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Saint Jean Chapitre 1, 1-18 (Suite)

Prologue de Jean : Analyse des versets,
1ère partie

1-2 ➡️ Jean identifie le Verbe, le logos, à la Parole créatrice : « Au commencement… » (Gn. 1, 1)
– Le Verbe, tout en étant Dieu de toute éternité, s’en distingue. C’est déjà le fondement de la théologie trinitaire.

3 ➡️ Raccourci de toute l’œuvre créatrice, qui se fait par la médiation du Verbe.

4 ➡️ Les 2 grands thèmes de l’évangile de Jean : la Vie (3, 15-16 ; 4, 10-14 ; 5, 21-29. 39-40 ; 6, 27-58), et la Lumière (3, 19-21 ; 8, 12 ; 9 ; 12, 35-36.46). C’est déjà de Jésus qu’il s’agit.
– Cette Vie est à la fois physique et spirituelle, puisque Dieu est à la source de l’une et de l’autre.
De même la Lumière : elle au sens physique le milieu nécessaire au maintien et à la croissance de la vie ; mais en revanche, c’est grâce à la Vie divine qu’il y aura illumination.
– Nous trouvons ce lien Vie / Lumière dans le psaume 36, 10 : « En toi est la source de la vie, par ta lumière nous voyons la lumière ».

5 ➡️ Opposition Lumière / Ténèbres. Les ténèbres, c’est tout ce qui s’oppose à Jésus (3, 19 ; 8, 12 ; 12, 35 ; 13, 30).

6-8 ➡️ Ces versets sur Jean-Baptiste, qui interrompent le développement sur le Verbe et sa venue, furent probablement rajoutés dans une 2° rédaction. Si on les déplace pour les mettre juste avant le verset 19, ils forment un excellent début à cette section sur Jean-Baptiste.
– Une 2° rédaction a inséré ici ces versets probablement comme une pointe contre les « Baptistes » qui tenaient leur maître pour supérieur à Jésus. Toutefois l’évangéliste Jean tient à faire apparaître le précurseur comme le grand témoin humain du Christ, celui qui résumait en sa personne toutes les annonces prophétiques du Christ dans l’AT.

9 Comme la Sagesse qui avait reçu mission d’illuminer tous les hommes, ainsi le Verbe est capable d’inspirer tout homme, même s’il ne connaît pas Jésus. Témoin de cela Jésus lui-même qui dit : « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de ce bercail… » (10, 16).

10 ➡️ La Parole-Sagesse se trouvait inscrite dans la création, or les païens n’ont pas su lire Dieu dans sa création. Elle était dans leur conscience et leur raison, mais ils n’ont pas suivi leur conscience et leur raison. C’est une allusion à la Loi Naturelle.

11 ➡️ « … chez les siens » : c’est à dire dans le peuple juif qui a été infidèle à la loi et aux prophètes.

12-13 ➡️ C’est la pointe du prologue : le Verbe vient dans le monde pour susciter des enfants de Dieu.
Nous ne sommes pas encore au moment où le Verbe s’incarne. saint Jean vient de constater que, avant l’arrivée du Christ, les « siens » (le peuple juif dans son ensemble), pas plus que les païens dans leur ensemble, ne se sont ouvert à l’illumination du « Logos ».
Le refus du Logos par les hommes aurait-il été universel ? le verset 12 montre qu’il n’en est rien : il y a eu des hommes qui ont fait bon accueil au Logos.
De qui s’agit-il ? D’abord, en Israël lui-même, de tous les « justes » que l’on a appelé le « petit reste » fidèle, les prophètes et les saints qui ont une foi ouverte et pure. Mais aussi des païens qui, en raison de leur conscience droite et de leur générosité, sont déjà d’une certaine manière des « enfants de Dieu ».
A tous ceux-là, qui déjà lui sont accueillants, le Verbe accorde la grâce d’une nouvelle naissance toute différente de la naissance charnelle (cf. entretien avec Nicodème 3, 3). C’est le don suprême, la filiation divine dont saint Jean ne cessera de s’émerveiller (cf. 1Jn. 3, 1-2)

Fr Joseph

Saint Jean Chapitre 1, 1-18 (suite)

Le « Logos » (le Verbe) = la Parole + la Sagesse

➡️ ‘Logos’, dans le grec de l’époque de Jean, veut dire : parole, pensée, raison, intelligence.
Mais Jean trouve dans ce mot de quoi synthétiser 2 notions capitales de l’AT, à savoir celle de la parole et celle de la sagesse, qui tendent parfois à être personnifiées :
La parole de Dieu est performative, c’est à dire qu’elle accomplie ce qu’elle énonce : « Dieu dit… et cela fut ». Cela ne concerne pas uniquement la création, mais toute l’histoire du salut. Et l’on voit cette « parole-action », personnifiée poétiquement par Isaïe en 55, 11, et suivant le même parallélisme inversé que celui du Verbe dans le Prologue : « Comme la pluie et la neige descendent des cieux et n’y remontent pas sans avoir arrosé la terre et l’avoir fécondé, de même la Parole qui sort de ma bouche ne revient pas vers moi sans résultat, sans avoir fait ce que je voulais et réussi sa mission. »
Or, si Moïse et les prophètes disent toujours « Parole de YHWH ! » comme n’étant pas la leur, Jésus, lui, apparaît comme la parole même de Dieu (« Aucun homme n’a parlé comme lui » 7, 46).
Pour Jean, une telle puissance de la parole, une telle efficacité dans la création et la rédemption ne pouvaient être personnifiées que dans le Christ.

➡️ La Sagesse dans la Bible, c’est l’intelligence et l’amour. Dès que Dieu réalise, c’est beau.
Quand Dieu opère la création, il fait une œuvre de « sagesse » (à la fois de génie, de beauté, d’ordonnance, d’intelligence… et à la fois source d’illumination pour tout homme, car tout homme peut déchiffrer dans la Création, la signature du Créateur).
Et quand Dieu déclenche l’histoire du salut qui aboutit à la Rédemption, sa « sagesse » révèle son côté amour. Car cette sagesse salvifique est essentiellement bienfaitrice : elle est « arbre de vie » (la Loi), providence qui dirige l’histoire, distributrice de tous les biens (vie et bonheur, sécurité, grâce et gloire, richesse et justice, intimité avec Dieu).

Or, comme précédemment pour la ‘Parole’, on voit la Sagesse personnifiée poétiquement elle aussi en Pr. 8, 22-31 et par Ben Sira (24, 2-29) : descendant d’auprès de Dieu et « plantant sa tente » chez les hommes, exactement comme le Verbe dans le prologue.

On comprend que, pour Jean, seul le Christ pouvait personnifier réellement cette Sagesse, faite de tant de beauté et de bonté.

Fr Joseph

Saint Jean Chapitre 1

Le Prologue 1-18

Introduction

  1. Probablement composé en dernier, le Prologue a été comparé à l’ouverture d’une symphonie, par sa solennité, son atmosphère et la densité de son contenu. Pour Jean, c’est plus qu’une ouverture, plus qu’une « introduction à l’évangile », c’était en somme une synthèse de ce même évangile. En effet, y figurent déjà :
    • les grands thèmes : le Verbe – la Vie – la Lumière – la Gloire – la Vérité – le Monde – le Témoignage – Croire « au nom de »…
    • les grandes oppositions : Lumière / Ténèbres – Dieu / le Monde – Foi / Incrédulité.
  2. Les exégètes ont également remarqué que le Prologue présentait par endroits les caractéristiques très nettes d’une hymne mise en vers, selon le rythme, la musicalité et la déclamation araméenne ou grecque (les v. 1.2.3.4.5.10.11.14.16), hymne probablement récitée ou chantée par les communautés chrétiennes primitives.
  3. Le Prologue semble composé selon le procédé littéraire du parallélisme inversé, où les versets se correspondent deux à deux mais en sens inverse.
  4. Enfin, le Prologue est truffé de réminiscences bibliques, ainsi que de similitudes théologiques pauliniennes. En particulier :
    • Gn. 1, 1-6 (la Création)
    • Ex. 25, 8 (planter sa tente) ; 34, 6 (La grâce et la vérité) ; 40, 34 (la Gloire de Dieu)
    • Nb. 35, 34
    • Pr. 8, 22-31 et 12, 21 (la Sagesse)
    • Si. 24, 2-29 qui décrit le périple de Dame Sagesse selon un itinéraire très proche de celui du Verbe (intimité avec Dieu – antériorité à la création – part à l’œuvre créatrice – présence dans le monde – habitation au milieu des hommes – bienfaits partagés)
    • Col. 1, 15-20 (primauté absolue du Christ)
    • 1Co. 8, 6 (Le Christ antérieur à la création et auteur de celle-ci)
    • Ph. 2, 6-11 (même parallélisme exprimant l’incarnation du Fils)
    • Ep. 1, 5.13 (même but : notre filiation divine en Jésus).

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Construction des versets 1 à 18

Saint Jean chapitre 21

L’apparition au bord du lac
21 (suite)

L’Eglise sera confiée à un pasteur : à un homme, au nom du Christ

➡️ Ce pasteur n’est qu’un homme, qui plus est un pécheur pardonné. Remarquons le triple reniement, la triple profession d’attachement au Seigneur et la triple investiture de fonction.
S’il y a remise d’autorité, cette autorité doit avoir pour fondement l’amour de Jésus. Le texte joue sur 2 verbes grecs, que nous traduisons en français par le même ‘aimer’. Les 2 premières questions de Jésus comporte le verbe « αγαπεω » – aimer du même amour que Dieu nous porte. Tandis que Pierre répond en utilisant le verbe « φιλεω » – aimer avec tout ce que l’homme peut porter en lui, en tant qu’homme, d’amour. Et c’est Jésus qui, la 3ème fois, change de verbe.
➡️ Ce pasteur est un délégué (… mes agneaux… mes brebis, dit Jésus) : ce ne sont pas ceux du pasteur. Et celui-ci reste lui-même brebis du Seigneur.
➡️ Ce pasteur est investi de la fonction pastorale dans sa plénitude, telle que l’a vécue Jésus « Bon Pasteur ». Il s’agira pour Pierre de conduire, d’unifier, de conforter, de faire entendre sa voix , c’est à dire enseigner, de connaître les brebis du Seigneur, de les mener dans les bons pâturages, autrement dit de les sanctifier, de donner sa vie pour elles comme le Bon Pasteur (cf. l’allusion de Jésus à la mort de Pierre).

L’Eglise sera toujours l’Eglise de la croix (allusion à la mort de Pierre)

« … un autre te ceindra, et te conduira là où tu ne voudrais pas » (21, 18-19)
➡️ L’Eglise sera toujours appelé à revivre pour elle-même le mystère du Christ souffrant, y compris la croix ( « … tu étendras les mains », allusion probable à la mort sur la croix, comme le Christ).
➡️ « … le genre de mort par lequel Pierre devait glorifier Dieu ». Par sa mort, Pierre témoigne de l’absolu de Dieu, comme le Christ l’avait fait avant lui. En la personne de son chef, l’Eglise est responsable du témoignage de cette priorité absolue.

L’Eglise sera toujours l’épouse qui attend le retour de son Epoux (allusion au sort mystérieux de Jean)

« … S’il me plaît qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? » (21, 22)
Alors que Pierre témoignera du mystère du Christ souffrant, Jean, lui, témoignera du Christ encore et toujours attendu. Car l’Eglise ne serait pas l’Eglise, si elle ne vivait pas cette attente du retour de son Seigneur.
• cf. 1Co. 11, 26 : « Vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne ».
• cf. aussi la prière de l’Esprit et de l’Epouse, dans l’Apocalypse (22, 17-20)
• cf. enfin le refrain insistant de la liturgie primitive : « Viens, Seigneur Jésus ! »

L’Eglise sera toujours l’Eglise de Pierre et celle de Jean

Cette scène de l’apparition au bord du lac de Tibériade laisse apparaître l’importance, et presque la priorité par moments, du disciple que Jésus aimait :
➡️ c’est lui, ici, qui, le premier, reconnaît le Seigneur… avant Pierre ;
➡️ c’était lui aussi qui, au tombeau, était arrivé avant Pierre, et avait tout compris.
➡️ A la Cène, il était placé près de la poitrine du Maître, et Pierre passe par lui pour interroger Jésus.
➡️ Mais dès le début déjà, il précédait Pierre : près de Jean-Baptiste, il fit avant Pierre la connaissance de Jésus
➡️ Et on le voit ici figurer en tant que dernier disciple dont parle Jésus dans l’évangile de Jean.
➡️ Nous avons donc 2 hautes figures dans cette scène de l’apparition au bord du lac, celle de Pierre (l’apôtre ‘pasteur’) et celle de Jean (l’apôtre ‘disciple’). Mais il faut être disciple d’abord, pour pouvoir être appelé comme « pasteur ».
Qu’est-ce que cela veut dire ? Sinon que la marche à la suite de Jésus, la proximité, l’écoute de sa parole, et finalement l’intimité avec lui seront toujours prioritaires par rapport à toute « fonction » ultérieure ou charisme particulier. L’Eglise sera toujours une Eglise de disciples, ou alors, ce ne sera plus l’Eglise.
➡️ Toutefois, Jésus, dans cette scène, s’adresse d’abord à Pierre, pour lui confier une mission de pasteur de son Eglise. Jésus veut donc que son Eglise ne soit jamais sans pasteurs.

Fr Joseph

Saint Jean Chapitre 21

L’apparition au bord du lac

Introduction

Ce chapitre est un appendice. La première édition de l’évangile s’arrêtait aux versets 30-31 du chapitre 20, qui sont à l’évidence une conclusion générale. Est-ce Jean ou ses disciples qui l’ont ajouté ? Dans l’état actuel des connaissances, nul ne peut répondre à cette question.
Sous les apparences très simples et très vivantes de ce récit, Jean laisse percer une intention théologique nette. En fait, c’est l’avenir de l’Eglise qui est ici mis en scène, et il nous apprend quel sera son statut fondamental.


L’Eglise sera missionnaire
(la pêche miraculeuse – 21, 1-8)

Il est essentiel à l’Eglise d’être missionnaire. Jésus rencontre ses disciples, et pour la dernière fois, alors qu’ils sont en train de pêcher. C’est le pendant de la toute première scène de vocation : « Venez à ma suite, je ferai de vous des pêcheurs d’hommes ! ». Ici, c’est la confirmation solennelle, avant de les quitter.
Si l’Eglise cessait un jour d’être missionnaire, elle ne serait plus l’Eglise du Christ. Elle le trahirait, lui dont toute la mission fut de rassembler tous les hommes dans le Royaume.

➡️ Au chapitre 20, lors de l’apparition aux 10, le Christ envoyait ses disciples en mission de réconciliation, après avoir soufflé sur eux l’Esprit Saint. Ici, au chapitre 21, la pêche miraculeuse représente, comme une parabole vivante, cette mission en œuvre.
➡️ L’efficacité de la mission dépend tout entière du Seigneur Jésus, de sa présence et de sa parole (cf. 15, 5 : Hors de moi, vous ne pouvez rien faire »).
On reconnaît le Seigneur au coup de filet miraculeux. C’est la preuve que c’est lui qui agit à travers ses missionnaires. Sa présence est assurée, mais il revient à l’Eglise de se conformer à sa parole, de ne pas y substituer une autre parole. Autrement dit d’être fidèle au message qui lui a été confié.
➡️ L’ampleur de la mission est symbolisée par les 153 gros poissons. Ce chiffre correspond, d’après les naturalistes de l’époque, aux espèces de poissons connues. Donc, signe de totalité et d’universalisme.
Dans le livre des Actes (2, 1-11) le nombre des peuples présents est 17. Saint Augustin, dans son interprétation de l’évangile selon saint Jean (122, §8), écrit que la somme de tous les nombres de 1à17 est 153. Donc, ce chiffre dit la totalité des nations.
➡️ L’unité de la mission et du rassemblement dans le Royaume est bien figurée par la remarque de Jean que « le filet ne se rompit pas » (cf. la tunique non divisée). La mission de l’Eglise consiste à rassembler sans désunion et sans factions. Si nombreux que soient les fidèles, l’Eglise doit demeurer une.


L’Eglise sera ‘Eucharistique’ : nourrie par Jésus
(repas au bord du lac – 21, 9-14)

➡️ L’Eglise est non seulement envoyée au large pour jeter le filet, mais également rassemblée autour de son Seigneur, pour qu’il puisse la nourrir de ses mains.
Double condition de l’Eglise, double réalité, double devoir : elle est présence au monde, mais à condition de se recevoir d’en haut. Elle est mouvement d’expansion, mais aussi de recueillement.
➡️ « Venez manger ! » C’est le Seigneur qui convoque à sa table.
➡️ « Il prend le pain et le leur donne ; et de même le poisson. » Même expression que lors de la multiplication des pains (6, 1-13), et lors de la Cène.
➡️ Les apparitions sont souvent liées à un repas avec Jésus ressuscité (signe de joie). Un lien étroit unissait dans l’Eglise primitive repas et eucharistie au souvenir des repas pris par les apôtres avec Jésus après sa résurrection.

fr Joseph

Cycle de la passion

La Résurrection 20

Apparition aux 10 disciples (20, 19-23)

➡️ Importance bien soulignée de l’identité entre celui qui apparaît et le crucifié d’hier : il est le même. Et pourtant, importance bien soulignée aussi de la différence : il est d’un tout autre monde (portes fermées, apparition, disparition…)

➡️ Jésus apparaît avec ses plaies : c’est l’Agneau immolé qui se présente aux siens, celui dont parle l’Apocalypse (5, 6), l’Agneau égorgé qui trône dans les cieux.

➡️ Jésus leur déclare la paix. Que veut-il signifier ?
• ce n’est pas seulement le « shalom » habituel des rencontres
• Jésus ne prétend pas seulement les rassurer, calmer leur peur, leur donner confiance ;
• Il leur déclare solennellement le pardon de Dieu. L’amour du Père est plus fort que le péché des hommes. Au-delà de la mort en croix, où s’étalait la preuve du péché des hommes, le Père présente maintenant, en la personne de Jésus ressuscité montrant ses plaies, le sceau vivant d’une parole donnée qu’il ne reprendra plus : la Paix !

➡️ Jésus envoie ses disciples en mission. Mais c’est la nature de cette mission qui est remarquable. Jésus ne leur donne pas simplement mission d’exhorter à la conversion, ou d’annoncer la Rédemption. Il affecte à ses disciples la même mission que la sienne, la même qu’il reçut du Père. Jésus intègre ses disciples dans sa mission propre. C’est donc, au plan de la mission, une intégration trinitaire.

➡️ Jésus souffle sur eux l’Esprit Saint… C’est le rappel de la création de l’homme, d’après la Genèse, qui s’est faite par insufflation du souffle vital par Dieu.
Les disciples sont donc une nouvelle création, purifiée de ses péchés et refaite dans la sainteté.

➡️ Jésus leur donne mission de pardonner. Pour les juifs, seul Dieu pardonne les péchés. Or Jésus, déjà, s’était arrogé ce pouvoir. Et voilà qu’il accorde ce pouvoir à ses disciples. C’est bien la preuve de leur « intégration trinitaire ».

Apparition aux 11 disciples (20, 24-29)

➡️ L’incrédulité des apôtres devant l’apparition du ressuscité est l’un des traits communs des récits des 4 évangélistes sur les apparitions, et Jésus le leur reproche (Mt. 28, 17 ; Mc. 16, 14 ; Lc. 24, 36-42). Jean concentre cette incrédulité sur Thomas.

➡️ En quoi consiste l’incrédulité de Thomas, qui représente pour Jean l’incrédulité-type ?
• Thomas ne veut pas croire sur parole, il veut voir et toucher. C’est donc un refus du témoignage. Or ce sera une des missions essentielles de l’Eglise : témoigner du Christ ressuscité. La foi chrétienne est une chaîne de la foi : nous croyons, non pas parce que nous avons vu, mais parce que nous croyons les témoins qui ont vu. L’Eglise est chargée de la transmission de la foi qui lui vient des témoins.
• Thomas impose à Jésus les conditions de sa foi en lui : toucher ses plaies. C’est le contraire exact de l’attitude chrétienne, qui consiste essentiellement à se recevoir humblement de Dieu et du Christ.

➡️ Par contre, la confession de foi de Thomas est admirable et étonnante : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Elle est une des plus hautes expressions de la foi chrétienne des origines. Thomas associe en Jésus les titres de Seigneur et de Dieu. Jésus est Dieu, comme dans le 1er verset du prologue où le « Verbe était en Dieu ». Et comme le dira saint Paul : « Jésus est Seigneur ».

➡️ « Heureux ceux qui croiront sans avoir vu ». C’est sur cette béatitude de la foi que se terminait primitivement l’évangile selon saint Jean, avant qu’il n’ajoute l’appendice du chapitre 21 dans une édition ultérieure. C’est bien donc à cette béatitude que tendait toute la scène, que tendaient aussi toutes les scènes d’apparitions du chapitre 20, et que tendait probablement tout l’évangile de Jean, qui insiste sur l’incrédulité et sur la foi.

➡️ Mais remarquons aussi que l’évangile de Jean contient une seule autre béatitude : « Heureux serez-vous si vous mettez en pratique mon commandement de vous laver les pieds les uns aux autres » (13, 17). C’est la béatitude de la charité-service.

Conclusion

Le chapitre 20 des apparitions du Ressuscité insiste sur 2 points :

1. L’incrédulité spontanée des disciples : l’homme a du mal à faire confiance à Dieu.
2. Le temps de l’Eglise commence avec la présence/absence de Jésus (il est là, mais selon tout un autre mode de présence) ; et avec une mission confiée qui est la continuation de la sienne, parce qu’elle est totalement intégrée à la sienne.

fr. Joseph

Cycle de la passion

La Résurrection 20

On remarquera l’unité profonde des 4 épisodes de ce chapitre 20, qui tendent vers un sommet, la béatitude de la foi : « Bienheureux ceux qui croient sans avoir vu ».
S’agit-il de croyance ? Pas seulement le fait de la résurrection : Jésus est revenu ! mais la signification de ce fait : qu’arrive-t-il à Jésus quand il ressuscite ? Et qu’arrive-t-il à ses disciples à ce moment-là ?

Découverte du tombeau vide (20, 1-10)

➡️ Pierre et Jean : les autorités dans l’Eglise primitive (Ac. 1, 13 ; 3, 1-4.11 ; 4, 13-19 ; 8, 14)
➡️ Jean est plein de déférence envers Pierre. Le sens ecclésial est nettement marqué.
➡️ Il vit et il crut :
• qu’a-t-il vu ? des signes (les bandelettes et le suaire roulé à part)
• en quoi a-t-il cru ? à la résurrection de Jésus, car si on avait enlevé le corps durant la nuit, on l’aurait emporté tout enveloppé).
➡️ Dans cette notation « il vit et il crut » peut-être y a-t-il l’aveu discret d’une déficience. Jean aurait-il cru, à ce moment, s’il n’avait pas vu ? C’est une question que nous pouvons nous poser.
➡️ « Ils n’avaient pas encore compris que, d’après l’Ecriture, il devait ressusciter des morts » : allusion au Ps. 16, 9-10 : « Tu ne laisseras pas ton ami voir la corruption ».


Apparition de Jésus à Marie-Madeleine (20, 11-18)

➡️ Evénement très parallèle à celui des ‘Disciples d’Emmaüs’ : la pointe du récit réside dans la reconnaissance de Jésus par le disciple, après la méprise initiale. Marie-Madeleine reconnaît Jésus quand il l’appelle par son prénom, et les disciples d’Emmaüs à la fraction du pain.
Cela veut dire qu’il ne suffit pas que Jésus soit présent à ses disciples, encore faut-il qu’ils le reconnaissent ! Ce sera l’essence même de tout « sacrement » : le point de rencontre entre 2 démarches, celle du Christ (toujours là le premier), et celle du fidèle qui vient à la rencontre.
➡️ « Ne me retiens pas… » Marie-Madeleine se méprend, car Jésus ne sort pas du tombeau pour renouer, comme Lazare, le fil de son existence antérieure, terrestre, il passe à une condition nouvelle, celle des corps glorieux.
Désormais Jésus ne sera plus présent à son Eglise sous sa condition historique palestinienne, il sera le présent/absent : présent par ses sacrements, mais « disparaissant à nos yeux », comme aux disciples d’Emmaüs, comme aux Apôtres après les apparitions et lors de l’ascension, car, dorénavant, il est d’en-haut par tout son être.
➡️ Le message confié par Jésus à Marie-Madeleine comporte trois éléments :
• « Va vers mes frères » : c’est la première fois que Jésus les appelle ‘mes frères’, comme si sa condition de ressuscité renforçait son intimité.
• « Je monte» : c’est le retour de Jésus à la source d’où il est descendu vers nous (cf. 3, 13 ; 6, 38-42)
• « … vers mon Père et votre Père » : c’est l’heure où se réalise le but de l’incarnation : la filiation adoptive (« donner le pouvoir de devenir enfants de Dieu » 1, 12), ce qui veut dire englober les croyants dans la filiation même du Fils unique.

Cycle de La Passion

La Passion 18-19 (fin)

La crucifixion 19, 17-42
Elle est racontée, elle aussi, en 7 épisodes. Jean relève des faits qui suggèrent un secret dessein de Dieu inscrit prophétiquement dans l’Écriture.

L’écriteau (19, 19-22) : Querelle entre les Juifs et Pilate sur ce titre « roi des juifs »
• Jean souligne le caractère universel de la proclamation : l’araméen (langue du pays et de la vie religieuse), le latin (langue du pouvoir politique et du droit), le grec (langue des échanges et de la culture).
• Une fixation irrévocable : pour Jean, Pilate non plus ne croyait pas si bien faire : nulle volonté humaine ne pourra effacer ce qu’il a fait graver, car c’est l’expression immuable du dessein de Dieu que Jésus soit à jamais le Roi de l’espérance universelle.

Le partage des vêtements (19, 23-24) : Jean distingue le partage et le tirage au sort
• Le psaume 22, 19 avait distingué par avance entre les habits partagés et le vêtement tiré au sort
• La tunique non déchirée comporte une lecture symbolique pour Jean : Dans 1R. 11, 29-39 le prophète Ahiyya déchire son manteau en 12 morceaux pour signifier le schisme d’Israël. Ici, la tunique, non déchirée, devient le symbole de l’unité refaite de la vraie communauté d’Israël.

Femme, voici ton fils… voici ta mère (19, 25-27). Cette parole a, elle aussi, une portée symbolique :
• A cana, Marie est là. C’est le début du ministère de Jésus. Elle n’apparaîtra plus dans l’évangile de Jean qu’au pied de la croix, au terme de ce ministère.
• Pourquoi ‘femme’ et non ‘mère’ ? Ceci nous renvoie, encore une fois, à Cana. Jésus ne veut considérer à cette heure que la femme qu’elle est dans le plan de Dieu.
• Le symbole concerne probablement le rapport du chrétien (Jean) à l’Église (Marie). Au moment de quitter les siens, Jésus confie le chrétien à l’Eglise, et propose cette dernière au chrétien. Marie n’a pas été que disciple, elle fut mère de l’homme-Dieu… et donc mère de tous les siens qui, désormais, sont branchés sur lui.

Soif et Mort de Jésus (19, 28-30)
• « Jésus sachant que tout était achevé… » : formule qui revient comme un leitmotiv pour le lavement des pieds, au moment de son arrestation et sur la croix. Jésus sait que l’œuvre que lui a confiée le Père est accomplie, achevée.
• … comme doit être accomplie les Écritures : Ps. 69, 22 : « … dans ma soif ils m’abreuvaient de vinaigre ».
• Jean ne retient dans ce récit que la majesté sereine de cette mort. C’est la raison pour laquelle il ne rapporte pas le cri de Jésus. Il dit simplement : « Il remit l’esprit ».
• « Il remit l’esprit ». Pour dire de quelqu’un qu’il expira, on ne trouve jamais avant Jean le verbe qu’il emploie ici. Il y a donc une intention. Jésus, par sa mort, va permettre que l’Esprit Saint se transmette aux siens.

L’eau et le sang (19, 31-37)
• A Jésus, les soldats ne brisent pas les os. L’Ecriture, en effet, demandait qu’en préparant l’agneau de la Pâque, on veille à ne pas lui briser les os (Ex. 12, 46). Ainsi pour Jean, Jésus est le véritable Agneau pascal, celui de la Pâque nouvelle.
• « … de son côté ouvert, il sortit du sang et de l’eau ». Le sang atteste la réalité du sacrifice de l’agneau offert pour le salut du monde ; l’eau, symbole de l’Esprit, atteste la fécondité spirituelle de cet agneau offert.
Les Pères y ont vu une allusion aux deux sacrements du baptême et de l’eucharistie :
– Eau, principe de la vie nouvelle, de la nouvelle création en liaison avec l’Esprit. Ceci renvoie au premier verset du livre de la Genèse ‘l’esprit planait sur les eaux’.
– Sang, équivalent du pain chez Jean en 6, 51, principe de sacrifice et de vie.
• « Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé… » Le prophète Zacharie décrivait ainsi l’épisode de la mise à mort d’un innocent à Jérusalem (12, 10), mais dont la mort devenait l’occasion d’une grâce de repentir et de pardon.
Jésus avait déjà prédit cela au début de son ministère : « Comme Moïse a élevé le serpent au désert, ainsi faut-il que le fils de l’homme soit élevé, afin que tout homme qui croit ait par lui la vie éternelle » (Jn. 3, 14).

L’embaumement et l’ensevelissement (19, 38-42)
Aucun des apôtres n’est présent. Par contre, Jean nomme deux disciples : Joseph d’Arimathie et Nicodème.
L’évangéliste tient à souligner que ce dernier apporte les aromates ; comme il a souligné aussi sa visite à Jésus de nuit au début de son ministère. Le voici à la fin, quand le soir tombe.
L’évangéliste tient à souligner que ce dernier apporte les aromates ; comme il a souligné aussi sa visite à Jésus de nuit au début de son ministère. Le voici à la fin, quand le soir tombe.

Conclusion
• Pour Jean, la Passion et la mort de Jésus représentent l’heure du paroxysme de l’opposition lumière / ténèbres.

• Elles sont aussi l’heure du paradoxe par excellence :
– le moment même de l’extrême humiliation devient celui de la gloire
– l’abaissement devient l’élévation
– et l’anéantissement devient l’exaltation suprême.

•Elles représentent enfin pour saint Jean la manifestation éclatante d’un leurre magistral. A leur insu, Pilate et les Juifs voient leurs mots et leurs gestes leur échapper. Les mots, censés traduire leurs idées et leurs intentions, sont en fait au service du dessein et du plan de Dieu qui se réalise en Jésus. Et ils sont les acteurs d’un théâtre d’ombres : car les événements qu’ils croient mener et maîtriser ne sont en fait qu’une écume fallacieuse ; à travers eux, perce une autre réalité, invisible, mais combien profonde et réelle : la mise en œuvre du dessein de Dieu, le parcours étonnant d’un amour achevé et, à travers la mort même, le retour en gloire du Fils bien-aimé.

CYCLE DE LA PASSION

La Passion 18-19 (suite)

Arrêtons-nous, dans cet ensemble (18, 1 – 19, 16), sur quelques versets :

18, 32 : « Jésus avait signifié de quelle mort il devait mourir ».
Ceci renvoie à plusieurs citations, par exemple en 3, 14 ; 8, 28 ; 12, 32-33 : « Il faut que le Fils de l’homme soit élevé », en croix.

18, 33-38a : Dialogue avec Pilate sur la Royauté :
« Mon Royaume n’est pas de ce monde »… Non pas que cette royauté ne concerne pas le monde d’ici-bas, au contraire elle s’étend au monde entier et s’exerce sur toute l’humanité.

Mais, elle a un double sens :
• Un sens négatif : cette royauté ne vient pas des hommes, elle ne tire d’eux ni son origine (héréditaire ? élective ?), ni son autorité (droit), ni son caractère (prestige), ni sa puissance (armes).

• Un sens positif : la royauté de Jésus s’explique par le lien essentiel qui existe entre lui et la Vérité. Celle-ci étant Dieu en personne. Or, Jésus a été la manifestation de Dieu, sa visibilité, la traduction parfaite de Dieu-vérité. Donc quiconque est, dans son cœur, accordé à la parole divine, en a vraiment l’amour, et la recherche sincèrement, celui-là reconnaît dans la voix de Jésus la voix même de la Vérité, et il se soumet à son joug. A cette royauté nul n’échappe, pas même le pouvoir terrestre. Être homme, c’est opter pour ou contre elle.

19, 1-3 : Flagellation et simulacre d’investiture royale :
Pour Jean, c’est le sommet du procès devant Pilate. Les soldats s’amusaient de Jésus, mais ils ne croyaient pas si bien dire, ni si bien faire, puisqu’il était écrit que la royauté messianique devait être celle d’un Serviteur Souffrant. En Jésus bafoué par les soldats, Jean contemple la gloire du Verbe.

19, 4-7 : Ecce homo ! (Voici l’homme !)
« Il s’est fait fils de Dieu ». Les Juifs avouent le vrai motif de leur fureur : la prétention de Jésus à la divinité.

« D’où es-tu ? » Pilate est intrigué quant à l’origine de cet homme : viendrait-il d’ailleurs ?

« Crucifierai-je votre roi ? » Pilate installe Jésus sur l’estrade du tribunal, assis en position de juge de son peuple. Sous la dérision, Jean discerne la vérité profonde de cet homme.

« C’était le jour de la préparation de la Pâque, vers la 6ème heure ». Vers midi. C’est à partir de midi, ce jour-là, qu’on immolait les agneaux dans le temple, en vue du repas pascal. Pour Jean, Jésus sera immolé en tant qu’agneau pascal.

Conclusion du procès devant Pilate :
L’endurcissement total des juifs, autrement dit leur fermeture à la vérité, entraîne leur asservissement volontaire à l’empereur, alors que leur seul souverain, eux qui se prétendent de bons israélites, c’est Dieu.
Le refus de Dieu comme roi n’est pas une nouveauté. Nous trouvons la même démarche en 1S.8, 7 : « Satisfait à tout ce que te dit le peuple, car ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté, c’est moi qu’ils ont rejeté, ne voulant plus que je règne sur eux ». La différence est dans le fait que, sous Samuel, le roi venant du sein du peuple, mais ici c’est un étranger.

Fr Joseph

Cycle de la Passion

La Passion 18-19

Introduction

Apparemment, le récit de Jean s’apparente à celui des synoptiques, mais en réalité il est très chargé d’intentions théologiques :
Jean contemple dans les événements tous les signes de la Royauté du Christ Sauveur. Nous sommes dans une ambiance d’une liberté incomparable, qui permet au Christ de prendre l’initiative ; l’impression d’une majesté souveraine ; et la prédominance d’un plan divin, qui se réalise à travers la Passion et la mort de Jésus, et qui déjoue l’apparente victoire du plan des hommes.

Jean devine que commence à cette heure-là le temps de l’Eglise et de la vie sacramentaire :
• Eglise signe de l’unité
• Eglise mère
• sacrements : baptême, eucharistie, réconciliation.

Arrestation, comparution devant Hanne, reniement de Pierre

La scène du jardin (18, 1-12)

Le texte johannique ne comporte pas l’épisode de l’agonie. Jean préfère retenir ce qui met en valeur la majesté et la liberté, la lucidité et la maîtrise des événements chez Jésus.
• Jésus sait tout ce qui va lui arriver, Judas ne le surprend pas (v. 4)
• C’est lui qui prend les devants et se livre ; impressionnés, les soldats reculent et tombent à terre (v. 4-8)
• « Je suis »… comme YHWH au Sinaï, qui se désigne ainsi à Moïse (v. 5)
• « Laissez partir ceux-ci » : signe de l’autorité de Jésus, même sur les ennemis (v.5)
• « La coupe que m’a donnée le Père, ne la boirai-je pas ? » (v. 11). Cela rappelle la réponse de Jésus aux disciples, lors de l’épisode de la Samaritaine : « J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas ! … ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé » (4, 32-34). L’événement de la Passion s’inscrit dans un plan divin à respecter.

Le procès juif officieux chez Hanne (18, 13-27)

Le procès juif officiel devant le Sanhédrin, Jean n’en dit rien. Et pour cause : pour lui tout est joué d’avance, l’audience a déjà eu lieu : ce sont tous les face à face de Jésus et des autorités religieuses tout au long de l’évangile.
Chez Hanne, ce n’est donc que l’audience officieuse. Hanne l’interroge sur ses disciples et son enseignement. Jésus, avec une liberté souveraine, répond : « J’ai toujours agi au grand jour ! »
Contraste entre la fermeté et la constance de Jésus, et la faiblesse de Pierre.

Le procès devant Pilate (18, 28-19, 16)

Tout va tourner autour de l’idée de Jésus Roi, du chef qui rassemble en sa personne la destinée de toute l’humanité.

L’épisode se déploie en 7 scènes, disposées suivant un plan précis, scènes qui se répondent pour mettre en valeur une idée centrale :

A 18, 29-32
Pilate sort pour dialoguer avec les Juifs :
« La loi ne permet pas de condamner à mort ! »

  B 18, 33-38a
Pilate rentre et dialogue avec Jésus :
Royauté… Vérité

  C 18, 38b-40
Pilate ressort devant les Juifs :
« innocent ! je le relâche ?
Barabbas ! »

  D 19, 1-3
Investiture royale

  C’ 19, 4-7
Pilate ressort avec Jésus devant les Juifs :
« Innocent ! Voici l’homme ! »
« Crucifie-le ! »

  B’ 19, 8-11
Pilate rentre et dialogue avec Jésus :
quel pouvoir ?

A’ 19, 12-15
Pilate sort pour dialoguer avec les Juifs :
« Voici votre Roi ! Non !
César doit le condamner à mort ! »