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événements d’octobre 2019

Fête de la St François

Venez fêter St François le 4 octobre à 19h30 avec les fraternités franciscaines de la région et tous ceux qui souhaitent venir.
À la paroisse St Germain l’Auxerrois de Fontenay sous Bois, 2 rue de Rosny.

Célébration nationale du 800ème anniversaire de la rencontre de Damiette

A la cathédrale Notre-Dame de Créteil, le 27 octobre, Venez vivre LA RENCONTRE entre croyants !

• Messe télévisée du Jour du Seigneur à 11h (Attention ! Entrée impossible après 10h30).
• Repas tiré du sac.
• Carrefours autour d’initiatives diocésaines et nationales interreligieuses.
• Un temps spirituel interreligieux à 17h.

Vendredi 25 et samedi 26 octobre (9h-18h)

Colloque organisé par l’école franciscaine de Paris et le service national pour les relations avec les musulmans
1219-2019 : St François et le sultan, fécondité d’une rencontre ?

Samedi après-midi, témoignages de grands témoins de la famille franciscaine vivant aujourd’hui en Syrie, au Liban, en Palestine, au Maroc, à Abu Dhabi, au Mali, en Algérie… Comment vivent –ils de l’esprit de la rencontre de Damiette 800 ans plus tard ?

Au centre Sèvres, 35 bis rue de Sèvres, 75006 Paris.
Inscription au colloque sur place : 20 €

Programme détaillé : Cliquer ici

Samedi 26 octobre à 20h30 : « A la rencontre de l’Autre »

Comment approfondir la rencontre et le dialogue aujourd’hui ?

Conférence à deux voix : Mgr Paul Hinder, frère mineur capucin et évêque d’Abu Dhabi et l’Imam Bubacar Conte de la mosquée Nour du 12è arrondissement.

Paroisse du St Esprit, 186 avenue Daumesnil, 75012 Paris


Qui est saint François pour moi aujourd‘hui ?

Pour moi, François aujourd’hui, c’est une invitation à la prière régulière et fidèle avec notre créateur et Notre Seigneur Jésus –Christ. Oui, je prends le temps de prier, c’est ma force, ma force d’aimer mes proches, Cynthia, nos garçons, ma maman, c’est ma paix et le repos de mon âme.
Pour moi, François aujourd‘hui, c’est mes relations fraternelles, ma famille, mes amis, mes frères et sœurs en Jésus, nos fraternités (un petit peu plus pour Lagny), ma paroisse et tous ceux que je rencontre sur ma route, croyants et non croyants.
Pour moi, François aujourd‘hui, c’est oser la rencontre avec les Pauvres, les plus démunis ; ils ont beaucoup à m’apprendre de Dieu. J’en ai côtoyé un peu, je pense à Yonos qui mendiait pieds nus, nous avons pris le temps du partage, il m’a donné son sourire, sa poignée de main, sa chaleur.
Pour moi, François aujourd’hui, c’est la création dans toute sa splendeur, il donne un véritable sens à notre maison commune. Prenons en soin… Avec notre équipe d’aumônerie de 5ème, nous avons parcouru le Cantique de frère soleil en marchant et l’un des participants a évoqué les déchets laissés par terre mais nous nous sommes pris au jeu, nous avons ramassé des déchets.
Merci François, pour ce que tu me donnes à vivre simplement.
Fraternellement
Gilles Falla

Jésus le pain de vie 6, 1-71

Introduction

  1. Contrairement aux synoptiques, Jean ne relate pas l’institution de l’Eucharistie. Mais, comme eux, il se souvient que Jésus l’avait annoncée par la multiplication des pains. C’est donc dans ce chapitre 6 qu’il va faire la théologie de l’Eucharistie.
  2. Jean use, comme d’habitude, du double sens : pain matériel / pain de vie éternel.
  3. Il y a chez Jean une intention délibérée de marquer l’infériorité de l’AT. parce que celui-ci n’est que figure par rapport à la réalité, il n’est qu’annonce pour l’événement définitif (Moïse ne venait pas du ciel), il n’est qu’un palliatif pour ce qui sera une efficacité définitive (‘vos pères sont morts’ 49).
  4. On remarquera aussi chez Jean la volonté de ne pas atténuer le scandale provoquée par la révélation de Jésus. Pour Jean, l’homme est « charnel », c’est à dire incapable de croire, même lorsqu’il se croit religieux. Il n’arrive pas à s’en remettre totalement à Dieu, à admettre que sa toute-puissance entraîne sa toute liberté, et donc les moyens insoupçonnés qu’il emploie.
  5. Un parallélisme apparaît avec l’épisode de la Samaritaine (eau… pain). Les deux éléments de base de la vie humaine sont les symboles de la vie en Jésus (« en lui était la vie »).

I. Les deux signes 1-21

La multiplication des pains : Récit très proche des synoptiques. Toutefois, 3 détails significatifs :

  1. Des pains d’orge : allusion à Elisée distribuant 20 pains à 100 personnes (2R. 4, 42-45). Jésus fait mieux qu’Elisée. Cela explique l’enthousiasme populaire : « C’est vraiment le Prophète qui doit venir dans le monde » (14). On veut le faire roi, mais Jésus s’enfuit.
  2. Jésus prit le pain, rendit grâce, et les distribua : mêmes paroles que pour la cène. « Rassemblez les morceaux… pour que rien ne soit perdu » : ressemblance avec le rituel eucharistique de la Didachè* : « Comme ce pain rompu, autrefois disséminé sur les montagnes, a été rassemblé des extrémités de la terre ».
  3. Jean est le seul a précisé le contexte liturgique : la Pâque. Le pain donné par Jésus sera la Pâque nouvelle.

La marche sur les eaux : 2 points suggestifs

  1. La présence soudaine de Jésus auprès de ses disciples, plongés dans la ténèbre et l’angoisse, a toute la majesté et la gloire de ce qui sera une apparition du ressuscité.
  2. « Ego eimi…ne craignez pas ! » Ego eimi, peut signifier « c’est moi » ou « Je suis », formule par laquelle Dieu se définit devant Moïse au buisson ardent. Jésus apparaîtrait ainsi dans sa gloire de Fils de Dieu.

Fr Joseph

Διδακη : enseignement

La beauté sauvera-t-elle le monde ?

Dans L’Idiot, un des personnages de Dostoïevski s’interroge : est-ce « la beauté qui sauvera le monde ? » Pour beaucoup de philosophes la beauté est bien difficile à définir, on ne peut l’expliquer par des mots, on ne peut qu’en donner des exemples. Cependant, pour Platon, le Beau, le Bien et le Vrai sont indissociables.
En ce qui nous concerne, nous avons tous fait l’expérience de la beauté : que ce soit celle d’un paysage ou d’une œuvre d’art, celle d’un regard, du sourire d’une personne aimée, ou même inconnue. Beauté d’un instant qui nous saisit de manière fulgurante ou contemplation qui nous procure un sentiment de plénitude…Cette expérience, d’abord sensorielle, suscite en nous un plaisir qui peut se transformer en une joie beaucoup plus profonde et guérir bien des maux, qui peut également nous amener à nous tourner vers Dieu.
Le récit de la création est ponctué par cette exclamation « et Dieu vit que cela était bon », or le mot hébreu tov signifie à la fois « beau », « bon » et « porteur de vie ». Après avoir fait l’homme à son image et lui avoir confié l’ensemble de la Création, Dieu est le premier à se réjouir de la beauté de son œuvre : « cela était très bon ». Nombreux sont les textes bibliques qui chantent les merveilles du Dieu Créateur : « Bénissez le Seigneur dans toutes ses œuvres. Proclamez la grandeur de son nom et publiez sa louange par les chants de vos lèvres et sur vos cithares et vous parlerez ainsi dans l’action de grâce : Qu’elles sont belles les œuvres du Seigneur […] Les œuvres du Seigneur sont toutes bonnes ». (Si 39,14-16 ; 33)
« La grandeur et la beauté des créatures conduisent par analogie à contempler leur Créateur » nous dit le Livre de la Sagesse (Sg 13,5), mais la Création, dans toute sa magnificence, n’en reste pas moins un pâle reflet de son Créateur, car il est, Lui, la source de la beauté. « Devant lui, splendeur et majesté, dans son sanctuaire, puissance et beauté. » (Ps 96,6) Non pas une beauté éphémère et subjective, marquée par une époque ou une culture, mais une beauté éternelle et indicible : la Beauté.
Dans les Louanges de Dieu pour frère Léon, à deux reprises St François écrit : « Tu es beauté, tu es douceur ».Thomas de Celano explique : « En toute œuvre, il admirait l’Ouvrier ; il référait au Créateur les qualités qu’il découvrait à chaque créature. Il se réjouissait pour tous les ouvrages sortis de la main de Dieu et, de ce spectacle qui faisait sa joie, il remontait jusqu’à celui qui est la cause, le principe et la vie de l’univers. Il savait, dans une belle chose, contempler le Très Beau ; tout ce qu’il rencontrait de bon lui chantait : Celui qui m’a fait, celui-là est le Très Bon » (2C, 165)
S’émerveiller devant chaque créature, animée ou inanimée, reconnaître en elle les traces de la beauté et de la bonté du Seigneur Dieu fait naître chez François un chant de louange au Père et à son amour créateur qui culmine dans le Cantique de Frère Soleil.
Si l’homme a été institué pour « dominer », pour gérer la Création, il en a, cependant, défiguré la beauté originelle par le péché. Associés à l’œuvre de Dieu, « cocréateurs », nous avons à restaurer l’harmonie perdue. Ce peut être en éveillant le regard à la beauté car elle ouvre le cœur et l’âme à l’autre et au Tout-Autre ; d’ailleurs, depuis Paul VI tous les papes ont adressé des messages aux artistes en soulignant leur rôle et leur responsabilité (Benoît XVI parle d’une « beauté authentique » qui « peut devenir une voie vers le Transcendant, vers le Mystère ultime, vers Dieu » mais aussi, à l’inverse, d’une beauté « illusoire » et « mensongère » qui peut asservir l’homme).
Mais c’est aussi en posant des actes d’amour qui sont, par nature, porteurs de beauté et de bonté, qui suscitent l’espérance et qui révèlent le Visage de Dieu. Nous redevenons alors image de Dieu. « L’homme est appelé à devenir libérateur et créateur de beauté en rendant ressemblante l’image de Dieu qui le fonde et l’appelle. » nous dit Olivier Clément. (Tychique n°164)
Affirmer que la beauté sauvera le monde, c’est croire qu’elle peut contribuer à restaurer l’harmonie perdue et à orienter la Création toute entière vers Celui qui est à l’origine de toute beauté, son Sauveur et Maître.
Concluons avec Benoît XVI dans son Discours aux artistes de novembre 2009 : « Qu’est-ce qui peut redonner l’enthousiasme et la confiance, qu’est-ce qui peut encourager l’âme humaine à retrouver le chemin, à lever le regard vers l’horizon, à rêver d’une vie digne de sa vocation sinon la beauté? »

P. Clamens

témoignage de jean k.

Lorsque mon ami Erik m’a demandé de témoigner sur la façon de vivre ma Foi, je me disais qu’à mon âge presque canonique, mon témoignage n’aurait pas beaucoup d’intérêt et je pensais vivre ma Foi basée sur mon histoire, mon éducation.

La providence a mis sur ma route une communauté bénédictine en Normandie.

En me posant un instant, je me rends compte que cette Foi qui m’anime vient bien évidemment de ce que j’ai reçu, de ce patrimoine spirituel et des valeurs transmises, mais je me rends compte de ce que ma vie m’a apporté et de la richesse du quotidien.

Les rencontres m’ont permis notamment de vivre différemment l’Evangile. La providence a mis sur ma route une communauté bénédictine en Normandie. Au gré des séjours nous nous sommes apprivoisés, rapprochés, avons appris à nous connaître, et c’est tout naturellement que j’ai décidé de m’engager comme oblat en 2009.
10 ans d’engagement avec ma communauté, 10 ans d’intimité et de complicité spirituelles avec mes frères bénédictins à l’ombre de cette abbaye normande. L’oblature, c’est une rencontre et une promesse ! Une rencontre avec une communauté, une abbaye et l’histoire qui l’a façonnée et modelée, et une promesse de vivre en communion de prière avec mes frères et de partager, dans la liturgie des heures, la force de se donner au Christ, qui que nous soyons à travers le monde.
Ce peu caractérise ma Foi, et ma vie c’est vivre chaque rencontre sous le regard du Christ avec bienveillance et attention.
J’ai décidé il y a 5 années de quitter mon poste de dirigeant d’entreprise pour m’engager, via le milieu associatif, auprès des autres et aligner mes valeurs avec un projet professionnel. Dilemme pour trouver l’équilibre entre cette envie de me donner aux autres et subvenir aux contingences pécuniaires de ma famille.

Trois ans de maraude comme bénévole au sein d’une association nationale m’avait permis de goûter aux joies de la rencontre avec les plus petits et les plus démunis. Faisant écho à cette expérience de bénévole, j’ai pu, côté professionnel, trouver une mission de 2 ans dans une association qui accueille et accompagne les gens de la rue. J’ai pu ainsi créer une nouvelle structure pour les gens en difficulté du 13 e arrondissement avec des axes autour du sport et de la culture.

Depuis un an j’accompagne, dans la recherche de fonds, une association qui s’occupe de jeunes enfants issus de familles en difficulté éducative.

Voilà comment chaque jour, au rythme de mes rendez-vous spirituels quotidiens avec mes frères bénédictins, je me nourris au gré de chaque rencontre souvent parisienne, où chaque échange, chaque sourire, chaque regard est lumière et présence divine et me nourrit !

                                    Jean K.

Marguerite de cortone (2/4)

2. La pénitente

Marguerite se met sous la direction des frères franciscains et fait pénitence. En 1272 elle arrive avec son fils à Cortone. Elle a 25 ans. Elle fait la profonde expérience du pardon de Dieu, de sa « Divine Miséricorde » et décide de vivre une vie de pénitence dans le Tiers-Ordre franciscain. Elle se consacre entièrement à la charité, à la prière, au conseil spirituel.

En 1226, Marguerite fonde une communauté de femmes désireuses de venir en aide aux malheureux, ainsi que l’hôpital de « Sainte Marie du Pardon » à Cortone. Après sept cent cinquante ans l’hôpital existe toujours même si, pour les besoins d’une modernisation radicale, il a dû déménager à Valdichiana sous le nom d’ « Hôpital Sainte Marguerite ». Les sœurs Franciscaines Missionnaires de l’Enfant Jésus continuent son œuvre.

Marguerite meurt le 22 février 1297 à cinquante ans, après vingt-trois ans de pénitence. Son corps, retrouvé intact, repose dans l’église de Cortone. Dès après sa mort elle est considérée comme sainte et la dévotion populaire fait appel à Marguerite pour obtenir des faveurs du ciel. Le pape Benoît XIII la canonise en 1728.

Le père Giunta Bevegnati, son directeur spirituel la fit connaître en écrivant la Légende de sainte Marguerite. François Mauriac a publié sa biographie en 1945.

Chantal AUVRAY

La force de l’habitude

Depuis de longues années, je suis frappé par la « force de l’habitude » et je mesure quotidiennement l’énergie qu’elle recèle et les limites qu’elle révèle dans la marche de la vie. L’expérience me prouve, sans être statisticien, que bien des moments sont déterminés par des règles volontaires ou involontaires qui conduisent la vie personnelle et la vie collective.

La Foi est le nom de l’énergie qui permet à l’être de demeurer fidèle dans sa marche, évitant le double danger de l’errance et de l’immobilité.

Ne pas avoir à se poser de questions sur les choix que l’habitude règle inconsciemment est l’aspect positif de cette force qui structure la vie sans réflexion, sans discussion, car elle permet de gagner du temps et de l’énergie vitale. La vie se construit, se déroule sans conscience, sans surprise, sans hésitation, avec une économie de moyens et de temps. En pilotage automatique, les individus et les groupes vivent sans heurts, sans dérangement. Mais la vie n’est pas stationnaire, immobile, et ce fonctionnement ne prévoit pas comment intégrer les imprévus, les accidents de parcours. Pourtant, que ce soit la graine qui pousse, la plante qui se développe, l’enfant qui naît ou l’adolescent en crise de croissance, le mouvement est nécessaire, indispensable, pour grandir, pour devenir soi-même.

Seule une certaine foi éclaire le sens des crises qui obligent au dépassement et permettent de se remettre en mouvement. Leurs effets peuvent être limités par la force de l’habitude, mais elles sont fécondées par la force de la croissance impérieuse qui pousse au développement de la vie. Un chemin inhabituel, déroutant, par le dérangement même, sauve la vie en la remettant dans la bonne direction. Car si le mal nous enferme dans nos peurs, le bien peut aussi se nourrir de celles-ci. La force de l’habitude s’en trouve alors neutralisée dans ses aspects mécaniques, routiniers. Le décentrement qui en résulte permet à la grâce de se manifester et d’agir, et cette nouvelle force n’est autre que l’amour. C’est ainsi que l’amour dérange, il fait continuer à vivre quelle que soit la souffrance, et sauve.

La force de l’habitude est utile pour construire sur du solide mais elle devient un handicap pour le mouvement, si l’on n’y prend garde. La Foi est le nom de l’énergie qui permet à l’être de demeurer fidèle dans sa marche, évitant le double danger de l’errance et de l’immobilité. Deux mots dans la Bible décrivent cette réalité : le chemin et le roc. Ils sont complémentaires. Le chemin dit l’insécurité de la marche vers Dieu et le roc dit quelque chose de la sécurité de l’amour authentique.

Fr. Thierry

« En Toi j’ai mis ma confiance »

La confiance, nous dit le dictionnaire, est « le sentiment de sécurité de celui qui se fie à quelqu’un ou à quelque chose ». Mais à qui ou à quoi un monde qui affiche son indifférence ou son hostilité au divin peut-il se fier ? L’homme d’aujourd’hui est devenu son propre maître et croit pouvoir se suffire à lui-même en se choisissant des idoles, toujours les mêmes (argent, pouvoir, domination…), dont il découvre peu à peu qu’elles ne peuvent satisfaire ses désirs les plus profonds. La déception fait place à la défiance, à un sentiment d’insécurité qui peut mener bien vite au désespoir face aux difficultés.

Le croyant, lui, a mis sa foi en Dieu, cependant il peut être tenté de s’en détourner ou voir sa confiance entamée lorsque se présentent les épreuves.

Dans l’Ancien Testament, déjà, les exemples ne manquent pas où le peuple hébreu préfère se fier à son propre jugement plutôt qu’à la sagesse divine. Malgré les mises en garde, il se tourne vers des idoles que les prophètes qualifient de « mensonge » (Jr 13,25) et de « néant » (Is 59,4).

A l’inverse, la foi d’Abraham ne vacille pas à l’heure du sacrifice de son fils car il a l’assurance que « Dieu pourvoira » (Gn 22,8-14). Il est pour nous le modèle du juste qui obéit par la foi. Dans les psaumes, c’est au cœur des ténèbres que surgissent les appels au secours et que se manifeste la confiance en un Dieu fidèle et miséricordieux : « qui se fie en Yahvé, la grâce l’entoure » (32,10), « En Dieu seul repose-toi, mon âme, de lui vient mon espoir ; lui seul mon rocher, mon salut, ma citadelle » (62,6-7). Tout au long de l’histoire d’Israël, Yahvé est le Dieu qui « écoute », « garde », « protège », « défend », « console », « rachète », « sauve »… particulièrement les petits et les faibles. Le psaume 131 traduit la prière humble et confiante de celui qui a gardé l’esprit d’enfance : « Yahvé, je n’ai pas le cœur fier, ni le regard hautain. Je n’ai pas pris un chemin de grandeurs ni de prodiges qui me dépassent. Non, je tiens mon âme en paix et en silence ; comme un petit enfant contre sa mère, comme un petit enfant, telle est mon âme en moi. Mets ton espoir, Israël, en Yahvé, dès maintenant et à jamais. » Jésus utilise également cette image du petit enfant : « Laissez les enfants venir à moi ; ne les empêchez pas, car le Royaume des cieux est à ceux qui sont comme eux. En vérité, je vous le déclare, qui n’accueille pas le Royaume de Dieu comme un enfant n’y entrera pas. » (Lc 18,16-17) car le petit enfant est celui qui s’abandonne dans la confiance et qui accueille tout ce qui lui est donné avec simplicité et émerveillement.

S’inspirant de la prière du Christ, qui fait sienne la volonté de son père, Charles de Foucauld exprime ainsi sa confiance en Dieu : « Mon Père, je m’abandonne à toi, fais de moi ce qu’il te plaira. Quoi que tu fasses de moi, je te remercie. Je suis prêt à tout, j’accepte tout, pourvu que ta volonté se fasse en moi ». Avec une « infinie confiance » il s’en remet entièrement à la volonté et à la bienveillance de son Père car il se sait fils bien-aimé.

François d’Assise, lui, renonce à toute prétention pour se faire petit et humble serviteur, pour pouvoir tout recevoir et se recevoir du Père, Lui le seul Bien. C’est une confiance simple et joyeuse qui le porte à la louange. « Tu es le bien, tu es tout bien, tu es le souverain bien, […] tu es notre abri, notre gardien et notre défenseur, tu es la force, tu es la fraîcheur. Tu es notre espérance, tu es notre foi, tu es notre amour ». (Louanges de Dieu pour frère Léon) .

Nous sommes tous les enfants bien-aimés du Père, aimés d’un amour qui, seul, peut nous combler. Un amour de toujours à toujours, qui peut tout, qui supporte tout et qui ne se dément pas. Mais c’est dans la détresse que se vérifie notre confiance en Dieu ; l’expérience de ces grandes figures peut alors affermir notre foi et nous redonner l’assurance qui nous fait tant défaut, à l’exemple de Ste Thérèse d’Avila : « Que rien ne te trouble, que rien ne t’épouvante, tout passe, Dieu ne change pas, la patience obtient tout ; celui qui possède Dieu ne manque de rien : Dieu seul suffit […] Aime-Le comme Il le mérite, Bonté immense ; mais il n’y a pas d’amour de qualité sans la patience. Que confiance et foi vive maintiennent l’âme, celui qui croit et espère obtient tout. »

Croyons avec le pape François que « seule la confiance en Dieu peut transformer le doute en certitude, le mal en bien, la nuit en aurore radieuse. » (tweet posté le 11 avril 2014)

P. Clamens

qui est saint françois pour moi aujourd’hui ?

Aujourd’hui, Saint François d’Assise est pour moi plus que d’actualité.


Non seulement, le successeur de Pierre a choisi de porter son nom (on peut se demander si l’Esprit Saint n’a pas œuvré), mais toute l’actualité de ce moment nous ramène à Saint François. Saint François allant vers les plus pauvres : le Pape s’est rendu à Lampedusa à la rencontre des immigrés. Saint François et le sultan : le Pape s’est rendu en terre d’Islam (les Emirats et le Maroc). Et Saint François et la nature : actualité plus que criante. Tout ce qui compose la nature est considéré comme frère et sœur, frère soleil, sœur lune…, car créés avec amour par le même père que l’homme.

Alors, je me demande qui traiterait ses frères et sœurs comme l’homme traite la terre, notre maison commune, selon les mots du Pape François. Comment ne pas être émerveillé devant la nature, devant cette harmonie où tout est agencé de telle sorte que nous dépendons les uns des autres ? Mais comment traitons-nous ce don que le Créateur nous a fait ? Comment pouvons-nous ne pas en prendre soin au point de l’anéantir, et nous avec ?

Saint François me pousse à agir pour ne pas défigurer cette beauté et ne pas la détruire. Agir doit consister pour chacun de nous à prendre conscience des enjeux et à tout mettre en œuvre pour sauver ce qui peut l’être. Et comme la nature a cette faculté extraordinaire d’adaptation, je suis persuadée que chaque action, si minime soit elle, est possible et féconde.

Agissons au quotidien dans notre façon de consommer. Prélevons juste le strict nécessaire, évitons le gaspillage. Est-il normal de jeter des tonnes de nourriture alors que plus de la moitié de l’humanité ne dispose pas du minimum vital? Nous faisons venir de très loin ce que nous consommons : des haricots verts et des raisins en hiver par exemple. Ah oui, j’ai oublié que maintenant tout peut se consommer n’importe où et à n’importe quelle saison !!!

La société de consommation nous aliène en nous rendant dépendants et surtout en nous créant de plus en plus de besoins.

Remettons l’Homme au centre de nos préoccupations. La jeunesse d’aujourd’hui nous donne l’exemple par ses manifestations, ses grèves. Sommes-nous prêts à porter la lourde responsabilité de laisser une terre saccagée en héritage aux générations futures ?

« VA ET REPARE MA MAISON ». Comme Saint François, prions l’Esprit Saint de nous guider et d’aider tous les grands de ce monde à prendre conscience de l’urgence et à agir pour sauver LA MAISON COMMUNE. Une maison belle, diverse, harmonieuse que le Créateur a confiée à l’humanité.

Appoline Djondo
Fraternité Sainte Claire de Roissy en Brie

Témoignage de Jacqueline Rossi

Sur le thème de la rencontre régionale du 16 juin « Tout homme est mon frère »

« Quand le Seigneur m’eût donné des frères, le Très Haut me révéla lui-même que je devais vivre selon le Saint Evangile.»

Cette phrase du Testament de St François a toujours été celle qui m’a guidée pour accepter les différentes missions pour lesquelles j’ai été appelée.

Aussi quand je fus appelée à la Pastorale de la Santé et en l’occurrence à aller visiter à l’hôpital, ce ne fut pas sans appréhension … C’est là pourtant que j’étais donc appelée à rencontrer des frères que je n’ai pas choisis bien sûr et qui vont peut être m’interpeller, me déranger …. Non seulement les patients mais aussi les soignants et les familles !

  • Reconnaître en chacun sa dignité d’homme (ou de femme) quel que soit sa situation ,non seulement physique mais parfois morale ….
  • Reconnaître un frère dans cette femme toute bleue parce qu’elle est tombée et qu’elle m’a fait peur au 1er abord.
  • Reconnaître un frère dans cet homme très en colère de voir sa mère partir et qui en veut à toute la société et particulièrement à la religion.
  • Reconnaître un frère dans cette aide-soignante fatiguée d‘être appelée sans arrêt par la même personne et qui finit par perdre patience.
    …. Ce n’est pas toujours évident.
  • Être proche de ces parents qui font appel pour qu’on baptise leur enfant qui va être débranché
  • Accompagner ces mêmes familles avant le départ de leur enfant
  • Se faire proche de cette maman qui a perdu son enfant parce que trop petit à la naissance ou qui mettait la vie de la maman en danger
  • Accompagner les familles lors du décès d’un de leur proches et parfois faire des rencontres humaines extraordinaires et toujours être remercié des paroles qu’on a pu dire … des paroles qu’il me faut bien peser car la plupart des personnes ne se disent pas croyants …
  • Partager avec cette infirmière et cette aide-soignante heureuses de te voir parce qu’elles sont impliquées dans la paroisse et qu’elles peuvent en parler.
  • Sentir la confiance de la psychologue du service qui me dit « j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir, je vous confie la suite » ou encore de cette infirmière qui me dit « je n’y arrive pas mais vous vous allez peut-être y arriver … »
  • Goûter la joie des personnes à qui je vais porter la communion le dimanche parce qu’elles l’ont demandé dans la semaine.

  … ce n’est pas plus évident mais bousculant

J’ai découvert que si j’arrivais à vivre cela et à respecter chacun dans ce qu’il vit, c’est parce que je n’étais pas seule et que sans la prière et la confiance, ce serait impossible. Si on m’avait dit que je ferai cela un jour, j’aurais dit « mission impossible »

Vive l’Evangile, pour moi, c’est donc, dans ces situations, être là tout simplement par la présence, l’écoute … sans parler forcément de Jésus-Christ ! (c’est rare).

Toutes ces personnes que je rencontre dans mes visites à l’hôpital sont présentes dans ma prière le soir de mes visites et je rends grâce pour ce que j’ai vécu, partagé avec elles
Avant de rentrer dans une chambre ou avant d’aller au service néonatal ou encore à la chambre mortuaire , je demande toujours au Seigneur de me précéder car j’ai bien conscience que je n’y vais pas pour mon propre compte …

Je fais mienne les paroles d’Eloi Leclerc : « Evangéliser un homme, vois-tu, c’est lui dire : Toi aussi, tu es aimé de Dieu dans le Seigneur Jésus. Et pas seulement le lui dire, mais le penser réellement. Et pas seulement le penser, mais se comporter avec cet homme de telle manière qu’il sente et découvre qu’il y a en lui quelque chose de plus grand et de plus noble que ce qu’il pensait, et qu’il s’éveille ainsi à une nouvelle conscience de soi. C’est cela, lui annoncer la Bonne Nouvelle. Tu ne peux le faire qu’en lui offrant ton amitié. Une amitié réelle, sans condescendance, faite de confiance et d’estime profonde. »