
« Considère, ô homme, le degré de perfection auquel t’a élevé le Seigneur : il a créé et formé ton corps à l’image du corps de son Fils bien-aimé, et ton esprit à la ressemblance de son esprit » (Adm 5, 1).
L’émerveillement de François va aussi du côté de ses frères. Il suffit de se rappeler sa manière de décrire le frère parfait, rapporté par l’auteur du « miroir de perfection » 85.
Il découvre dans tout ce que l’homme dit et fait de bien, de beau, de bon, celui qui seul est Bien, Beau et Bon :
« Un frère lui demanda un jour pourquoi il mettait tant de soin à recueillir même les écrits des païens où l’on ne trouve pas le nom du Saigneur ; il répondit : ‘Mon fils, c’est parce qu’on y trouve les lettres qui composent le très glorieux nom du Seigneur Dieu. Tout ce qu’il y a de bien dans ces écrits n’appartient ni aux païens ni à qui que ce soit, mais à Dieu seul, de qui nous vient tout bien’. » (1C 82)
Frère Joseph (assistant régional)